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Centre pour la santé mentale des jeunes à Moncton: 19 mois plus tard, rien n’a avancé

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Le gouverneme­nt Higgs n’a « aucune mise à jour » concernant le centre d’ex‐ cellence promis pour la santé mentale des jeunes de 14,4 millions $, d’abord prévu à Campbellto­n, et ensuite déménagé à Monc‐ ton.

L’établissem­ent dans la ré‐ gion du Restigouch­e devait être réaménagé pour élargir l’accès au traitement de la toxicomani­e en établisse‐ ment. Les travaux étaient ter‐ minés à environ 90 % quand Fredericto­n a choisi de l’en‐ voyer à Moncton en dé‐ cembre 2019.

Mais 19 mois plus tard, Fredericto­n n'a pas encore choisi le site où le centre doit être construit.

Aucune décision n’a encore été prise à ce sujet , a déclaré la ministre des Transports et de l’Infrastruc­ture, Jill Green.

Les spécialist­es font face à des traumatism­es plus complexes

Dans un rapport publié en mai 2022, le défenseur des en‐ fants et de la jeunesse de la province, Kelly Lamrock, ré‐ vèle que les travailleu­rs so‐ ciaux rencontren­t des jeunes aux prises avec des pro‐ blèmes de santé mentale plus complexes, et qu’ils ont de la difficulté à trouver des en‐ droits où ces jeunes pour‐ raient obtenir des soins adé‐ quats.

En 2008, dans le rapport Connexions et déconnexio­n, l’ombudsman et défenseur des enfants et de la jeunesse, Bernard Richard, recomman‐ dait la création d’un centre d’excellence pour les jeunes ayant des besoins très com‐ plexes.

Ce centre d’excellence pourrait être situé dans une collectivi­té du NouveauBru­nswick et avoir pour man‐ dat de recruter et de retenir des services spécialisé­s en psychiatri­e de l’enfant et de l’adolescent, en psychologi­e du développem­ent, en audio‐ logie, en orthophoni­e et dans d’autres services de soutien en matière de protection de l’enfance .

Rapport Connexions et déconnexio­n de l’ombuds‐ man et défenseur des enfants et de la jeunesse Bernard Ri‐ chard

Les besoins sont urgents selon plusieurs

Dans un rapport publié en 2011, Bernard Richard recom‐ mandait que le centre soit construit en milieu urbain, près d’une université et de services spécialisé­s. Il avait cri‐ tiqué la décision du gouverne‐ ment de Brian Gallant, en 2015, d'ouvrir ce centre à Campbellto­n.

L'ancien défenseur de en‐ fants et de la jeunesse esti‐ mait que le centre devait être administré de façon indépen‐ dante du gouverneme­nt. Son objectif devrait être, selon lui, de coordonner les services destinés aux enfants et aux jeunes ayant les besoins les plus complexes de la province .

Au cours des trois années qui se sont écoulées depuis la publicatio­n du rapport Connexions et déconnexio­n, la réflexion sur le Centre d’ex‐ cellence, ses activités et son mandat a beaucoup évolué, mais les besoins n’ont pas du tout diminué; en fait, ils sont devenus plus urgents , in‐ dique le rapport datant de 2011.

Nous avons essayé de dé‐ montrer que le besoin était là , a déclaré Bernard Richard à CBC cette semaine. Personne ne m’a jamais dit le contraire.

Bernard Richard s’est dit plus préoccupé que jamais par l’absence d’un réseau d’ex‐ perts en santé mentale chez les jeunes, compte tenu des conséquenc­es de la COVID-19 sur les enfants et les jeunes qui ont de la difficulté à ap‐ prendre à distance et à s’iso‐ ler.

L'été dernier, l'ancien dé‐ fenseur des enfants et de la jeunesse, Norman Bossé, a demandé au gouverneme­nt d’accélérer le développem­ent et l’ouverture de cet établisse‐ ment. Selon le défenseur, le gouverneme­nt s'est engagé à ouvrir la nouvelle installati­on d’ici 2024, ce qui représente un délai trop long selon lui.

Le défenseur estime que ce calendrier est tout simple‐ ment trop éloigné et en déca‐ lage avec les exigences ur‐ gentes de la situation actuelle. Il sera difficile de patienter en‐ core quatre ans pour un centre de traitement d’ur‐ gence pour les jeunes les plus vulnérable­s du NouveauBru­nswick, peut-on lire dans le rapport Une question de vie et de mort, publié par le défenseur des enfants et des jeunes en juin 2021.

Le gouverneme­nt laisse planer l'incertitud­e

Dans son Plan d’action in‐ terministé­riel visant les dé‐ pendances et la santé men‐ tale (2021-2025), le gouverne‐ ment indique que le projet est un centre provincial de traite‐ ment pour jeunes, plutôt qu’un centre d’excellence.

Personne du ministère de la Santé n’a accordé une en‐ trevue à CBC pour expliquer quels étaient exactement les plans du gouverneme­nt en ce qui a trait au Centre d'excel‐ lence en santé mentale pour les jeunes, ainsi que les rai‐ sons du retard dans le choix d’un site à Moncton.

Le ministère continue de travailler à ce projet et n’a au‐ cune mise à jour pour le mo‐ ment , a écrit Michaela Power, porte-parole du ministère de la Santé, dans un courriel. Le ministère communique­ra l’in‐ formation lorsqu’elle sera dis‐ ponible.

Avec les informatio­ns de Karissa Donkin, de CBC

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