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Inflation : de nombreux Canadiens se tournent vers les influenceu­rs de la finance

- Andréane Williams

Face à l’augmentati­on du coût de la vie, les Cana‐ diens sont nombreux à se tourner vers les réseaux sociaux pour trouver des conseils et améliorer la gestion de leurs finances personnell­es. Si certains types de contenus sont in‐ offensifs, des experts mettent en garde contre les conseils mal avisés et parfois même frauduleux.

Kathleen Cassidy est ce qu'on pourrait appeler une experte du couponing. En une décennie, elle est passée maître dans l'art d'accumuler les bons de réductions, une stratégie qui lui a permis d'économiser des dizaines de milliers de dollars.

Depuis un an, elle partage ses conseils sur les réseaux sociaux, où elle est suivie par près de 400 000 personnes.

Un jour, alors que j’avais seulement publié quelques vi‐ déos sur Tik Tok et je n’avais aucune idée de ce que je fai‐ sais, je me suis rendu compte que j’avais plus de 100 000 abonnés, raconte la créatrice de Living on a loonie.

Elle l’attribue cette popula‐ rité soudaine à la pandémie et à l’inflation qui ont fait mal au portefeuil­le des Canadiens. Ces derniers cherchent donc de nouvelles manières de faire des économies, selon elle.

Le couponing permet de faire des économies sur des produits de base de la vie quotidienn­e qui coûtent des centaines de dollars par se‐ maine ou par épicerie. Les ob‐ tenir à une fraction du prix vous permet d’investir un peu plus dans vos vacances de fa‐ mille ou encore un souper au restaurant, explique-t-elle en pointant les étagères pleines de produits en tout genre qui recouvrent le mur de son bu‐ reau.

Il s’agit d’une façon de re‐ prendre le contrôle de ses fi‐ nances.

Kathleen Cassidy, créatrice de Living on a loonie Attention aux arnaques Jessica Moorhouse, elle, fait plutôt partie de ces jeunes millénaria­ux passionnés de fi‐ nance. Depuis 10 ans, elle s’est donné comme mission d’amé‐ liorer la littératie financière des jeunes adultes en créant du contenu sur les réseaux sociaux.

Elle dit qu'en deux ans, le nombre d'influenceu­rs en fi‐ nance a explosé. Sur Tik Tok par exemple, le mot clé stock tok a été utilisé plus de deux milliards et demi de fois pour trouver du contenu sur ce thème.

Si certains contenus sont inoffensif­s, elle met en garde contre les arnaques, notam‐ ment en matière de crypto‐ monnaie.

Le fait que cette informa‐ tion soit plus accessible que jamais est génial. En revanche, n'importe qui peut se créer un compte Tik Tok ou Insta‐ gram et vous ne pourrez pas connaître leur niveau d'expé‐ rience et d'expertise, dit l’in‐ fluenceuse et conseillèr­e fi‐ nancière accréditée.

Elle ajoute que certains in‐ fluenceurs manquent de transparen­ce et font la pro‐ motion de produits financiers dans lesquels ils ont des inté‐ rêts personnels, sans en infor‐ mer clairement leur audience.

C’est également ce que re‐ marque Danica Nelson. Sur ses réseaux sociaux, la jeune influenceu­se de Toronto offre entre autres des conseils pour sortir et voyager à petits prix et réduire ses dépenses quoti‐ diennes.

Un très petit appartemen­t avec une seule chambre peut coûter 2000 $ à Toronto. Payer son loyer ou son hypo‐ thèque en plus de l’épicerie tout en ayant une vie sociale active et en continuant à voyager est donc très difficile si on ne reçoit pas de conseils sur la manière de faire des économies, dit la jeune femme qui est également cheffe de produit principale dans une grande entreprise de technologi­e.

Elle souligne toutefois que pour faire de l’argent, les créa‐ teurs de contenu acceptent parfois de faire la promotion de produits qui ne conviennen­t pas aux besoins de leur audience.

Si vous êtes abonnés au compte d’un influenceu­r en fi‐ nance, faites vos propres re‐ cherches [...] et ne croyez pas les gens qui vous garantisse­nt des résultats, recommande-t

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