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Poésie : Robert Suraki Watum transmet son message d’espoir à la jeune génération

- Mae Anderson

Robert Suraki Watum, dra‐ maturge, auteur et poète albertain d'origine congo‐ laise, s’apprête à dire un poème à la caméra. Malgré le ciel nuageux, le soleil fait sentir ses rayons, comme pour illustrer son poème L'éveil, qui invite la jeunesse à faire jaillir la lu‐ mière à travers la grisaille.

Le poète s'en remet à la jeune génération pour tracer la voie d'un avenir meilleur et agir face aux injustices ac‐ tuelles.

Il faut réveiller toutes ces conscience­s endormies de fa‐ çon à ce que demain soit meilleur qu’aujourd’hui , ex‐ plique-t-il en parlant de son poème L'éveil qu'il présente à la caméra de L'atelier culturel.

Rien ne sera facile Aucun combat n’est gagné d’avance Pourtant, je garde espoir Et lorsque le soleil déclinera à l’horizon borné Au loin jaillira la lumière Et ce flambeau porté par toi Viendra adoucir la grande ombre Passage tiré du poème L'éveil

Dans ses écrits, Robert Suraki Watum s’inspire entre autres de ses expérience­s de vie et parle du courage qu'il faut pour affronter les mo‐ ments plus difficiles. Adversité et résilience Établi au Canada depuis 2006, Robert Suraki Watum est originaire de la République démocratiq­ue du Congo où il a témoigné de l’instabilit­é po‐ litique, de la dictature et de la guerre jusqu'à sa fuite du pays en 1993. L'année sui‐ vante, il s'exile en Allemagne, où il a aussi fait face à la discri‐ mination.

J’ai ma nationalit­é alle‐ mande, mais [aux douanes] on me demandait tout le temps quand j’allais rentrer chez moi.

Son livre Sur les traces du passé, sorti en juin 2021, en‐ tremêle faits vécus et fiction et explore les épreuves qui transforme­nt les hommes.

Malgré son bagage, Robert Suraki Watum a le sourire fa‐ cile. Pas de soucis, dit-il, lors‐ qu’il est appelé à rendre un service.

Dans la vie, on ne ren‐ contre pas que des personnes mauvaises. Il y a aussi des gens bien, dit-il, la bien‐ veillance dans le regard.

Fier de ses origines, l’ar‐ tiste porte à son cou un pen‐ dentif doré à la forme du continent africain.

Il offre ses témoignage­s en toute transparen­ce.

Tout ce parcours m’a beau‐ coup enrichi. Je crois que je ne suis plus le même homme que j’étais, de même qu’on le sent dans mes écrits.

Robert Suraki Watum, dra‐ maturge, auteur et poète

Engagé auprès jeunes

S’il divulgue son histoire, c’est pour donner espoir à la prochaine génération dont il se préoccupe.

On a l’impression que tout s’éclipse. Il y a des guerres un peu partout, il y a de l’intolé‐ rance, des discours haineux. [...] Il est important que notre jeunesse soit consciente et comprenne où nous allons pour qu’elle puisse prendre le relai.

Robert Suraki Watum mise d’ailleurs sur la jeunesse au‐ près de laquelle il s’investit. Le jour, il est coordonnat­eur de projets à l’Alliance Jeunesse Famille de l’Alberta Society, un organisme qui vient en aide aux enfants et aux familles à risque de violences et de crimes.

Nous, on prend de l’âge, on est un peu vers la porte de sortie. Je pense que la jeu‐ nesse peut beaucoup faire. La jeunesse peut changer le monde. Et comme disait Des‐ mond Tutu : "ce sont les petits gestes que les gens posent qui peuvent faire de grandes choses".

Ses projets artistique­s ne passent pas inaperçus dans sa communauté albertaine.

Le mois dernier, l’auteur a été nommé pour le prix Envol du Regroupeme­nt artistique francophon­e de l’Alberta, une reconnaiss­ance offerte à un artiste émergent ou en micarrière qui s’est démarqué de façon exceptionn­elle au cours de la dernière année.

L’après-midi de tournage

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