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Le retour des trottinett­es électrique­s libre-service à Ottawa reçoit un accueil mitigé

- Liorée amé‐

La formule revue et «

» du projet de trotti‐ nettes électrique­s libreservi­ce à Ottawa, en circu‐ lation depuis mercredi, est accueillie plutôt favorable‐ ment par des commer‐ çants de la capitale fédé‐ rale. Le programme reste toutefois à faire ses preuves selon des groupes qui représente­nt des per‐ sonnes vivant avec un han‐ dicap.

Pour une troisième année, les trottinett­es électrique­s libre-service circuleron­t dans les rues d’Ottawa. Mais la for‐ mule a été améliorée cette an‐ née à la suite de critiques.

Les bolides sur deux roues vont désormais émettre un son continu lorsqu’elles se‐ ront en mouvement pour alerter les passants et de nou‐ velles technologi­es ont égale‐ ment été mises en place pour décourager la circulatio­n sur les trottoirs et le stationne‐ ment inappropri­é, a assuré la Ville d’Ottawa.

Des commerçant­s satis‐ faits

Depuis mercredi, les trotti‐ nettes électrique­s font gra‐ duellement leur apparition et plusieurs commerçant­s du Marché By accueillen­t à bras ouverts le retour de ces petits bolides électrique­s.

C’est une bonne chose. Au centre-ville, la fin de semaine, il est difficile de se stationner. Alors ça permet un meilleur accès au Marché [By], croit Lyndsay Thompson, copro‐ priétaire du restaurant King Eddy.

Gionvanni Morales, gérant au bar Back to Brooklyn, es‐ time pour sa part que le pro‐ jet s’harmonise avec le Mar‐ ché By.

Dans d’autres rues, c’est embêtant, surtout quand on les laisse partout. Mais ici [dans le Marché By], nous avons assez d’espace pour les piétons et les trottinett­es, a-til fait valoir, samedi.

Même son de cloche pour Courtney Curling, gérante chez Zaz’s Diner.

Je n’y vois aucun inconvé‐ nient. Je trouve que cela per‐ met aux gens de se promener et de voir les commerces et les terrasses, a-t-elle dit.

Dangereux, selon des personnes vivant avec un handicap

Des personnes vivant avec un handicap sont toutefois déçues que la Ville d'Ottawa aille de l’avant cette année en‐ core avec la location de trotti‐ nettes libre-service, malgré les dangers à plusieurs reprises soulignés.

Le Comité des Transports d’Ottawa promet de son côté des améliorati­ons du service, notamment avec un système géolocalis­ation plus robuste et un système d’avertisse‐ ment sonore efficace pour in‐ former les piétons de la venue d’une trottinett­e en mouve‐ ment.

Par ailleurs, un plus grand nombre d’employés des four‐ nisseurs de services des trotti‐ nettes électrique­s libre-ser‐ vice effectuero­nt des pa‐ trouilles afin de surveiller les utilisateu­rs, de communique­r avec eux et de leur donner des amendes, voire de retirer leurs noms des applicatio­ns au besoin, selon les respon‐ sables.

Mais le projet doit encore faire ses preuves, souligne Monique Beaudoin, une mili‐ tante pour les droits des per‐ sonnes en situation de handi‐ cap, qui a encore des ques‐ tions sans réponse.

On ne les entend pas. Et même si la Ville nous dit qu’il va y avoir plus de personnes [pour effectuer de la sur‐ veillance], est-ce que ça va être respecté ? Qui sont ces personnes ? On ne le sait pas. On aurait aussi aimé entendre les tests sonores pour savoir à quelle distance on peut les entendre venir, a-t-elle com‐ menté.

Pour Me David Lepofsky, avocat et président de l’Al‐ liance pour la loi sur l'accessi‐ bilité des personnes handica‐ pées de l’Ontario, les amélio‐ rations apportées à la nou‐ velle mouture du projet ne vont pas assez loin.

Il faudra un policier à chaque coin de rue pour repé‐ rer ceux qui circulent illégale‐ ment ou laissent les trotti‐ nettes sur le trottoir, illustre-til.

Avec les informatio­ns de Camille Kasisi-Monet

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