Comment éviter de se faire saisir de la nourriture aux douanes?
Chaque année, plus de 40 000 aliments sont saisis au Canada. « Ça peut sem‐ bler bénin de rapporter un fruit ou un restant de lunch qu'on a pris en France ou ailleurs. Mais les conséquences peuvent être désastreuses rapide‐ ment », prévient Maxime Sauriol, maître-chien à l’Agence des services fron‐ taliers du Canada.
Les aliments, qu’ils soient importés par voie maritime, terrestre, aérienne ou ferro‐ viaire, doivent être vérifiés. La surveillance des produits ali‐ mentaires s'avère primordiale pour protéger les écosys‐ tèmes de maladies, de para‐ sites ou d’espèces envahis‐ santes qui pourraient s’immis‐ cer au pays.
Des chiens pour détec‐ ter les aliments interdits
Les chiens ne sont pas uni‐ quement utiles pour détecter des drogues cachées dans des bagages. Une trentaine de chiens travaillent un peu par‐ tout au Canada afin de détec‐ ter les aliments interdits d’en‐ trée au pays.
Le chien de Maxime Sau‐ riol, Gonzo, est entraîné pour détecter les odeurs d’aliments qui présentent un risque plus élevé : le porc, le poulet, le boeuf, les pommes, les prunes, les bulbes et la terre.
Les 10 aliments les plus saisis au pays
Porc Bovin Volaille Végé‐ taux Autres produits à base de viande Lait en poudre Beurre Autres produits ani‐ maliers Graisse de lard Viande
de mouton
Les règles et les exceptions sont multiples et complexes, et peuvent varier dans le temps. Impossible pour les voyageurs de bien les connaître.
Ça dépend ça arrive d’où, ça va où. Ça dépend même s’il y a un transit qui est fait dans une autre province, explique l’agent des services fronta‐ liers.
Même pour moi et pour les agents, c'est un travail de tous les jours. C'est en constante évolution, au gré des éclosions de maladies, des pandémies. C'est assez complexe.
Les éléments à retenir De manière générale, les aliments transformés com‐ mercialement comme les bonbons, les chips, les mé‐ langes montagnards sont su‐ jets à moins de restrictions.
Mais quand on parle d'ali‐ ments frais en général, il y a des restrictions qui vont s'ap‐ pliquer, ou à tout le moins une surveillance est faite. Les viandes fraîches, les viandes qui n'ont pas subi de transfor‐ mation ou de cuisson ou qui ne sont pas stériles... Ces pro‐ duits sont habituellement soumis à plus de restrictions, résume Maxime Sauriol.
Les agents vont aussi véri‐ fier la présence de terre sur les légumes, puisque la terre est un vecteur important de maladies.
Pour les fruits, la règle est un peu contre-intuitive : si ces fruits poussent aussi au Cana‐ da, des restrictions y sont as‐ sociées. La raison derrière ça, c'est qu'on ne veut pas appor‐ ter des espèces ou des in‐ sectes qui pourraient parasi‐ ter le même aliment au Cana‐ da, explique l’agent.
Des fruits frais qui ne poussent pas au Canada, comme des papayes, des mangues, des clémentines, des dattes, ce sont des ar‐ ticles qui seraient admissibles sans problème.
Maxime Sauriol, maîtrechien, Agence des services frontaliers du Canada
Il est recommandé de gar‐ der les emballages d’origine des aliments et les factures afin de faciliter la confirma‐ tion de la provenance.
Des restrictions reliées à la grippe aviaire
En raison des foyers d’éclo‐ sion actuelle de la grippe aviaire, le poulet provenant de plusieurs États des ÉtatsUnis, qu’il soit frais, cuit, en sandwich ou sous vide est in‐ terdit. La même restriction s’applique actuellement pour les oeufs des États-Unis.
Les voyageurs et les voya‐ geuses peuvent aussi consul‐ ter le site de l’Agence des ser‐ vices frontaliers du Canada pour plus d’informations.
Une seule règle pour le voyageur : déclarer
Qu’on arrive des États-Unis ou d’ailleurs dans le monde, il y a une règle simple à suivre : déclarer. Nous, tout ce qu'on demande aux voyageurs, c'est qu'ils fassent une décla‐ ration qui est exacte, véri‐ dique et complète, dit Maxime Sauriol.
Ne pas déclarer les pro‐ duits alimentaires à votre re‐ tour au Canada peut entraî‐ ner la confiscation de l’ali‐ ment, un avertissement ou une sanction pouvant aller jusqu’à 1300 $ accompagnée ou non d’une poursuite judi‐ ciaire.
On est conscients que les voyageurs ne sont pas au courant de toutes les exi‐ gences sanitaires. Ça, c'est le travail de l'agent frontalier qui va faire la vérification par la suite, résume l’agent.
Le reportage « Des ali‐ ments confisqués aux douanes » de Barbara Ann Gauthier et Caroline Gagnon est diffusé ce mercredi à l'émission L'épicerie, 19h30 à ICI Télé.
Avec les informations de Barbara Ann Gauthier