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Pénurie de main-d’oeuvre : un boni de 2000 $ pour recruter un chef cuisinier

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La résidence Château Saint-André s’inquiète pour l’avenir de ses cui‐ sines. Sa direction n’est pas en mesure de recruter un nouveau chef cuisinier qui pourrait répondre aux be‐ soins de ses résidents. Son propriétai­re déploie donc les grands moyens : un boni de 2000 $ sera offert à la personne qui décrochera l’emploi et qui l’occupera pendant six mois consécu‐ tifs.

Ça fait 12 ans qu’on est ou‐ verts, et on n’a jamais vu ça, s’étonne François Simard, pro‐ priétaire du Château Saint-An‐ dré. La résidence héberge 117 résidents, à qui le personnel doit servir des repas matin, midi et soir. Leur concoction est supervisée par le chef exé‐ cutif James Knight, dont la cui‐ sine garantit deux menus mi‐ di et soir, et le petit déjeuner à volonté.

Mais la situation est telle qu’elle impose les grands moyens pour attirer la maind'oeuvre, même si François Si‐ mard vante les conditions de travail à la résidence : 9 h à 18 h en semaine, travailler une fin de semaine sur deux, jamais le soir. Ce sont des conditions qui sont quand même bien pour quelqu’un de la restaurati­on, souligne-til.

On n’a aucune réponse à nos annonces. On se deman‐ dait même "Est-ce qu'il y a quelqu’un qui nous entend?" [...] Normalemen­t tu as des té‐ léphones, tu as un intérêt cer‐ tain.

François Simard, copro‐ priétaire, Château Saint-André

Tout juste avant la pandé‐ mie, le Château Saint-André a recruté deux travailleu­rs étrangers, en provenance du

Cameroun, qui travaillen­t tou‐ jours à la résidence. Deux autres sont en attente pour venir au Canada, mais dans un délai de huit mois à un an. Une attente impossible pour la résidence.

On se retrouve avec un manque d’effectifs, et on est obligé de faire travailler [nos employés] beaucoup plus que la normale pour arriver à sa‐ tisfaire cette demande-là, dé‐ plore M. Simard.

D’un océan à l’autre

Que ce soit au Québec, en Ontario, dans toutes les pro‐ vinces canadienne­s, dans les grandes régions comme dans les régions rurales [...] , la pé‐ nurie de main-d'oeuvre, c’est un défi majeur, constate Jas‐ min Guenette, vice-président aux affaires nationales de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendan­te (FCEI). Les entreprise­s doivent s’adapter, mettre en place des politiques pour attirer la main-d'oeuvre.

Les gouverneme­nts ont aussi leur rôle à jouer. Il ap‐ pelle, entre autres, à un meilleur système d’immigra‐ tion. Le gouverneme­nt fédé‐ ral doit s’assurer que celui-ci soit fluide, et que les tra‐ vailleurs qui entrent au pays aient les compétence­s que les entreprise­s recherchen­t, énu‐ mère M. Guenette.

Du côté des gouverne‐ ments provinciau­x, qui as‐ surent notamment la forma‐ tion de la main-d'oeuvre, il dé‐ plore que les programmes fournis par les gouverne‐ ments ne soient pas assez sol‐ licités par les entreprise­s en raison d'une publicité défi‐ ciente.

La

pénurie

de

maind'oeuvre, il faut savoir que ça existait avant la pandémie, mais la pandémie a exacerbé la situation.

Jasmin Guenette, vice-pré‐ sident aux affaires nationales, Fédération canadienne de l'entreprise indépendan­te

Les stratégies déployées par les entreprise­s pour recru‐ ter des travailleu­rs n’ont rien pour l’étonner, au même titre que Karl Blackburn, président du Conseil du patronat du Québec (CPQ). Près de 250 000 postes sont encore dispo‐ nibles dans toutes les régions du Québec et les employeurs font des pieds et des mains pour essayer de rallier ou atti‐ rer des travailleu­rs, explique M. Blackburn.

Les retombées écono‐ miques sont bien réelles selon lui. Un employeur sur deux re‐ fuse des contrats, car il n’a pas la main-d'oeuvre nécessaire pour être capable de les réali‐ ser, poursuit M. Blackburn, qui note au passage que la même proportion de celles-ci reportent ou même annulent des projets d’investisse­ment.

En réponse à la demande d’entrevue de Radio-Canada, le ministre du Travail, de l’Em‐ ploi et de la Sécurité sociale Jean Boulet nous a fait parve‐ nir la déclaratio­n suivante : In‐ nover dans les méthodes de recrutemen­t et améliorer les conditions de travail, ça donne des résultats! Les em‐ ployés ont plus de choix qu’auparavant et il faut faire preuve de créativité pour les trouver, les attirer et les rete‐ nir. Les employeurs doivent multiplier les solutions. La pé‐ nurie de main-d'oeuvre est un défi collectif.

Karl Blackburn donne rai‐ son au ministre du Travail du Québec Jean Boulet sur le fait que les entreprise­s doivent en faire plus. Mais le gouverne‐ ment doit en faire plus en élargissan­t la base des tra‐ vailleurs. Tant qu’on ne l’élargi‐ ra pas, on va se retrouver dans une situation où on va assister à du déplacemen­t de travailleu­rs d’une entreprise à une autre, et non à de la créa‐ tion d’emplois, conclut le pré‐ sident du CPQ.

Avec les informatio­ns de Nafi Alibert et Gabriel Le Marquand Perreault

et douloureus­es

Le virologue Earl Brown ex‐ plique que la variole simienne s'accompagne d'une caracté‐ ristique clé : de grandes lé‐ sions qui commencent habi‐ tuellement sur la tête et les mains et qui peuvent se pro‐ pager à d'autres parties du corps, ensuite.

Elles sont apparemmen­t très inconforta­bles et doulou‐ reuses, décrit le professeur émérite de l'Université d'Otta‐ wa.

Ce sont des pustules très profondes, elles sont directe‐ ment sur votre peau et ce sont de petits volcans, car ils sont pleins de liquide clair.

Earl Brown, virologue et professeur émérite de l'Uni‐ versité d'Ottawa

Ces plaies sèchent, puis tombent, chargées de virus, indique M. Brown. C'est l'une des façons permettant au vi‐ rus de se propager, mais l'in‐ fection peut passer par un contact étroit, ainsi que par la peau exposée, les voies respi‐ ratoires ou les muqueuses au‐ tour des yeux, de la bouche et du nez d'une personne.

Cette maladie rare pro‐ vient de la même famille de vi‐ rus que ceux qui causent la variole - que l'Organisati­on mondiale de la Santé a décla‐ ré éradiquée en 1980 - mais elle est beaucoup plus bé‐ nigne, ajoute M. Brown.

Une séance d'informa‐ tion jeudi à Ottawa

Les spécialist­es des mala‐ dies infectieus­es affirment que la communauté LGBTQ, en particulie­r les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, court un risque accru d'infection à ce virus.

Les travailleu­rs de la santé ou les travailleu­rs de labora‐ toire qui travaillen­t directe‐ ment avec des orthopoxvi­rus pourraient également être à risque.

Le Comité du sida d'Otta‐ wa organisera, jeudi, une séance d'informatio­n sur la variole simienne où le Dr Paul MacPherson sera sur place pour répondre aux questions, de 18 h à 20 h.

Cory Wong, responsabl­e des services de soutien du co‐ mité, a ajouté qu'il y avait un sentiment d'urgence parmi ceux qui utilisent ces services.

Il dit avoir déjà répondu à de nombreuses questions sur la date de disponibil­ité du vac‐ cin.

C'est très pertinent pour les personnes avec lesquelles nous travaillon­s, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les membres de la communauté racialisée et les personnes vi‐ vant avec le VIH qui ont un système immunitair­e affaibli, a souligné M. Wong, ajoutant que la communauté s'in‐ quiète de la stigmatisa­tion.

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