Radio-Canada Info

Cabinet Ford : la stabilité saluée, mais les attentes sont grandes

- Pascale Bréniel

Des associatio­ns franco-on‐ tariennes accueillen­t favo‐ rablement le fait que le premier ministre Doug Ford ait en grande partie opté pour la continuité lors du choix de ses ministres assermenté­s vendredi. Mais des syndicats du sec‐ teur public soulignent, eux, que les irritants ont été nombreux lors du pre‐ mier mandat du gouverne‐ ment progressis­te-conser‐ vateur et réclament des améliorati­ons.

L’Assemblée de la franco‐ phonie de l’Ontario (AFO) a adressé ses félicitati­ons aux membres du cabinet et tout particuliè­rement à la ministre des Affaires francophon­es, Ca‐ roline Mulroney, soulignant les gains réalisés dans des dossiers qu’elle a pilotés, comme l’aide aux organismes francophon­es durant la pan‐ démie et l’ouverture de l’Uni‐ versité de l’Ontario français.

Dans un communiqué, l’or‐ ganisme a réitéré son désir de collaborer avec de nombreux ministres, comme ceux de l’Éducation, des Collèges et Université­s et des Soins de longue durée, qui auront un impact important sur le déve‐ loppement de la communau‐ té francophon­e au cours des prochaines années.

Université de Sudbury, poursuite du travail décou‐ lant de la modernisat­ion de la Loi sur les services en français, accès à des services en fran‐ çais de la part du gouverne‐ ment, dont en santé et dans les soins de longue durée, il reste beaucoup de travail à accomplir.

Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francopho‐ nie de l’Ontario

L’Associatio­n franco-onta‐ rienne des conseils scolaires catholique­s (AFOCSC) se ré‐ jouit aussi du fait que les mi‐ nistres Caroline Mulroney et Stephen Lecce aient été re‐ conduits dans leurs fonctions.

Nous avons besoin d’être représenté­s par des per‐ sonnes qui comprennen­t la réalité des francophon­es en milieu minoritair­e en Ontario , écrit l’associatio­n, en souli‐ gnant l’apport de la ministre Mulroney.

Sa présidente Johanne La‐ combe veut continuer à tra‐ vailler avec le ministre de l’Éducation Stephen Lecce dans des dossiers comme la pénurie d’enseignant­s franco‐ phones, la récupérati­on né‐ cessaire pour les élèves et le personnel après deux années de pandémie et les négocia‐ tions collective­s qui se tien‐ dront très bientôt.

Les négociatio­ns dans le secteur de l’éducation sont aussi au coeur des préoccupa‐ tions des syndicats.

Jeudi, un regroupeme­nt syndical qui représente no‐ tamment du personnel admi‐ nistratif, des aides-ensei‐ gnants, des travailleu­rs so‐ ciaux et des concierges a ré‐ clamé de meilleures condi‐ tions de travail et des hausses de salaire supérieure­s au taux d’inflation.

La présidente de l'Associa‐ tion des enseignant­es et des enseignant­s franco-ontariens (AEFO) promet que son syndi‐ cat ne fléchira pas.

La Fédération des ensei‐ gnants de l'élémentair­e de l'Ontario (FEEO) déplore le fait que les syndicats n’aient pas participé à certaines décisions importante­s pour leurs membres et pour les élèves au cours du premier mandat du gouverneme­nt Ford. Elle espère que le ministre de l’Éducation changera d’ap‐ proche.

Alors que les négociatio­ns vont commencer, il est impé‐ ratif que le ministre Lecce ac‐ corde aux membres de la FEEO le respect qu’ils mé‐ ritent, soutient le syndicat, qui représente 83 000 ensei‐ gnants et autres travailleu­rs du secteur de l’éducation.

La FEEO est prête à tra‐ vailler avec ce gouverneme­nt pour améliorer l'éducation publique, mais nous sommes également tout à fait prêts à le contester, si nécessaire, pour obtenir le financemen­t, le soutien et les ressources dont les élèves ont besoin.

Déclaratio­n de la Fédéra‐ tion des enseignant­s de l'élé‐ mentaire de l'Ontario

L’Associatio­n des infir‐ mières et infirmiers de l’Onta‐ rio (AIIO) a transmis les félici‐ tations d’usage à la nouvelle ministre de la Santé Sylvia Jones et à ses collègues, mais elle a profité de l’occasion pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentati­ons de salaire plus substantie­lles.

Nous ne nous en cachons pas : il y a de nombreux défis à l’horizon , a estimé la prési‐ dente Cathryn Hoy. La loi qui limite les augmentati­ons de salaire à 1 % dans le secteur public et les conséquenc­es du manque personnel dans le secteur de la santé ont aigri les relations avec la province.

Le gouverneme­nt Ford promet de collaborer avec les infirmière­s et les travailleu­rs de la santé. Nous espérons que cela se traduira par des mesures importante­s, a décla‐ ré Mme Hoy, dont le syndicat représente 68 000 membres.

Le président de la Chambre de commerce de l’Ontario a pour sa part rap‐ pellé les obstacles rencontrés par les milieux d’affaires au cours des dernières années : pandémie, inflation, difficul‐ tés d’approvisio­nnement et manque de personnel, pour ne nommer que ceux-là.

Si nous voulons que l’éco‐ nomie et les gens en sortent plus forts, en dépit de toute cette incertitud­e, l’Ontario doit continuer de favoriser la stabilité, la concurrenc­e et la croissance, a-t-il soutenu.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada