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L’inflation affecte les petits épiciers indépendan­ts d’Edmonton et leurs clients

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L’inflation touche particu‐ lièrement les petits épi‐ ciers indépendan­ts à Ed‐ monton et a forcé Nunu Deselgne à augmenter les prix de chaque article de son épicerie, Habesha Afri‐ can Market. À deux excep‐ tions près : les oeufs et le lait.

Ce sont une nécessité pour les gens, explique Nunu Deselgne. Alors nous prenons sur nous [pour ces articles là]. Son magasin est situé dans l'un des quartiers à faible re‐ venu de la ville, au centre d'Edmonton.

Avec l’augmentati­on des prix à chaque nouvelle livrai‐ son, Nunu Deselgne ne sait pas combien de temps elle pourra continuer à encaisser ces coûts. Et elle n’est pas la seule, les épiciers d'Edmonton doivent augmenter les prix des aliments qu'ils vendent, car l'inflation, combinée à la pénurie de main-d'oeuvre et aux problèmes de chaîne d'approvisio­nnement, ont fait exploser les coûts.

Mercredi, Statistiqu­e Cana‐ da a annoncé que le taux d'in‐ flation au Canada a atteint 7,7 % en mai, le taux le plus élevé en 40 ans. Les prix des produits alimentair­es ont augmenté de 9,7 % au cours de la dernière année.

Ça augmente constam‐ ment de plus en plus chaque semaine. C'est assez stres‐ sant.

Nunu Deselgne, proprié‐ taire d'une épicerie

Triplement du coût d'un conteneur

Le Spice Centre, à Mill Woods, a également dû aug‐ menter ses prix, en partie à cause de l'augmentati­on des frais d'expédition. Nous sommes dans ce milieu de‐ puis plus de 30 ans mainte‐ nant et nous n'avons jamais vu de tels changement­s de prix, explique le coproprié‐ taire et directeur du Spice Centre, Aman Bindra. Les prix sont en hausse, mais les bé‐ néfices sont en baisse, dit-il.

Le magasin s'adresse à une importante population d'Asie du Sud et des Caraïbes et commande une grande partie de ses produits en Inde et dans les Caraïbes. Avant la pandémie, un conteneur qui coûtait 5000 dollars et mettait cinq à six semaines à arriver coûte désormais environ 15 000 dollars et n'arrive pas avant des mois.

Tout cela s'additionne pour augmenter le coût des marchandis­es ici, explique Aman Bindra.

Contrairem­ent aux grandes surfaces, les petites épiceries indépendan­tes fonc‐ tionnent avec de faibles marges, selon Heather Thom‐ son, directrice générale du Centre for Cities and Commu‐ nities de l’École de commerce de l'Université de l'Alberta.

Si les fournisseu­rs et les distribute­urs augmentent les prix, explique-t-elle, les petits magasins n'ont pas beaucoup de latitude pour absorber ce coût dans leur résultat net. Et tandis que les grandes chaînes de magasins ont le pouvoir d’acheter en gros, les épiceries indépendan­tes n'ont pas cette flexibilit­é.

Lorsque vous achetez des choses en vrac, vous avez ten‐ dance à obtenir une meilleure offre, explique-t-elle.

Heather Thomson juge que le gouverneme­nt devait intervenir pour freiner l'aug‐ mentation spectacula­ire des prix des produits de première nécessité. Nous ne pouvons pas maintenir le taux d'infla‐ tion à ce stade en tant que so‐ ciété, dit-elle. Ce n'est tout simplement pas durable.

D’après les informatio­ns de Kashmala Fida Mohata‐ rem et l'émission Edmonton AM

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