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La Colombie-Britanniqu­e loin derrière d’autres provinces pour les 4es doses

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Il n'y a que 2 % des Britan‐ no-Colombiens qui ont re‐ çu la quatrième dose du vaccin contre la COVID-19. Mais l'accès à cette dose demeure très restreint alors que des représen‐ tants du milieu médical et des citoyens demandent un élargissem­ent et craignent l'expiration de plus de 200 000 doses de rappel.

La Colombie-Britanniqu­e a le deuxième taux le plus bas au pays, juste derrière le Ma‐ nitoba à 1,16 %. Ce bas pour‐ centage s’explique notam‐ ment par le fait que la Colom‐ bie-Britanniqu­e fait partie des quatre provinces qui ont choi‐ si de limiter l’accès à la deuxième dose de rappel aux personnes de 70 ans et plus, six mois après leur troisième dose.

Les Autochtone­s qui ont 55 ans ou plus et les per‐ sonnes vivant dans les éta‐ blissement­s de soins de longue durée sont aussi ad‐ missibles en Colombie-Britan‐ nique.

C’est une réalité bien diffé‐ rente dans d'autres provinces comme le Québec, où 11,89 % de la population a reçu une quatrième dose et où toute personne de 18 ans et plus y est admissible, à condition que leur troisième dose re‐ monte à au moins trois mois.

À la grandeur du pays, 7,06 % des Canadiens ont pris la seconde dose de rappel.

Environ deux tiers de ces personnes ont moins de 70 ans.

Certains Britanno-Colom‐ biens non admissible­s aime‐ raient bien avoir accès à cette quatrième dose. C’est le cas d’Elvira Lount, 69 ans, qui a re‐ çu sa troisième dose il y a plus de six mois et qui voudrait sa dose de rappel. Mais comme elle ne répond pas aux condi‐ tions, elle devra prendre son mal en patience.

Je ne comprends pas pour‐ quoi la Dre Bonnie Henry, Adrian Dix et le NPD em‐ pêchent les gens d’avoir accès à ces doses et laissent ces doses expirer, dénonce Elvira Lount.

Selon le ministère de la Santé, 214 304 doses du vac‐ cin de Moderna vont expirer entre le 20 et le 23 juillet.

La priorité pour certains groupes

La médecin-hygiéniste en chef de la province, Bonnie Henry, veut toutefois donner la priorité aux 1,2 million de Britanno-Colombiens qui n’ont pas encore eu leur pre‐ mière dose de rappel.

Tous les adultes doivent avoir leur troisième dose, af‐ firme la Dre Bonnie Henry.

J’encourage les gens à prendre leur [3e] dose pour qu’on puisse utiliser le vaccin avant qu’il expire et pour qu’on puisse se concentrer sur la quatrième dose, ce petit coup de pouce, pour ces per‐ sonnes qui en ont vraiment besoin.

Bonnie Henry, médecinhyg­iéniste en chef de la Co‐ lombie-Britanniqu­e

Le milieu médical divisé Le Dr Brian Conway, direc‐ teur médical au Centre des maladies infectieus­es de Van‐ couver, voudrait que les auto‐ rités provincial­es commu‐ niquent plus clairement à la population le raisonneme­nt derrière l'accès restreint à la quatrième dose.

ll y a plus de 200 000 doses en Colombie-Britanniqu­e, que nous avons, que nous sommes prêts à administre­r, et qui vont expirer dans les prochaines quatre à cinq se‐ maines, déplore-t-il.

Il précise que dans sa cli‐ nique, il fait son possible pour demander des exceptions pour les plus vulnérable­s qui bénéficier­aient de cette im‐

munité supplément­aire.

Nous aurons tous une quatrième dose tôt ou tard, j’y crois réellement, affirme-til. Il y a vraiment une diffé‐ rence d’opinions ici, chacun déclare que ses conclusion­s ont des bases scientifiq­ues.

La Dre Dawn Bowdish, titu‐ laire de la Chaire de recherche du Canada sur le vieillisse‐ ment et l'immunité à l’Univer‐ sité McMaster, souhaitera­it aussi que toutes les provinces élargissen­t l’accès aux qua‐ trièmes doses.

Elle explique qu’il y a deux philosophi­es distinctes quand on parle de vaccinatio­n. La première, c’est qu’il y a des gens qui vont finir à l’hôpital et on va essayer de diminuer ça précise-t-elle. La philoso‐ phie au Québec, où on l’offre à tous ceux qui ont plus de 18 ans, c’est qu’on se dit que la majorité des cas sont parmi les jeunes, car ils ont beau‐ coup de contacts sociaux, ils vont à l’école, ils ont des em‐ plois avec du contact avec le public.

Elle précise qu’en choisis‐ sant de vacciner les jeunes, on choisit de limiter la transmis‐ sion dans la communauté.

Craintes d’une autre vague

Au moins deux sous-va‐ riants de la famille Omicron, BA.4 et B.A5, ont été détectés au pays depuis le mois de mai et sont sous surveillan­ce par les autorités fédérales. L’admi‐ nistrateur adjoint de l’Agence de la santé publique du Cana‐ da, le Dr Howard Njoo, n'écarte pas une possible re‐ crudescenc­e de cas de COVID19 cet été et recommande la vaccinatio­n pour se préparer à une résurgence.

La médecin-hygiéniste en chef de la Colombie-Britan‐ nique concède que si la situa‐ tion se dégrade cet automne, elle pourrait revoir sa décision et élargir l’accès à la qua‐ trième dose.

Avec les informatio­ns de David Ball, Chad Pawson, Early Edition et On The Coast

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