Les urgences du Québec atteignent un niveau d’occupation critique
La Direction de santé pu‐ blique du Centre intégré de santé et de services so‐ ciaux (CISSS) de Lanaudière demande d'éviter autant que possible les urgences des hôpitaux de Terre‐ bonne et de Joliette en rai‐ son du taux d'occupation élevé.
Le taux d'occupation des civières à l'urgence de Joliette a atteint 190 % jeudi, avant de baisser vendredi matin à 158 %.
Le CISSS de Lanaudière s'est résigné à restreindre les visites pour mieux gérer l'af‐ fluence, une mesure jugée in‐ suffisante, selon le syndicat, qui demande une fermeture partielle de l’urgence.
À l’urgence, vous compre‐ nez que les portes ne sont pas fermées, donc ça conti‐ nue de rentrer. C’est difficile en ce moment pour nos membres, explique une repré‐ sentante syndicale.
La situation est extrê‐ mement difficile présente‐ ment, on a des salariés qui nous appellent parce que ça déborde de partout et il manque de personnel aussi.
Marie-Chantale Bédard, vice-présidente du Syndicat interprofessionnel de Lanau‐ dière
La situation est si critique que trois infirmiers du Centre hospitalier de Lanaudière ont signé une lettre ouverte, pu‐ bliée dans La Presse+, pour mettre en garde les patients. Les signataires ont énuméré un certain nombre d'événe‐ ments témoignant des diffi‐ cultés vécues à leur urgence.
En ce début de période es‐ tivale, la plupart des urgences du sud du Québec débordent. La situation est particulière‐ ment critique dans Lanau‐ dière, les Laurentides, en Montérégie, mais aussi à Montréal.
L'Hôpital MaisonneuveRosemont enregistre un taux d'occupation de 148 %. Pour le syndicat des profession‐ nelles en soins de l'Est-de-l'Îlede-Montréal, si le délestage dans les autres services de santé afin de prêter mainforte à l'urgence n'est pas souhaitable, il est loin d'être exclu.
La qualité des soins baisse, on le voit. Il y a de plus en plus de patients qui se pré‐ sentent, et de moins en moins d’infirmières, déplore le président syndical Denis Clou‐ tier.
Juste sur l’île de Montréal les infirmières de [l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont] vont avoir jusqu’à trois fois plus de patients à leur charge qu’une infirmière qui travaille dans un hôpital moins en pé‐ nurie.
Denis Cloutier, président, Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-deMontréal
M. Cloutier s'inquiète d'un déséquilibre entre la qualité des soins et le temps supplé‐ mentaire obligatoire imposé aux infirmières.
Du côté du CIUSSS de l'Estde-l'Île-de-Montréal, il n'est pas question de délestage pour l'instant. Bien que la 7e vague a une incidence somme toute relative dans les centres hospitaliers sur son territoire, le CIUSSS précise que les établissements de santé ont déployé les me‐ sures de prévention et de contrôle des infections néces‐ saires.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux de‐ mande d’éviter les urgences autant que possible durant la fin de semaine. Son ministre Christian Dubé a par ailleurs souligné que l'été risque d'être difficile dans les ur‐ gences.
Au moment d'écrire ces lignes, l'occupation moyenne des urgences au Québec se si‐ tue à 114 %, selon le site web indexsanté.ca.
L'Ontario n'est pas en reste. Les Ontariens pour‐ raient devoir composer avec des fermetures ponctuelles de salles d'urgence tout au long de l'été, surtout dans les régions éloignées.
Avec les informations de Kim Vermette et de La Presse canadienne