Au moins 5 nouveaux visages au conseil municipal de Toronto, cet automne
Les Torontois voteront cet automne dans au moins cinq circonscriptions sans titulaire, soit une excel‐ lente occasion d'apporter de nouvelles idées au sein du conseil, selon l'an‐ cienne conseillère munici‐ pale Mary-Margaret McMa‐ hon.
Cette dernière s'est retirée de la politique municipale en 2018 après deux mandats et plusieurs tentatives infruc‐ tueuses de persuader le conseil d'adopter des limites de mandats.
Il y a un fort avantage à être titulaire, témoigne Mme McMahon, qui a été élue pour représenter Beaches-East York en tant que députée libérale lors des élections provinciales du 2 juin.
Nous tenons parfois deux discours : nous voulons plus d'équité entre les sexes, nous voulons des jeunes et nous voulons plus de diversité au conseil, mais vous ne pouvez pas avoir de nouveaux vi‐ sages sans donner des chances égales à tous.
Mary-Margaret McMahon, ancienne conseillère munici‐ pale de Toronto
Les cinq départs concernent les conseillers vé‐ térans Michael Ford et Kristyn Wong-Tam, qui ont fait le saut en politique provinciale le mois dernier, ainsi qu’Ana Bai‐ lao, Joe Cressy et John Filion qui ont choisi de ne pas se re‐ présenter en octobre.
En date de vendredi, le conseiller Anthony Perruzza, qui représente Humber RiverBlack Creek, et Mark Grimes, pour Etobicoke Lakeshore, ne s'étaient pas encore inscrits sur les listes électorales. Les candidats ont jusqu'au 19 août pour le faire.
En 2018, lorsque le premier ministre Doug Ford a réduit le conseil de 44 à 25 sièges, seulement trois nouvelles re‐ crues politiques ont été alors élues.
Défis des renouvelle‐ ments
La limitation des mandats est un moyen d'égaliser les chances car elle assure une rotation tous les deux ou trois mandats, selon la durée de la limitation. Mais il peut aussi y avoir un inconvénient, nuance Sheila White, collabo‐ ratrice de longue date et conseillère politique de feu Mel Lastman lorsqu'il était maire. Elle s'est elle-même présentée à deux élections municipales.
Que se passe-t-il si vous avez un conseiller qui est tout
simplement excellent, qui a toujours été là pour vous et tient parole sur chaque ques‐ tion? Vous ne voulez pas for‐ cer cette personne à partir.
Sheila White, ancienne conseillère politique
Autre argument contre les limites de mandat : certains conseillers chevronnés ont fait remarquer qu'elles peuvent priver un conseil mu‐ nicipal d'une expérience poli‐ tique précieuse.
Selon Mme McMahon, ins‐ taurer une période de transi‐ tion pourrait être un moyen de contourner le problème. Un conseiller sortant montre‐ rait les ficelles du métier au novice, afin de faciliter le pas‐ sage d'un vétéran à une re‐ crue, suggère-t-elle.
Stratégie électorale
Les nouveaux élus doivent faire face à d'autres défis, pré‐ vient aussi Mme White, no‐ tamment quand les frais de campagne peuvent atteindre des dizaines de milliers de dol‐ lars. Par ailleurs, certains can‐ didats sont affiliés aux princi‐ paux partis politiques, ce qui constitue un avantage de taille pour eux.
Un parti politique peut fournir des démarcheurs, des travailleurs, de la maind'oeuvre gratuite et d'autres types d'aide qu'un candidat qui n'est pas soutenu par un parti politique n'aurait pas, explique-t-elle.
L'élément le plus essentiel pour un candidat est d'aller frapper à la porte [des élec‐ teurs].
Sheila White
Vous avez besoin d'une équipe de démarchage pour vous aider à frapper à ces portes, poursuit Mme White. Et idéalement, vous aimeriez démarcher vos quartiers, tous vos bureaux de vote, au moins une fois et peut-être deux ou trois fois si vous le pouvez, car les gens doivent savoir qui vous êtes.
Les anciens conseillers mu‐ nicipaux Brad Bradford, MaryMargaret McMahon et la conseillère politique White en‐ couragent tout aspirant en politique à envisager sérieuse‐ ment de se présenter aux élections.
En fin de compte, c'est un travail d'amour, résume M. Bradford. Vous le faites parce que vous voulez faire une différence dans votre communauté. Vous voulez faire une différence dans notre ville.
D'après les informations de Michael Smee, CBC