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La Maison de la Faune cédée à la Ville de Baie-Comeau

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La Maison de la Faune de Baie-Comeau sera cédée à la Ville de Baie-Comeau. Une résolution en ce sens a été adoptée lors du conseil municipal de lundi soir.

L'établissem­ent, créé en 1999, appartient actuelle‐ ment à La Corporatio­n Mai‐ son de la Faune qui est un or‐ ganisme à but non lucratif.

La Ville de Baie-Comeau dit avoir travaillé au cours des dernières semaines avec le Cégep de Baie-Comeau pour récupérer le bâtiment.

Sans dévoiler davantage de détails, la Municipali­té in‐ dique qu'une collaborat­ion avec le Cégep verra bientôt le jour, en lien avec un pro‐ gramme de formation tou‐ chant la faune.

Au cours des dernières an‐ nées, ça a été plutôt difficile avec la pandémie, mais même avant ça c'était plutôt difficile. Il y a des cours de maniement d'armes à feu qui se donnent, puis il y a quelques réunions. Il y avait aussi une exposition permanente qui était là. Donc, ce sont tous des éléments qu'on va devoir rebrasser avec notre nouveau parte‐ naire, explique le directeur gé‐ néral de la Ville de Baie-Co‐ meau, François Corriveau.

La Ville payera 5000 dollars à la La Corporatio­n Maison de la Faune pour la cession du bâtiment.

100 000 dollars seront éga‐ lement donnés au Cégep de Baie-Comeau par la Municipa‐ lité pour mener le projet à bien.

Cette transactio­n survient après des années de pourpar‐ lers entre la Ville et la Maison de la Faune.

Un nouveau fonds pour les entreprise­s de plein air

Par ailleurs, le conseil mu‐ nicipal a également annoncé lundi la création d’un fonds de soutien pour les entreprise­s de plein air sur le territoire de Baie-Comeau.

Le fonds Emma Duncan Kerr se veut un levier pour les entreprise­s de plein air qui souhaitent demander par exemple des subvention­s gouverneme­ntales, explique le maire de Baie-Comeau Yves Montigny.

Pour le maire ce nouveau fonds s’inscrit dans le virage plein air que veut prendre la Municipali­té et est cohérent avec d’autres décisions.

On a vraiment pris ce vi‐ rage-là. En décidant de fermer le jardin [des glaciers], on a dit : "On ferme le jardin des glaciers. Au lieu d'amener les gens à aller à voir quelque chose en vidéo à l'intérieur d'un bâtiment, on veut ame‐ ner le monde jouer dehors". On est en train de se déployer exactement dans cette vision de plein air, justifie Yves Mon‐ tigny.

Près de 150 000 dollars se‐ ront disponible­s par année dans le fonds, un montant qui est récupéré par la fermeture du jardin des glaciers qui se trouvait dans l'église SaintGeorg­es.

En novembre dernier la ville avait fait l'annonce du vi‐ rage plein air du jardin des glaciers, mettant fin au spec‐ tacle multimédia.

Avec les informatio­ns de Zoé Bellehumeu­r

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des citoyennes qui a tenu à s'exprimer devant les élus. Au bord des larmes, elle a dénon‐ cé la dérogation approuvée par le comité municipal sur la gestion et l'aménagemen­t du territoire concernant le cou‐ vert végétal du secteur Basdu-Cap.

La dérogation est contraire à la logique écolo‐ gique du secteur et pourrait occasionne­r une érosion du sol, a soutenu une autre ci‐ toyenne, qui craint que le pro‐ jet ne crée des îlots de cha‐ leur.

Pourquoi allez-vous construire ça dans un lieu pa‐ trimonial ? a demandé Clau‐ dine Adam. Elle aimerait que la Ville dévoile les études envi‐ ronnementa­les qui autorisent la constructi­on d'un station‐ nement extérieur de 153 places à proximité du futur complexe.

Pas à l'image du quar‐ tier patrimonia­l

Plusieurs points du plan directeur de la revitalisa­tion du Bas-du-Cap ne sont pas respectés dans le plan d'inté‐ gration architectu­ral, a affir‐ mé Claudine Adam, qui dit ha‐ biter le secteur depuis plus de 20 ans. Certains points se‐ raient même en contradict­ion avec le plan de la Ville, notam‐ ment la notion d'harmonie, selon la citoyenne.

Certains citoyens ont convenu que le secteur du Bas-du-Cap a besoin d'être re‐ vitalisé, mais pas à n'importe quel prix. Ils étaient unanimes à penser que la tour de 177 lo‐ gements n'est pas en phase avec l'allure actuelle du sec‐ teur.

Le promoteur se veut rassurant

Certains arbres seront abattus, mais chacun sera remplacé par des dimensions semblables. Des calculs en lien avec la végétation ont été faits au préalable, a défendu le représenta­nt d'Olymbec, Robert Libml, lundi soir. Les arbres ne seront pas abattus pour être remplacés par des bâtiments, mais pour faciliter l'entrée de la machinerie lourde, une fois que le projet sera en phase de construc‐ tion, a-t-il précisé.

Crainte généralisé­e

Les citoyens disent craindre de ne pas être écou‐ tés par la Ville qui, selon eux, priorisera les « gros sous » que générera le projet, que par leurs préoccupat­ions. Le projet est certes présenté aux citoyens, mais les décisions sont déjà arrêtées quant à l'avancement du projet, relate une citoyenne.

Une interventi­on que l'ar‐ chitecte Robert Libml a reje‐ tée, invitant les citoyens à présenter des excuses à la Ville. Il s'agit, dit-il, d'un projet sur lequel Olymbec a travaillé depuis douze mois en étroite collaborat­ion avec la munici‐ palité, tenant compte des pré‐ occupation­s citoyennes, no‐ tamment de l'aspect patrimo‐ nial et de l'enjeu environne‐ mental.

De dire que la ville ap‐ prouve un projet monstre, ce n'est pas vraiment juste parce qu'on travaille avec toutes les instances pour trouver le juste équilibre entre un bâti‐ ment qui pourrait avoir une certaine valeur qui pourra jus‐ tifier la restaurati­on patrimo‐ niale du bâtiment existant, et faire la fierté du voisinage. Il fallait remplacer le bâtiment à l'abandon.

Robert Libml, architecte chez Olymbec

Selon un citoyen qui a pris la parole à la rencontre pu‐ blique, le quartier n'est même pas prêt à accueillir une aussi grande population de nou‐ veaux résidents. La Ville n'a rien à offrir à cette population avec seulement deux sta‐ tions-service et un dépan‐ neur, a-t-il déclaré.

Selon Claudine Adam, d'autres endroits à Trois-Ri‐ vières pourraient être envisa‐ gés pour la constructi­on de la tour, notamment le station‐ nement en face du sanctuaire et l'ancienne usine Aleris.

D'autres estiment que la valeur de leur résidence dimi‐ nuera avec l'arrivée d'un tel projet immobilier et qu'il par‐ ticipera à perpétuer la crise du logement en offrant des loge‐ ments peu abordables.

Ce ne sera pas bien vu pas en plein milieu d'un patri‐ moine avec des petites mai‐ sons. Ma maison va avoir l'air très petite à côté de ça. Ça va masquer le paysage. C'est in‐ sensé!

Claudine Adam, citoyenne de Trois-Rivières

Une modificati­on envi‐ sageable?

L'architecte d'Olymbec, Robert Libml, précise que le projet a déjà dépassé les étapes d'approbatio­n à la Ville. Il déplore que les ci‐ toyens n'aient pas pu assister aux consultati­ons publiques en lien avec la présentati­on du projet au cours des 12 der‐ niers mois. Ce soir c'est l'étape ultime qui consiste en l'autori‐ sation de démolition, a-t-il af‐ firmé. Toutefois, il n'écarte pas l'idée de répondre à cer‐ taines des préoccupat­ions ci‐ toyennes.

Par ailleurs, il dit ne pas être en mesure de préciser la vraie nature du projet à savoir s'il s'agira de logements loca‐ tifs standards ou d'une rési‐ dence pour aînés.

On est approchés par plu‐ sieurs opérateurs de rési‐ dence pour personnes âgées, donc ce n'est pas exclu comme possibilit­é. Pour l'ins‐ tant, c'est un projet locatif, et cela doit répondre aux normes du marché, a-t-il conclu.

De la pression sur les élus

Le maire Jean Lamarche dit avoir pris note des interven‐ tions des citoyens. Il y a des éléments sur lesquels on va assurément travailler, a-t-il promis. Il s'agit notamment de la préservati­on des végéta‐ tions et du patrimoine.

La conseillèr­e Pascale Al‐ bernhe-Lahaie du comité d'urbanisme de Trois-Rivières a expliqué que ce projet est passé au crible du comité consultati­f à plusieurs re‐ prises. Les étages ont dû être réduits en tenant compte de l'impact sur le voisinage. Elle a dit comprendre les préoccu‐ pations des citoyens, affir‐ mant que les conseiller­s al‐ laient se pencher sur leurs re‐ commandati­ons.

Même réaction de la part du conseiller Pierre Luc Fortin, président du comité Assurer la gestion et l’aménagemen­t du territoire, qui reconnaît que le projet n'est pas coulé dans le béton, et qu'il pourrait subir des modificati­ons en fonction des recommanda‐ tions des citoyens.

Les conseiller­s se réuni‐ ront en séance plénière le 5 juillet prochain pour statuer sur les préoccupat­ions et les recommanda­tions des ci‐ toyens et autoriser l'avance‐ ment du projet dans sa forme initiale, ou pas.

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