Bandes dessinées : voyage à l’intérieur de soi
Sarclage, Naphtaline et La mer verticale, trois bandes dessinées qui proposent un voyage à l’intérieur de soi. Pour le meilleur ou pour le pire.
Sarclage (Les éditions Pow Pow) Scénario et des‐ sin : Geneviève
102 pages
Alors que Martine reçoit des amies à la maison pour prendre le thé, une ancienne connaissance frappe à la porte.
Deuxième surprise, sa soeur Cécile est de retour après plusieurs années d’ab‐ sence. Après une visite dans le jardin, Martine se fait prendre au piège par des herbes plus que mauvaises.
À un poil de l’horreur, Sar‐ clage procure une bonne dose d’étrangeté et de psy‐ chédélisme. L’autrice, origi‐ naire de Québec, propose un découpage cinématogra‐ phique, qui donne un rythme inquiétant à son récit.
Un sympathique et trou‐ blant rappel de bien sarcler son jardin intérieur.
À écouter :
On dessinera ce qu'on voudra avec Geneviève Le‐ bleu
Naphtaline (Çà et là) Scé‐ nario et dessin : Sole Otero 336 pages
Rocia, jeune argentine de 19 ans, aménage dans la mai‐ son de sa grand-mère Vilma, qui vient tout juste de mourir. Celle-ci a immigré en Argen‐ tine alors qu’elle était encore une enfant, sa famille ayant fui l'Italie dans les années 1920.
La petite-fille refait le fil de la vie la vieille femme amère et aigrie. En remettant en contexte son passé, Rocia comprend la souffrance et les désillusions de sa grand-mère.
Naphtaline raconte une histoire touchante, sur fond de conflits sociaux. Les cou‐ leurs vivent agrémentent la lecture de ce regard intergé‐ nérationnel.
Une incitation à ne pas ré‐ péter les erreurs du passé.
La mer verticale (Dar‐ gaud) Scénario : Brian Fres‐ chi Dessin : Ilaria Urbinati 192 pages
India adore son métier. Elle est institutrice. Sans crier gare, l’angoisse monte et elle manque d’air. La jeune femme qui souffre de crise panique doit apprendre à suivre le flot.
Le combat d’India contre elle-même côtoie sa bataille contre son environnement qui l’ostracise en raison de ses crises d’angoisse.
La mer verticale illustre doublement la sensation d’une crise de panique. India raconte à ses jeunes élèves une histoire de monstre qui se veut une métaphore de l’angoisse.
Le dessin de Ilaria Urbinati est empreint de douceur. La lumière surgit même dans les moments sombres. Brian Freschi a écrit une bande dessinée bienveillante, loin du jugement.
Une lecture pour apprivoi‐ ser au lieu d'affronter les crises de panique.