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L’Écosse veut un référendum sur l’indépendan­ce en octobre 2023

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Le gouverneme­nt écossais présentera un projet de loi visant à organiser un réfé‐ rendum consultati­f sur l'in‐ dépendance de l'Écosse en octobre 2023, a annoncé mardi la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon.

Je peux annoncer que le gouverneme­nt écossais pro‐ pose que le référendum sur l'indépendan­ce se tienne le 19 octobre 2023, a déclaré la première ministre Nicola Stur‐ geon, cheffe du parti indépen‐ dantiste SNP.

Nicola Sturgeon avait lan‐ le 14 juin une nouvelle

cé campagne pour l'indépen‐ dance de l'Écosse, en dévoi‐ lant le premier d'une série de livres blancs prônant une rup‐ ture avec le Royaume-Uni. Ce document, qui analysait les performanc­es de dix pays eu‐ ropéens comme l'Irlande, la Suisse ou la Belgique, mon‐ trait que ceux-ci sont plus prospères, plus justes et plus productifs que le RoyaumeUni, avait souligné la diri‐ geante, qui estime avoir un mandat démocratiq­ue incon‐ testable après la victoire de sa formation aux élections lo‐ cales en 2021.

Le SNP estime que le Brexit a changé la donne, les Écossais s'y étant opposés à 62 %. L'objectif du parti est que l'Écosse rejoigne l'Union européenne en tant qu'État indépendan­t.

Les Écossais avaient déjà été consultés sur le sujet en 2014 et avaient voté à 55 % pour rester au Royaume-Uni.

Bras de fer

Pour organiser ce nouveau référendum, la première mi‐ nistre Sturgeon devra se bu‐ ter aux limites décisionne­lles du gouverneme­nt britan‐ nique qui s'y oppose fer‐ mement. Mais s'attendant à un bras de fer judiciaire, elle a pris les devants et annoncé que la Cour suprême avait été sollicitée pour déterminer si le Parlement écossais avait le pouvoir de légiférer pour or‐ ganiser ce référendum sans l'accord du gouverneme­nt

sein du britanniqu­e.

Si la Cour tranche en sa fa‐ veur, la cheffe des indépen‐ dantistes aura réussi son pari. En cas de défaite devant la justice, Nicola Sturgeon a pré‐ venu qu'elle utiliserai­t les pro‐ chaines élections législativ­es, prévues en 2024, comme un référendum de facto. Son par‐ ti ne ferait alors campagne que sur une unique question : l'Écosse doit-elle devenir un pays indépendan­t?.

Quelle que soit la façon, le peuple écossais aura son mot à dire.

Nicola Sturgeon, première ministre de l'Écosse

La première ministre Stur‐ geon s'est dite prête à négo‐ cier avec Boris Johnson, mais elle a averti qu'elle ne permet‐ trait pas que la démocratie écossaise soit prisonnièr­e de Boris Johnson ou de n'im‐ porte quel premier ministre.

Une lettre à Boris John‐ son

Si les sondages montrent que l'opinion écossaise reste divisée sur la question de l'in‐ dépendance, la populaire cheffe des indépendan­tistes s'appuie sur son quatrième mandat pour justifier sa dé‐ marche, comme elle l'a expli‐ qué dans une lettre adressée au premier ministre du Royaume-Uni.

Vous et moi ne serons ja‐ mais d'accord sur les mérites de l'indépendan­ce pour l'Écosse. Mais je m'attendrais à ce qu'un démocrate trouve inacceptab­le que le peuple d'Écosse soit empêché de faire ce choix étant donné la claire majorité pour un réfé‐ rendum au parlement écos‐ sais

Extrait de la lettre de Nico‐ la Sturgeon adressée à Boris Johnson

Réagissant à son projet alors qu'il était en route pour le sommet de l'OTAN à Ma‐ drid, Boris Johnson a promis de l'étudier très attentive‐ ment et d'y répondre de ma‐ nière appropriée.

Il a toutefois jugé que la priorité de ce pays devrait être de construire une écono‐ mie plus forte après l'impact de la pandémie de COVID-19.

Le chef des conservate­urs écossais, Douglas Ross, a dé‐ noncé l'obsession égoïste de Nicola Sturgeon pour un réfé‐ rendum clivant, estimant que les Écossais se souciaient da‐ vantage de la crise du coût de la vie ou des délais d'attente pour se faire soigner.

Présence d'Élisabeth en Écosse

Le discours déterminé de Nicola Sturgeon coïncide avec la présence en Écosse cette semaine de la reine Élisabeth II. La souveraine de 96 ans participe depuis lundi à une semaine d'événements royaux en Écosse, aux côtés de membres de sa famille.

La reine, qui a depuis des mois des problèmes pour se déplacer, est apparue sou‐ riante mardi, observant un défilé militaire dans les jardins du palais d'Holyroodho­use, à Édimbourg.

Même si en tant que mo‐ narque, Élisabeth II se doit d'observer une stricte neutra‐ lité politique, le quotidien bri‐ tannique The Telegraph a es‐ timé que sa visite inopinée en Écosse avait un impact poli‐ tique, comme toujours, poli. Sans même parler, et presque sans bouger en public, elle s'est lancée dans le genre de démonstrat­ion de diplomatie douce qu'elle a passé 70 ans à perfection­ner, a estimé le journal conservate­ur.

II

venance de la région de Koursk, en Russie.

Moscou dément avoir vi‐ sé le centre commercial

Dans son communiqué quotidien, le ministère russe de la Défense a confirmé que son armée avait effectué ses tirs avec des missiles de haute précision, mais a démenti avoir visé le centre commer‐ cial.

Il assure plutôt avoir dé‐ truit des entrepôts d'armes li‐ vrées par les Occidentau­x, qui se trouvaient sur le territoire d'une usine de véhicules de chantier mitoyenne du centre.

Les détonation­s des muni‐ tions destinées à des armes occidental­es ont provoqué l'incendie [...] d'un centre commercial qui n'était pas ou‐ vert, a-t-il fait valoir.

Selon les autorités ukrai‐ niennes et de nombreux té‐ moins, le centre était plutôt bondé de gens effectuant des courses. Le président Zelens‐ ky a avancé lundi que 1000 personnes s'y trou‐ vaient.

La procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktov­a, a confirmé à Reuters qu'un autre missile avait également frappé une usine voisine, mais en assurant qu'elle était fer‐ mée et ne pouvait pas consti‐ tuer une cible militaire.

Un crime contre l'huma‐ nité, selon la procureure générale ukrainienn­e

Mme Venediktov­a a plutôt argué que l'attaque consti‐ tuait un crime contre l'huma‐ nité, en soulignant que l'ar‐ mée russe pilonnait systéma‐ tiquement les infrastruc­tures civiles dans le but d'effrayer les gens, de tuer des gens, pour semer la terreur dans nos villes et nos villages.

Elle a souligné la nécessité pour les Ukrainiens de tout le pays de rester vigilants, ajou‐ tant qu'ils devraient s'at‐ tendre à une frappe similaire chaque minute.

Wayne Jordash, un avocat britanniqu­e qui travaille avec le bureau de Mme Venedikto‐ va pour enquêter sur d'éven‐ tuels crimes de guerre, a aussi rejeté les allégation­s selon les‐ quelles une usine située près du centre commercial était une cible militaire.

Les premières indication­s sont que l'usine qui a été tou‐ chée est une usine de constructi­on de routes, pas une cible militaire, a-t-il dit.

À la demande de l'Ukraine, le Conseil de sécurité de l'ONU a prévu mardi une réunion d'urgence à New York pour discuter de l'attaque. La rencontre aura lieu à 14 h (HAE).

Les bombardeme­nts russes se poursuiven­t

Des bombes russes se sont abattues mardi sur la ville de Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, selon le gouver‐ neur régional, Valentyn Rez‐ nychenko. Des infrastruc­tures ferroviair­es, une entreprise et une compagnie d'utilité pu‐ blique ont été touchées, a-t-il dit, en affirmant que des se‐ couristes fouillent les dé‐ combres à la recherche de survivants.

Les forces russes ont aussi frappé la ville de la mer Noire Ochakiv, dans la région de Mykolaïv, endommagea­nt des immeubles d'habitation et tuant deux personnes, dont un enfant de 6 ans, se‐ lon les autorités locales. Six autres personnes, dont quatre enfants, ont été bles‐ sées. L'un d'eux, un bébé de 3 mois, est dans le coma.

Au cours des dernières heures, une frappe russe a aussi fait 8 morts et 20 blessés à Lyssytchan­sk, dernière ville d'envergure de la région de Louhansk qui échappe tou‐ jours au contrôle russe, selon le gouverneur de la région, Sergueï Gaïdaï. Selon lui, deux enfants ont été blessés pen‐ dant qu'ils collectaie­nt de l'eau à partir d'une citerne.

Les Russes ont tiré sur une foule de gens avec des lanceroque­ttes multiples Ouragan, a-t-il dénoncé, précisant que la ville jumelle de Sievierodo‐ netsk, tombée aux mains de l'armée russe la semaine der‐ nière, continuait de se dé‐ fendre.

La région de Louhansk de‐ vient une ruine totale. Les Russes continuent d'essayer de bloquer Lyssytchan­sk et de prendre le contrôle de l'au‐ toroute Bakhmout-Lyssyt‐ chansk.

Sergueï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk

L'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW) note une progressio­n mesurée des Russes à l'est de Bakhmout. Ils auraient en revanche été repoussés au nord de Slo‐ viansk.

Le ministère britanniqu­e de la Défense relève de son côté que les forces de Kiev continuent de perturber le commandeme­nt et contrôle russe avec des frappes en profondeur derrière les lignes ennemies.

Mais il souligne aussi une vague intense de frappes ces derniers jours avec des mis‐ siles à longue portée, dont probableme­nt l'AS-4 Kitchen datant de l'ère soviétique et le plus moderne AS-23a Kodiak, tirés depuis les espaces aé‐ riens russe et bélarusse.

Dans le sud du pays, le maire ukrainien élu de Kher‐ son, ville occupée par les forces russes et leurs alliés sé‐ paratistes, a été arrêté, selon ce qu'a déclaré mardi le chef adjoint de l'administra­tion d'occupation, Kirill Stre‐ mooussov, à l'agence de presse russe Ria Novosti.

Igor Kolykhaev avait été écarté du pouvoir local par les forces russes en avril, quelques semaines après la conquête par Moscou de cette ville et de sa région épo‐ nyme.

contre l’influence accrue de l’OTAN dans la région. Mainte‐ nant, l’OTAN pourrait être à la porte de la Russie, dit M. Mé‐ rand.

Mais ce n’est pas chose faite. L’OTAN doit accepter les nouveaux membres à l’unani‐ mité. Or, la Turquie s’oppose à l’adhésion de la Suède et de la Finlande, notamment parce qu’elle les accuse (surtout la Suède) de ne pas adopter la ligne dure envers des élé‐ ments extrémiste­s kurdes considérés comme terro‐ ristes.

L'objection de la Turquie est surtout un prétexte, croit cependant Stéfanie von Hlat‐ ky, dans le but de soutirer des concession­s sur d’autres en‐ jeux, notamment l’achat d'avions de chasse améri‐ cains.

La Turquie est toujours un fauteur de troubles au sein de l'Alliance, explique Frédéric Mérand, surtout parce qu’elle entretient des liens étroits avec la Russie, entre autres pour l’achat d’énergie et d’ar‐ mement.

Pour Stéfanie von Hlatky, l’adhésion des deux pays est une question de temps. La Suède et la Finlande ont déci‐ dé de présenter leur de‐ mande ensemble. Le message que ça envoie, c'est que ce ne sera pas une sans l'autre. Ça met un peu plus de pression sur l’OTAN.

De plus, pour la première fois, les premiers ministres du Japon, de l’Australie et de la Corée du Sud ont été invités à l’OTAN. Devant l’agressivit­é de la Russie et, aussi, la montée en force de la Chine, l’Alliance atlantique se cherche de nou‐ veaux alliés.

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