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Instagram veut utiliser l’intelligen­ce artificiel­le pour vérifier votre âge

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La plateforme de partage de photos et vidéos Insta‐ gram a annoncé jeudi tes‐ ter de nouvelles façons de vérifier la date de nais‐ sance de ses utilisateu­rs et utilisatri­ces, notamment grâce à un outil d'intelli‐ gence artificiel­le estimant l'âge via la reconnaiss­ance faciale.

Le réseau social, qui fait partie du groupe Meta (égale‐ ment maison mère de Face‐ book, WhatsApp et Messen‐ ger), s'est associé avec Yoti, une jeune pousse britanniqu­e qui développe un algorithme de reconnaiss­ance des traits du visage.

Concrèteme­nt, les per‐ sonnes mineures résidant aux États-Unis qui utilisent Insta‐ gram et qui souhaitent chan‐ ger leur âge pour le faire pas‐ ser à 18 ans ou plus devront justifier leur démarche en se filmant et en transmetta­nt une vidéo à Meta.

L'extrait sera ensuite ana‐ lysé par l'algorithme de Yoti pour déterminer l'âge avant d'être supprimé.

Yoti affirme que la marge d'erreur de son outil est d'en‐ viron 1,5 an pour les 1319 ans. Les chiffres fournis par l'entreprise montrent davan‐ tage d'imprécisio­ns pour les visages de femmes et les per‐ sonnes ayant une couleur de peau foncée.

L’entreprise garantit que sa technologi­e ne permet en au‐ cun cas d'identifier un sujet ou de récupérer des informa‐ tions personnell­es.

Une autre option explorée par Instagram consiste à de‐ mander à trois de ses contacts (qui doivent tous être d’âge majeur) d'attester de l'âge indiqué dans l'applica‐ tion.

Les jeunes utilisateu­rs et utilisatri­ces avaient déjà et conservent la possibilit­é de fournir une pièce d'identité (détruite dans un délai de 30 jours) pour prouver leur âge.

De

nombreuses

per‐ sonnes mineures contournen­t les règles

L'âge minimum pour créer un compte Instagram est de 13 ans, mais de nombreuses personnes mineures contournen­t cette limite lé‐ gale en mentant sur leur date de naissance.

Depuis 2021, la plateforme

qui requiert à l'ensemble de ses utilisateu­rs et utilisatri­ces de communique­r le jour de leur anniversai­re et demande une confirmati­on de l'âge pour pouvoir accéder à certains contenus jugés inappropri­és pour un public très jeune.

Elle a également mis en place divers outils de contrôle parental, dont la possibilit­é de limiter le temps d'écran ou de programmer des pauses.

Ces dispositif­s marquent une évolution du discours d'Instagram, qui estimait au‐ paravant ne pas être respon‐ sable de la vérificati­on de l'âge.

Son patron, Adam Mosse‐ ri, avait affirmé l'an dernier face à des parlementa­ires des États-Unis qu'il jugeait plus lo‐ gique que les parents s'en chargent plutôt que de de‐ mander à chaque applicatio­n, et il en existe des millions, de vérifier l'âge.

Pour certaines associa‐ tions de protection des droits* de l'enfance et plusieurs res‐ ponsables politiques, les me‐ sures récemment mises en place sont toutefois insuffi‐ santes.

Instagram avait été ébran‐ lé en 2021 par les révélation­s d'une ex-employée de Face‐ book, Frances Haugen, qui avait fait fuiter des docu‐ ments montrant que les têtes dirigeante­s du réseau connaissai­ent les risques de l'applicatio­n pour la santé mentale des personnes mi‐ neures.

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