Nouvel aréna des Sénateurs : n’achetez pas vos billets tout de suite
Quelques mois avant son décès survenu en mars der‐ nier, Eugene Melnyk a ten‐ té de réparer l’une de ses plus grandes erreurs en dé‐ posant une deuxième can‐ didature pour obtenir le droit de construire un nou‐ vel amphithéâtre près du centre-ville d’Ottawa. Le nouveau projet des Séna‐ teurs a été retenu la se‐ maine passée, mais cela ne signifie pas que l’erreur ait été complètement effacée.
Jeudi dernier, la Commis‐ sion de la capitale nationale (d’Ottawa) a tenu une confé‐ rence de presse pour annon‐ cer qu’un protocole d’entente avait été conclu avec les Séna‐ teurs. Des négociations de bail pourront ainsi commen‐ cer en vue de l’éventuelle construction d’un nouvel am‐ phithéâtre dans le secteur des plaines LeBreton, à un jet de pierre du parlement.
Incroyablement, trois ans après qu’Eugene Melnyk ait saboté le plus gros projet im‐ mobilier des 50 dernières an‐ nées à Ottawa, projet qui vi‐ sait entre autres à doter les Sénateurs d’un nouveau do‐ micile sur ces mêmes terrains, la CCN a permis à cette orga‐ nisation de la LNH de se pré‐ senter à la plaque une deuxième fois.
Par contre, le second lan‐ cer qu’on sert aux Sénateurs est pas mal moins alléchant que ne l’était le premier.
En mai 2016, Melnyk s’était associé à un magnat de l’im‐ mobilier traînant une réputa‐ tion irréprochable au sein de la communauté d’affaires de la capitale, John Ruddy, pour assurer le développement complet (53 acres) des plaines LeBreton. On parlait d’une af‐ faire de 3,5 à 5 milliards qui al‐ lait faire jaillir un nouveau quartier d’affaires, de divertis‐ sement et d’habitation à proximité du centre-ville.
L’implantation d’un pôle d’attraction majeur était jugée nécessaire à la réussite de ce projet, et c’était la principale carte qu’Eugene Melnyk déte‐ nait dans sa manche. Melnyk possédait une équipe de la LNH et avait besoin d’un am‐ phithéâtre. Il n’avait toutefois pas l’argent nécessaire pour financer le nouveau domicile de son équipe.
À l’époque, la proposition de développement de Mel‐ nyk-Ruddy était en compé‐ tition avec celle du consor‐ tium Devcore Canderel DLS. La proposition de Devcore était appuyée par l’homme d’affaires André Desmarais et par le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. Devcore prévoyait aussi la construc‐ tion d’un nouvel amphi‐ théâtre.
Au final, c’est le projet de Melnyk-Ruddy, appelé Ren‐ dez-Vous LeBreton , qui avait été choisi. Mais assez rapide‐ ment, la relation entre les deux associés avait tourné au