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François Chénier dans Symphorien en théâtre d’été

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Jusqu’au 14 août, le comé‐ dien François Chénier fait renaître, sur les planches du Théâtre du Vieux-Terre‐ bonne, le concierge Sym‐ phorien dans une pièce adaptée du légendaire té‐ léroman québécois des an‐ nées 1970. Il succède dans l’interpréta­tion de ce per‐ sonnage à son idole Gilles Latulippe.

C’est Martin Leclerc, le pro‐ ducteur de la pièce Sympho‐ rien, qui a eu l’idée de confier le rôle de cet attachant concierge dans une maison de chambre de l’Est de Mont‐ réal à François Chénier, qui a notamment joué dans Wa‐ tatatow,Radio-Enfer ou en‐ core dans Virginie.

Il y a au moins quatre ou cinq ans, Martin m’avait dit : tu me fais penser à M. Latu‐ lippe, si un jour, on fait un projet sur Symphorien, ce se‐ rait le fun que tu y participes”, raconte François Chénier.

Rappeler Gilles Latu‐ lippe sans l’imiter

Parole tenue puisque le comédien se glisse donc dans la peau de Symphorien, comme son aîné Gilles Latu‐ lippe, dont la musicalité de la voix rappelle la sienne.

Il y a une certaine sonorité [en commun] dans la voix, ex‐ plique-t-il. J’ai vraiment beau‐ coup écouté [l’émission] Les démons du midi alors la mu‐ sique de Latulippe, je l’avais en moi.

Il a été plus difficile de tra‐ vailler sa posture physique, a ajouté celui qui porte désor‐ mais une moustache pour les besoins de la pièce. En effet, dans Symphorien, la dégaine de Gilles Latulippe est plutôt lente. Cela a représenté un défi pour François Chénier, car la comédie passe souvent par un style plus énergique.

Le metteur en scène Louis Saia a suggéré à François Ché‐ nier de porter de fausses dents pour rappeler celles du défunt Gilles Latulippe. Au dé‐ part, le comédien y était op‐ posé, et finalement, à sa sur‐ prise, cette prothèse dentaire s’est révélée être une alliée dans la création du person‐ nage de Symphorien.

Je ne vais pas chercher ailleurs plus d’effets, les dents font la job, dit celui qui a vu la pression pesant sur ses épaules dégringole­r dès qu’il a essayé la prothèse.

Ce que le public veut, c’est de voir Symphorien. Si on l’aide avec le physique, une grande partie du travail est faite.

Toutefois, sa prestation ne se veut pas une imitation de celle jadis effectuée par Gilles Latulippe.

Je ne fais pas une repro‐ duction exacte, j’essaie plutôt de rendre hommage.

François Chénier, comé‐ dien

Satisfaire la nostalgie du public

François Chénier partage la scène avec Martin Héroux, dans le rôle d’Éphrem, Mi‐ chelle Labonté, dans celui de Madame Sylvain, ou encore avec Nathalie Mallette, qui in‐ carne Mademoisel­le L’Espé‐ rance et Patrice Coquereau, qui joue Oscar Bellemare.

Le travail d’interpréta­tion de la distributi­on de la pièce est complété par le décor, qui est très fidèle à celui du télé‐ roman. On joue beaucoup sur la nostalgie, mais c’est extrê‐ mement efficace, souligne-t-il.

Le rideau s’ouvre et c’est comme si on ouvrait la télé et qu’un épisode de Symphorien commençait, un nouvel épi‐ sode, car on reprend là où on l’avait laissé. On suit les per‐ sonnages qui s’empêtrent dans des affaires, c’est vrai‐ ment une comédie de situa‐ tion.

François Chénier promet que les spectateur­s et les spectatric­es auront ainsi l’im‐ pression de découvrir plu‐ sieurs nouveaux épisodes de Symphorien, la pièce étant plus longue qu’un épisode de la série.

Un public qui génère une pression chez le comédien. Le jour où on a annoncé que c’était moi qui allais faire Sym‐ phorien, le téléphone s’est mis à sonner, et je me suis dit : "il y a vraiment un engoue‐ ment". Je m’y attendais, mais pas à ce point. La pression est apparue à ce moment-là.

Depuis, il continue de res‐ sentir cette pression. Le théâtre est un grand tunnel, l’anxiété est là jusqu’à la der‐ nière, confie-t-il. Même si j’avais essayé de m’en débar‐ rasser, je ne suis pas sûr que j’aurais réussi.

Une admiration pour M. Latulippe

Au poids des attentes du public s’ajoute l’exigence que François Chénier s’est impo‐ sée à lui-même, dans sa vo‐ lonté de rendre hommage à Monsieur Latulippe, comme il l’appelle et qu’il admire tant.

Des amis [de longue date] m’ont dit : te souviens-tu que, [à l’adolescenc­e], tu voulais devenir le Gilles Latulippe de ta génération?, raconte-t-il. Ça vient de loin!

Plus tard, quand il était à l’université, François Chénier a réalisé un travail portant sur Gilles Latulippe. C’est celui pour lequel j’ai eu la meilleure note.

Après Terrebonne, Fran‐ çois Chénier et le reste de la l’équipe de la pièce partiront en tournée dans 20 villes du Québec pour présenter Sym‐ phorien du 10 septembre à la fin du mois de janvier.

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