L’industrie touristique en quête de solutions pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre
La saison touristique est lancée au Bas-SaintLaurent et l’industrie est à nouveau confrontée au manque de personnel. Mal‐ gré les nombreux incita‐ tifs, les candidatures se font rares.
À l’Hôtel Universel de Ri‐ vière-du-Loup, où 60 postes sont à pourvoir, les besoins ne datent pas d’hier. L’été pas‐ sé, on fermait 50 chambres par jour, je travaillais six jours semaine et je faisais des chambres, affirme la vice-pré‐ sidente de l’hôtel, Joanna Lor‐ tie.
Pour éviter que le scénario ne se reproduise, elle s’est tournée vers l’immigration. Cinq cuisiniers étrangers de‐ vaient se joindre à l’équipe, mais un an après le début des procédures, les travailleurs se font attendre. Ça n’aboutit pas, c’est complètement ridi‐ cule, lance Mme Lortie.
Devant le manque d’em‐ ployés, il lui arrive de devoir prêter main-forte en cuisine.
J’ai fait des toasts di‐ manche. On n’a pas le choix, il faut s’assurer que notre clien‐ tèle soit servie quand même.
Joanna Lortie, vice-prési‐ dente de l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup
L’Hôtel Universel peut tou‐ tefois compter sur d’autres travailleurs étrangers. Neuf d’entre eux sont logés derrière l’hôtel, dans une mai‐ son achetée il y a quelques années par le propriétaire de l’entreprise.
Simplifier la vie des em‐ ployés
Aux Jardins de Métis, on ne lésine pas sur les moyens pour s’assurer d’avoir suffi‐ samment d’employés. On a construit un pavillon pour hé‐ berger les étudiants […]. On loue une autre maison à Price pas loin d’ici [pour les em‐ ployés en restauration], sou‐ ligne Alexander Reford, direc‐ teur des Jardins de Métis.
Les Jardins se sont égale‐ ment dotés d’une fourgon‐ nette. Les travailleurs peuvent ainsi covoiturer, au moment où le prix de l’es‐ sence atteint des records. Une bénévole fait le trajet Rimous‐ ki–Grand-Métis tous les jours.
Malgré les différents ser‐ vices offerts aux employés, le recrutement est devenu plus ardu, constate M. Reford.
Je suis assez âgé mainte‐ nant pour me rappeler des années où on avait des per‐ sonnes qui venaient à tous les jours avec des CV. Ça, c’est du passé. On ne voit jamais ça maintenant.
Alexander Reford, direc‐ teur des Jardins de Métis
Des conditions de tra‐ vail améliorées
Pour recruter du person‐ nel, Nicolas Horth, coproprié‐ taire du Capitaine Homard, a décidé d'améliorer les condi‐ tions de travail de ses em‐ ployés.
En cuisine, minimum deux jours de congé par se‐ maine, on fait un partage de pourboires pour les attirer. On augmente les salaires […]. On donne des vacances même pendant l’été, pendant notre saison touristique, dit-il.
Malgré ces avantages, Ni‐ colas Horth est contraint de fermer son restaurant deux jours par semaine au dé‐ but et à la fin de la saison en raison du manque de person‐ nel.
L’industrie touristique pourra néanmoins compter sur la présence de nombreux visiteurs encore une fois cet été. Selon Tourisme Bas-SaintLaurent, l’achalandage devrait être similaire à celui de l’an passé.