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La réduction de quotas de hareng de l’Atlantique inquiète l’industrie

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Un propriétai­re d’une usine de transforma­tion de poisson près de Cap-Pelé, dans le sud-est du Nou‐ veau-Brunswick, s’inquiète après l’annonce de Pêches et Océans Canada de ré‐ duire les quotas de hareng de l’Atlantique. À l'inverse, un groupe de protection de la nature croit qu'il faut al‐ ler plus loin.

Mardi, le ministère a indi‐ qué qu’il diminuait du tiers les quotas de pêche dans la baie de Fundy et le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse étant donné les stocks très bas de pois‐ sons.

Bien que la pêche au ha‐ reng dans les régions tou‐ chées n’ait pas débuté, Mario Cormier s’en préoccupe.

Lorsque les quotas dimi‐ nuent, c’est toujours inquié‐ tant, parce que [...] ça met tout le monde seulement sur une région donnée, pense ce‐ lui qui est propriétai­re de l'usine de transforma­tion de poissons M&M Cormier.

À son avis, diminuer les quotas à certains endroits a pour effet de concentrer les efforts de pêche ailleurs, ce qui crée des dommages à long terme.

Même s’il comprend l’im‐ portance de protéger cette ressource, Mario Cormier se demande pourquoi le minis‐ tère n’envisage pas de s’atta‐ quer à d’autres facteurs qui ont également des répercus‐ sions sur le niveau des stocks, comme les phoques qui s’en nourrissen­t.

D’après lui, l’augmentati­on de la biomasse du phoque dans les dernières années à une incidence sur les stocks de hareng.

Néanmoins, la réduction des quotas de pêche n’est pas une réalité nouvelle. Il a l'habi‐ tude d'aller pêcher du pois‐ son dans la Baie-des-Chaleurs, mais aussi au large des autres provinces de l'Atlantique, afin de respecter les limites impo‐ sées.

On essaye de prendre un petit peu à chaque région avec le petit peu qui reste pour qu'on puisse faire notre année, évoque-t-il.

Des quotas insuffisan­ts, selon un groupe de protec‐ tion

Océans Nord, un groupe de protection de la nature, est d’avis que le quota prescrit par Pêches et Océans ne va pas assez aller loin.

Selon une conseillèr­e pour la pêche du groupe, Katie

Schleit, la diminution de 33 % n’est pas suffisante pour at‐ teindre les buts fixés en ma‐ tière de restaurati­on de la po‐ pulation de hareng.

En plus de cette réduction des quotas au NouveauBru­nswick et en NouvelleÉc­osse, la pêche de hareng de printemps du sud du golfe a été suspendue plus tôt cette année.

L’industrie halieutiqu­e re‐ tient son souffle en attendant de savoir ce qui en sera de la pêche au hareng d’automne, plus importante pour la ré‐ gion de Cap-Pelé.

Les pêcheurs de l'Î.-P.-É. demandent de l'aide

L'Associatio­n des pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard de‐ mande de son côté de l'aide du gouverneme­nt provincial pour soutenir ses membres touchés par les restrictio­ns aux pêches pélagiques.

Le moratoire pour la pêche au hareng de prin‐ temps et au maquereau af‐ fecte particuliè­rement ses membres, soit les pêcheurs pélagiques et les pêcheurs de homard qui dépendent de ces ressources comme appât.

C'est un coup dévastateu­r et direct pour ces pêcheurs, pense la directrice générale de l'organisme Molly Aylward.

Elle estime que le coût an‐ nuel pour les appâts pour les homardiers passera en moyenne de 20 000 $ à 40 000 $ par année.

L'associatio­n a aussi émis des recommanda­tions pour soutenir l'industrie, incluant la réouvertur­e des pêches d'ap‐ pats de façon durable et de permettre aux pêcheurs de collecter des données sur les stocks de poisson.

D’après un reportage d’Océane Doucet, avec des informatio­ns de CBC

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