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Un an après avoir eu la COVID-19, Corey Kapilik est toujours en phase de rétablisse­ment

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Le directeur de l’école Ma‐ rion dans le quartier de Saint-Boniface à Winnipeg, Corey Kapilik, se remet toujours des suites de la COVID-19 qu’il a contractée il y a un an.

Dans le jardin de sa mai‐ son de North Kildonan, Corey Kapilik savoure les bonheurs simples de la vie, alors qu’il re‐ trouve tranquille­ment ses ac‐ tivités coutumière­s, dont son travail en tant que directeur d’école.

Au printemps de 2021, ses trois enfants, sa femme et lui ont contracté la COVID-19. Alors que les autres s'en sont bien tirés, Corey Kapilik a pas‐ sé quatre mois à l’hôpital. Il a souffert d’une embolie pul‐ monaire, a été 70 jours sur ventilateu­r et dans un coma artificiel pendant 50 jours.

À son réveil, il avait perdu 45 kilos (100 livres) et n'arri‐ vait pas à bouger, parce que ses muscles et ses nerfs avaient été endommagés par la maladie, du cou jusqu'aux jambes. Ce père de famille de 47 ans a dû réapprendr­e à marcher et respirer.

Des mois plus tard, Corey Kapilik dit que sa récupéra‐ tion a des hauts et des bas. Il y a des jours où il peut mar‐ cher et se promener et d’autres jours où il peine à res‐ pirer. Le nerf de sa jambe droite a été atteint et il ne peut plus bouger le gros or‐ teil.

Selon un neurologue, il ne sera pas fixé sur les effets à long terme de la COVID avant l’an prochain, puisque ses nerfs ont encore besoin d’une autre année pour leur régéné‐ ration.

La COVID de longue du‐ rée ou non?

Professeur de médecine familiale et de science de la santé communauta­ire, le Dr Alan Katz est membre d’une équipe de chercheurs de l’Université du Manitoba qui étudient la COVID de longue durée.

Il existe, dit-il, plus de 100 symptômes différents qui, s’ils apparaisse­nt dans les 90 jours suivant l’infection, peuvent indiquer qu’une per‐ sonne souffre de la COVID de longue durée.

On voit souvent des gens avoir le souffle court ou souf‐ frir de lésions nerveuses, in‐ dique le chercheur, mais on voit aussi des symptômes as‐ sociés au système digestif ou au coeur.

Ce qui est frappant dans le cas de la COVID-19, dit-il, c’est que le virus qui la cause est absorbé presque exclusive‐ ment par les poumons, mais que la maladie elle-même touche tous les systèmes du corps humain.

Cependant, dit-il, la longue récupérati­on qui peut suivre un séjour aux soins intensifs pose un défi aux médecins qui tentent de poser un diag‐ nostic.

Le patient est-il atteint de la COVID de longue durée ou son état est-il simplement le résultat d’un long séjour aux soins intensifs, alors que vous êtes vraiment, vraiment ma‐ lade et que votre organisme s'est mis sur pause?

Selon le Dr Katz, les re‐ cherches comme celles de son équipe de l’université ont pour but d’aider le système de santé à se préparer et d'ai‐ der les médecins à établir le diagnostic et à traiter leurs patients. Ils veulent aussi ai‐ der les patients à comprendre ce qu’ils traversent.

Le Dr Katz encourage les personnes qui pensent avoir la COVID de longue durée de consulter un médecin. Il n’y a pas de médicament, mais nous avons d'autres outils pour aider les gens à se réta‐ blir, dit-il.

Corey Kapilik a frôlé la mort et il ne saura jamais pourquoi il s'en est sorti alors que d'autres ont succombé à la maladie.

Il se rappelle le moment où il a appelé sa famille pour leur dire qu’il allait être intubé. Quand tu parles à tes enfants et que tu n’as que quelques minutes pour leur dire ce que tu as besoin de leur dire, parce que tu n’es pas certain de ce qui va arriver… ça change toute ta vie, dit-il.

C’était difficile. Et être tout seul était difficile.

Il y a eu un moment où mes enfants, ma mère, mon frère pouvaient me visiter, même si on était en pleine COVID, parce qu’ils [les méde‐ cins] ne pensaient pas que j’al‐ lais m’en sortir, raconte Corey Kapilik, qui se rappelle aussi avoir entendu des membres de sa famille parler alors qu'ils étaient à son chevet.

Je voudrais que les gens sachent qu’on peut se rétablir, même d’un des endroits les plus sombres où la COVID peut vous amener.

Corey Kapilik souhaite aus‐ si que les gens comprennen­t que cette maladie est sérieuse et qu’ils doivent être vigilants, pour leur propre bien-être et aussi pour celui des tra‐ vailleurs de la santé, comme ceux qui lui ont sauvé la vie.

Aves les informatio­ns de Marcy Markusa et Caitlyn Go‐ wriluk

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