Des municipalités de l’Estrie déplorent le maintien d’ArriveCAN
L'obligation de présenter son dossier ArriveCAN aux douaniers pour les citoyens qui rentrent au pays cause des maux de tête aux Es‐ triens près de la frontière. Des élus et résidents de ces municipalités réclament son abandon.
Cette formalité freine de nombreux citoyens à traver‐ ser d'un côté ou de l'autre de la frontière.
Le Centre récréatif Stans‐ tead est situé à quelques mètres de la frontière. Avant la pandémie, plusieurs Cana‐ diens et Américains s'y retrou‐ vaient.
Angela Leith, la gérante, constate que le formulaire Ar‐ riveCAN, à compléter de façon électronique pour rentrer au Canada, rebute de nombreux clients américains. Beaucoup de personnes ne com‐ prennent pas comment faire, sans cellulaire, sans ordina‐ teur et sans internet, dit-elle.
Selon Mme Leith, Stans‐ tead n'accueille pas encore le même nombre de visiteurs américains qu'avant la pandé‐ mie.
Le citoyen de Stanstead, Gary Sager, doit se rendre dans le village voisin au Ver‐ mont toutes les semaines pour visiter sa conjointe. Comme il ne possède ni cellu‐ laire ni ordinateur, il demande à sa fille de remplir son for‐ mulaire chaque fois qu'il tra‐ verse. Si vous avez tous les gadgets et vous savez quoi faire avec la technologie c'est bon. Sinon, restez à la maison, affirme-t-il.
Les voyageurs qui ne transmettent pas leurs infor‐ mations via ArriveCAN peuvent être contraints de se mettre en quarantaine, de passer des tests de dépistage et s'exposent même à des amendes de 5000$.
Le maire de Stanstead, Jo‐ dy Stone, croit que le temps est venu de laisser tomber Ar‐ riveCAN et de permettre aux communautés frontalières de se côtoyer comme avant. Ce sont vraiment nos voisins, mais ce sont nos familles aus‐ si, soutient l'élu.
Avant la pandémie, envi‐ ron 40% de la clientèle de l'Au‐ berge Le Sunshine à Stans‐ tead était américaine. Ce n'est pas revenu. J'ai entre 10% et 15% sur le 40% qui a com‐ mencé à aller de part et d'autre, précise le propriétaire Jean Desrosiers.
Radio-Canada a tenté d'obtenir plus de détails de la part de l'Agence des services frontaliers du Canada qui n'a pas encore donné suite à cette demande d'entrevue.
D'après les informations de Marie-Hélène Rousseau