Des camps de vacances ferment au Québec à cause de la hausse des cas de COVID-19
L'été à peine commencé, au moins deux camps de vacances sont déjà fermés au Québec en raison d'éclo‐ sions, a appris Radio-Cana‐ da. Les animateurs sont particulièrement touchés par la remontée des cas de COVID-19, ce qui donne des maux de tête aux gestion‐ naires des autres camps.
Le Camp Ouareau, qui ac‐ cueille plus de 150 cam‐ peuses, dans Lanaudière, doit renvoyer toutes les filles chez elles, au grand dam de sa di‐ rectrice, Jacqui Raill, dans un courriel aux parents, envoyé lundi.
Elle leur demande de venir chercher les jeunes, ce mardi. Le camp rouvrira le 13 juillet.
« Nous sommes extrê‐ mement tristes d'en arriver là », écrit-elle, après la décou‐ verte de sept cas de COVID-19 au camp. « Cette décision n'a pas été prise à la légère ».
Nous prévoyons que d'autres cas pourraient être détectés dans les prochains jours.
Jacqui Raill, propriétaire du Camp Ouareau
La saison venait tout juste de débuter, la semaine der‐ nière, et des parents avaient planifié leur été en fonction du séjour de leur enfant au camp de vacances.
« Déraisonnable », selon une mère Sept cas, ça me paraît peu pour fermer un camp , dé‐ plore Emmanuelle, qui doit ré‐ organiser sa journée pour al‐ ler chercher ses filles à NotreDame-de-la-Merci.
Je trouve ça super dom‐ mage. Ça leur permet de quit‐ ter la ville. Elles sont obligées de revenir cinq jours plus tôt que prévu , ajoute-t-elle.
Mes filles gèrent déjà la COVID depuis deux ans. Elles ont porté le masque en classe, fait l'école à la maison, mis de côté leur vie sociale et leurs activités parascolaires. Elles avaient enfin la possibili‐ té de prendre l'air et s'amuser avec des amies...
Emmanuelle, mère dont les filles fréquentent le Camp Ouareau
Durant la pandémie, les camps de vacances ont été fermés à l'été 2020 et certains n'ont pas ouvert leurs portes à l'été 2021.
La mère rappelle que, pen‐ dant ce temps, il y a des per‐ sonnes qui s'entassent dans les restaurants et dans les salles de spectacle .
Elle juge la situation com‐ plètement ridicule et la déci‐ sion déraisonnable , alors que la quasi-totalité des mesures sanitaires sont levées au Qué‐ bec. En ce qui concerne les camps, les règles ne sont pas claires , dit-elle.
Flou autour des recom‐ mandations de la santé pu‐ blique
Dans son courriel aux pa‐ rents, la propriétaire écrit que la décision de fermer le camp a été prise suite aux conseils de notre direction locale de la santé publique . Or, la santé
publique de Lanaudière af‐ firme qu'elle n'a pas fait cette recommandation.
Nous avons été informés de la fermeture du camp , in‐ dique la porte-parole du CISSS de Lanaudière, Pascale Lamy. La fermeture complète du Camp Ouareau demeure une décision qui revient à l'administration du camp.
Il n'y a pas de règle claire‐ ment établie pour décider d'une fermeture à cause d'une éclosion, constate le di‐ recteur général de l'Associa‐ tion des camps du Québec, Éric Beauchemin.
La santé publique natio‐ nale interpellée
L'Association des camps du Québec déplore au moins une autre fermeture, mais ne veut pas révéler l'endroit. Un recensement est en cours pour savoir s'il y a d'autres si‐ tuations semblables.
Lundi, Éric Beauchemin a sollicité une rencontre avec la santé publique nationale pour clarifier les règles.
On a déjà vécu les éclo‐ sions de gastro-entérite, avant que la COVID existe. C’est possible de maintenir les opérations dans un contexte comme celui-là. Il faut voir avec la santé publique jusqu’à quel point et quelle est la marge de manoeuvre.
Éric Beauchemin, directeur général de l'Association des camps du Québec
Les camps suivent déjà des règles comme la distan‐ ciation, la limitation à 10 des personnes par unité d'héber‐ gement. Ils privilégient aussi les activités en extérieur.
Les règles à suivre avec un cas de COVID-19 dans un camp
L'enfant ou l'animateur doit s'isoler et porter un masque. Si le cas est un en‐ fant, ses tuteurs sont appelés pour venir le chercher Si le cas est un employé, il rentre chez lui le temps requis
Les moniteurs plus tou‐ chés par la COVID-19 que les campeurs
Selon les échos du terrain qui arrivent à l'Association des camps, c’est beaucoup le personnel d’animation qui est frappé. Or, un animateur ab‐ sent peut priver une dizaine de jeunes d'encadrement.
C’est un casse-tête pour les organisations. Si on n’est pas en mesure de maintenir les ratios prescrits (moni‐ teur/enfants), on est dans une situation où on doit ces‐ ser les opérations du camp.
Éric Beauchemin, directeur général de l'Association des camps du Québec
La pénurie de main-d'oeu‐ vrequi touche les camps, comme bien d'autres do‐ maines, complexifie encore plus la situation. Les rempla‐ çants se font rares.
Du côté des camps de jour, on ne déplore pas de ferme‐ ture pour le moment au Qué‐ bec.