La Ville de Toronto prévoit de dépenser 68 M$ pour héberger des réfugiés
Le personnel de la ville de Toronto a dévoilé un plan pour la location d’un hôtel de North York pour plus de 68 millions de dollars. L’hô‐ tel Novotel de 17 étages se‐ ra converti en héberge‐ ment temporaire pour les réfugiés. L’annonce est tombée quelques semaines après un rapport de la véri‐ ficatrice générale, Bervely Romeo-Beehler dénonçant la gestion des contrats de la ville auprès des hôtels lo‐ caux qu'elle utilise comme abris.
John Filion, conseiller mu‐ nicipal de North York et viceprésident du comité d'audit de la ville, affirme n’avoir été informé du projet que depuis deux semaines. Il s’engage toutefois à veiller à ce que les recommandations faites le mois dernier par la vérifica‐ trice générale Beverly RomeoBeehler soient prises en compte. J'étudie les détails du contrat, déclare M. Filion. Je veux savoir de quoi il en re‐ tourne, dit-il.
Dans son rapport à la réunion de juin du comité d'audit, Mme Romeo-Beehler affirme que la ville a dépensé 13 millions de dollars sur deux ans pour des frais non conformes aux conditions du contrat; assez pour payer en‐ viron 52 000 nuits en chambre, des repas et des services de soutien globaux pendant une année entière. Elle souligne également que la ville a payé 2 à 3 millions de $.
En accueillant environ 700 réfugiés à partir de sep‐ tembre, la Ville de Toronto es‐ père que le Novotel, situé à l'angle de la rue Yonge et de l'avenue Park Home, aidera la Ville à faire face à une aug‐ mentation du nombre de de‐ mandeurs d’asile cette année. En septembre dernier, la Ville a hébergé 507 réfugiés. On en compte aujourd’hui envi‐ ron 1700 selon un rapport présenté à la Commission des affaires générales et des li‐ cences de la ville cette se‐ maine. Le porte-parole de la ville, Brad Ross, affirme que ce nombre augmente d'environ 55 personnes de plus par se‐ maine.
Le rapport précise que les événements mondiaux, comme la guerre en Ukraine, et la levée de la plupart des restrictions de voyage liées à la pandémie cette année ali‐ mentent la hausse du nombre des réfugiés sans toutefois indiquer de quel pays proviendront ces réfu‐ giés.
M. Ross soutient que l'ac‐ cord avec le Novotel, qui sera soumis à l'approbation finale du conseil municipal à la fin du mois, sera négocié de ma‐ nière à ce que la ville ne soit pas obligée d'assumer des coûts qui ne sont pas précisés dans le contrat.
Il ajoute qu’auparavant, plusieurs services municipaux s'occupaient de différents as‐ pects de chaque contrat si‐ gnalé par le vérificateur. À présent, le service de soutien et d'hébergement de la ville se concentrera uniquement sur les besoins des familles de réfugiés tandis que le service immobilier de la ville se char‐ gera de négocier et de sur‐ veiller le contrat et la factura‐ tion, a déclaré M. Ross.
La séparation des tâches sera une étape importante pour s'assurer qu'il n'y a pas de surfacturation, par exemple, et que le contrat et le bail sont gérés aussi effica‐ cement que possible [...] Et que, lorsqu'il y a des anoma‐ lies, l'équipe immobilière s’y concentre, tandis que notre équipe d'hébergement et de soutien se concentre sur la partie humaine.
Brad Ross, porte-parole de la Ville de Toronto
La Ville de Toronto assure que les erreurs du passé ne seront pas répétées, en s’ap‐ puyant également sur des mesures de redressement, présentées par le conseiller John Filion, lors de la réunion à la commission des affaires générales et des licences, lun‐ di dernier.
M. Filion demande au per‐ sonnel de la Ville de Toronto de revoir à la baisse l'estima‐ tion actuelle du bail soit 68,5 millions de dollars sur cinq ans. Selon lui, des écono‐ mies peuvent être réalisées en choisissant un traiteur moins cher et en modifiant le projet de contrat actuel de manière à ce que la ville ne soit pas tenue de payer pour les salles qui ne sont pas utili‐ sées.
M. Filion, qui ne se repré‐ sente pas aux élections de l'automne prochain, de‐ mande également à ce que son personnel rencontre ré‐ gulièrement le conseiller local pour discuter de tout pro‐ blème lié au plan de loge‐ ment.
Bien que M. Ross et M. Fi‐ lion déclarent s’attendre à ce que le gouvernement fédéral intervienne et paye au moins une partie de la facture du Novotel, la portée de cet en‐ gagement n'est pas encore clairement définie.
La ville a demandé, à plu‐ sieurs reprises, une action im‐ médiate et urgente de la part des gouvernements fédéral et provincial pour planifier l'aug‐ mentation à grande échelle des arrivées de demandeurs d'asile afin d'éviter une crise potentielle , lit-on dans le rap‐ port de la réunion de lundi dernier.