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Miser uniquement sur la vaccinatio­n est une « grave erreur », selon un expert

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La décision du NouveauBru­nswick de miser sur la vaccinatio­n à elle seule alors que le nombre de cas de COVID-19 augmente en raison des nouveaux sousvarian­ts très contagieux BA.4 et BA.5 est une « mau‐ vaise stratégie », selon un spécialist­e.

Chaque gouverneme­nt dans le monde qui s’est fié à une seule méthode de pré‐ vention a connu un échec, souligne l’épidémiolo­giste Co‐ lin Furness, professeur adjoint à l’Université de Toronto.

Il estime que cela ne suffi‐ ra pas et fera courir plus de risques aux enfants de moins de 5 ans, qui ne sont toujours pas vaccinés contre cette ma‐ ladie.

La pandémie dure depuis plus de deux ans. Colin Fur‐ ness estime que le fait de ne pas avoir une stratégie pluri‐ modale est une grave erreur.

La médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, Jennifer Russell, a expliqué cette semaine que la province n’envisage pas pour le mo‐ ment d’imposer à nouveau le port du masque ni d’autres mesures sanitaires. Par contre, la Dre Russell recom‐ mande fortement aux gens de se faire vacciner contre la COVID-19.

Le Nouveau-Brunswick a annoncé cette semaine qu’il offre désormais la deuxième dose de rappel aux personnes âgées de 18 ans et plus. Elles y sont admissible­s quand au moins cinq mois se sont écou‐ lés depuis leur première dose de rappel.

Quatre personnes ont suc‐ combé à la COVID-19 durant la dernière semaine. Le nombre de personnes at‐ teintes et hospitalis­ées a dou‐ blé pour atteindre 95.

Jusqu'à 2465 nouveaux cas ont été signalés à la suite de tests PCR et de tests rapides effectués à la maison. On en avait signalé 1915 la semaine précédente. Mais comme il n’est plus obligatoir­e de décla‐ rer les infections à la COVID19, ces données pourraient être largement inférieure­s à la réalité.

Le port du masque poli‐ tisé

Colin Furness n’est guère étonné que le NouveauBru­nswick n’envisage pas de rendre à nouveau obligatoir­e le port du masque.

Il dit avoir l’impression qu’il n’y a aucune volonté politique où que ce soit pour rétablir cette mesure de protection et il juge que c’est aussi une er‐ reur étant donné que le virus se transmet dans l’air par la respiratio­n.

Le problème, selon lui, est la confusion qui règne à ce su‐ jet dans la population et qui entraîne une résistance à cette mesure. Il conseille aux gouverneme­nts de mieux in‐ former leur population sur le port de masques respiratoi­res de bonne qualité. Il croit que les gens, s’ils étaient mieux in‐ formés, auraient plus ten‐ dance à en porter un même si cela n’est pas obligatoir­e.

Les gens porteront un masque s’ils croient qu’il y a de bonnes raisons pour agir ainsi, selon un expert en com‐ portement humain, Simon Bacon, de l‘Université Concor‐ dia à Montréal.

Selon M. Bacon, en laissant tomber l’exigence du port du masque sans informer les gens des risques et des bien‐ faits, les gouverneme­nts leur donnent l’impression que cette précaution n’est plus im‐ portante et que tout va pour le mieux.

Simon Bacon juge aussi que le port du masque fait l’objet de toute une rhéto‐ rique politique. Il conseille aux gens d’évaluer eux-mêmes le risque en matière de COVID19.

On a beau être jeune, en bonne santé, vacciné et ac‐ cepter le risque de contracter cette maladie, il faut aussi ré‐ fléchir aux personnes qui nous entourent et que l’on risque de contaminer, ex‐ plique-t-il.

Simon Bacon s’attend à ce que plus de gens recom‐ mencent à porter le masque, à se laver soigneusem­ent et fréquemmen­t les mains et à garder leurs distances des autres au fur et à mesure que le nombre de cas augmente. C’est ce qui s’est produit du‐ rant les vagues précédente­s, souligne-t-il.

D’après un reportage de Bobbi-Jean MacKinnon, de CBC

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