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Un Néo-Écossais meurt en attendant une opération repoussée par la pandémie

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Mark Clarke est allé chez le médecin pour la première fois avec des douleurs à la poitrine en juillet 2021. Sa conjointe, Gay Clark ra‐ conte qu’après quelques tests, plusieurs mois ont passé sans avoir de nou‐ velles du médecin.

Son mari a rappelé en no‐ vembre alors que la douleur empirait et il a dû attendre jusqu’en janvier pour qu’un autre test révèle qu'il avait deux blocages et qu'il avait besoin d'une interventi­on chi‐ rurgicale urgente.

Mark Clark n'a pas tenu le coup. Il est mort d’une crise cardiaque en février. Il avait 66 ans. Il est parti la veille de son opération qui avait déjà été retardée à cause du manque de lits aux soins in‐ tensifs.

Je suis en colère contre le système, dit Gay Clarke. Ça n'aurait pas dû arriver.

Le Dr Gregory Hirsch, di‐ recteur médical principal du réseau des services chirurgi‐ caux de Santé NouvelleÉc­osse, se doutait bien que la pression exercée par la pan‐ démie sur le système de santé finirait par avoir des résultats tragiques.

Il explique que les plus grands défis sont le manque de lits d'hôpital et le fait que le personnel de soutien comme les infirmière­s sont retirés des salles d’opération au profit des unités de pa‐ tients qui souffrent de la CO‐ VID-19.

Nous faisons tout ce qui est humainemen­t possible

Dr Gregory Hirsch, chirur‐ gien

On ne peut pas opérer s'il n'y a pas de lits et pas de res‐ sources humaines, déclare le Dr Hirsch.

Pression sur le système de santé

Santé Nouvelle-Écosse rapporte qu’il y a 107 per‐ sonnes dans la province qui attendent une chirurgie car‐ diaque.

C'est une augmentati­on de 33 % par rapport aux 82 personnes sur la liste en fé‐ vrier 2020 avant la pandémie.

Le Dr Hirsch dit que c’est beaucoup de pression sur un système qui n’allait déjà pas très bien avant la Covid.

Beaucoup de médecins s’inquiètent des patients qui attendent à la maison d’être opérés.

Même si on travaille fort pour faire le meilleur des triages et éviter des décès ou toute autre condition né‐ fastes, nous savions qu'il y en aurait et il y en a eu, dit-il.

Nous sommes morale‐ ment affligés. Ça crée beau‐ coup d'anxiété de ne pas pou‐ voir fournir les soins.

Un homme de commu‐ nauté

Mark Clarke était encore président du Club des Lions de Kentville lorsqu’il est mort . Il a organisé toutes sortes d'événements et s'est produit comme musiciens pour les ré‐ sidents des établissem­ents de soins de longue durée de la vallée d'Annapolis. Il était aus‐ si actif en politique.

Mark était aimé de tout le monde, dit sa femme.

C'était l'homme le plus compréhens­if, le plus atten‐ tionné et le plus aimant que j'ai jamais rencontré et il était authentiqu­e. Et je pense que les gens l'ont vu.

Elle a tellement reçu d’ap‐ pels dans les semaines qui ont suivi sa mort qu'elle a fini par débrancher le téléphone.

Le député fédéral, Kody Blois s'est aussi levé à la Chambre des communes pour parler à ses collègues de celui qu’il appelait son ami.

Il était bien connu, bien ai‐ mé et bien respecté.

Kody Blois Député fédéral de Kings Hants

Il a raconté que la pre‐ mière réunion pour discuter de sa candidatur­e à la poli‐ tique fédérale avait eu lieu chez les Clarke.

Il n'y a pas trop de gens dans cette région qui ne connaissen­t pas le nom de Mark Clarke, dit Kody Blois. Il était synonyme de commu‐ nauté.

Système de santé ma‐ lade

Gay Clarke, qui vit mainte‐ nant à New Minas, prend les choses au jour le jour. Par mo‐ ment, le deuil est plus difficile, dit-elle.

Mai n’a pas été facile, ad‐ met-elle. C'était mon anniver‐ saire, notre anniversai­re de mariage, la fête des Mères, le premier jour de camping et nous étions de grands cam‐ peurs.

Elle sait que son mari n'au‐ rait pas aimé la voir broyer du noir, mais parfois, elle ne peut pas s'en empêcher.

À son avis, le système de soins de santé de la NouvelleÉc­osse est malade, et il n'y a pas de remède.

Je ne sais pas quelle est la solution et je ne crois pas que quelqu’un d’autre le sache.

Avec les informatio­ns de Josh Hoffman de CBC

veut attirer du monde chez nous. C'est une très très belle ville avec un environnem­ent extraordin­aire et des gens for‐ midables et pour consolider tout ça il nous faut les ser‐ vices aussi, ajoute le respon‐ sable.

D'autres municipali­tés avoisinant­es pourront aussi bénéficier des nouveaux ser‐ vices.

Le comité mis sur pied compte tenir une deuxième

rencontre le 11 juillet.

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