Voici comment le prochain premier ministre de l’Alberta veut gérer les surplus financiers
Le Parti conservateur uni (PCU) choisira son prochain chef en octobre. Celui-ci deviendra automatique‐ ment premier ministre de l’Alberta. Voici comment les candidats à la chefferie prévoient gérer les surplus inattendus de 3,9 millions de dollars pour l’année 2021-22 annoncés par la province la semaine der‐ nière.
Les candidats se concentrent, pour la plupart, sur trois grandes idées : rem‐ bourser la dette provinciale, réinvestir les surplus à long terme et offrir un répit aux Al‐ bertains relativement à l’infla‐ tion.
Travis Toews, ministre des Finances du gouvernement de Jason Kenney, a tenu les cordons de la bourse ces trois dernières années. En tant que chef du PCU et premier mi‐ nistre, je travaillerai à faire fructifier les économies des Albertains et à rembourser la dette d’une manière respon‐ sable, pour que les généra‐ tions futures ne paient pas pour nos erreurs, affirme-t-il.
Rembourser la dette est également la priorité de ses adversaires Todd Loewen, Brian Jean et Danielle Smith.
Dans le passé, nous avons appris que les surplus ne sont que temporaires et si nous augmentons nos dépenses opérationnelles à ce niveau, cela nous met encore plus en difficulté, explique pour sa part le député Todd Loewen qui croit que l’Alberta peut op‐ timiser ses soins de santé.
Brian Jean et Danielle Smith, deux anciens chefs du Parti Wildrose, croient qu’il faut coupler cet objectif à de l’aide pour que les Albertains puissent combattre l’inflation.
Portrait économique de l'Alberta
Inflation : 7,7 % (mai 2022) Chômage en Alberta : 5,3 % (mai 2022) Dette albertaine : 93,1 G$ (28 juin 2022)
Brian Jean propose notam‐ ment de cesser de faire payer des redevances pétrolières pour le bitume raffiné en Al‐ berta, une mesure qui ferait économiser environ 15 cents le litre d’essence aux Alber‐ tains et coûterait moins de 2 milliards de dollars par an‐ née à l’État, selon lui.
Danielle Smith, elle, élargit un peu plus les domaines dans lesquels le gouverne‐ ment devrait fournir de l’aide aux citoyens ajoutant l’es‐ sence, le diesel, l’électricité et les assurances.
Nous devons réaliser que nous avons été chanceux cette année et que nous ne pouvons pas compter sur 16 milliards de dollars de reve‐ nus [provenant des res‐ sources naturelles non renou‐ velables] par année. Nous avons besoin d’une stratégie pour gérer les surplus afin d’économiser et rembourser notre dette, explique-t-elle.
Soulager les Albertains face à l’inflation
Investir davantage dans le Fonds du patrimoine est une idée qui séduit plusieurs can‐ didats, comme Rajan Sawh‐ ney et Leela Aheer, qui ont toutes deux été ministres dans le gouvernement Ken‐ ney.
Les deux femmes pro‐ posent également de réin‐ dexer à l’inflation le pro‐ gramme de revenu pour les personnes sévèrement handi‐ capées, qui a été gelé sur l’ordre du gouvernement conservateur uni. Rajan Sawh‐ ney ferait de même pour le programme de supplément du revenu pour les aînés.
Je suis d'accord que nous devrions contrôler nos dé‐ penses et c'est ce que nous avons fait jusqu'à présent, croit Rajan Sawhney.
Celle-ci et son ancienne collègue ministre Rebecca Schulz s’engagent à réindexer à l’inflation les paliers d’impo‐ sition, ce qui offrirait aussi un répit aux Albertains.
Rebecca Schulz offrirait aussi un chèque de 200 $ pour les familles et un congé de taxes de deux ans pour les petites entreprises.
Leela Aheer est l’une des seules candidates qui pro‐ posent un réinvestissement immédiat important dans le système de santé et d’éduca‐ tion de la province.
Nous devons investir pour que l’Alberta de demain soit compétitive et innovatrice. Il
est important de se souvenir que le boom pétrolier pour‐ rait être le dernier, donc nous devons investir de manière responsable.
Leela Aheer, candidate à la chefferie, Parti conservateur uni
Raj Sherman, ancien dépu‐ té progressiste-conservateur et chef libéral albertain, réin‐ vestirait massivement en san‐ té. Nous avons besoin de plus d’infirmières et de personnel de première ligne. Nous avons besoin de médecins de famille, particulièrement en milieu rural, estime celui qui est lui-même médecin urgen‐ tiste de profession.
Les deux derniers candi‐ dats, le maire du village d’Amisk, Bill Rock, et le haut dirigeant d’ATB Financial Jon Horsman n’ont pas répondu à nos demandes d'entrevue.