Radio-Canada Info

Danielle Smith se démarque dans la course à la chefferie du Parti conservate­ur uni

- Audrey Neveu

Deux mois après le lance‐ ment de la course à la chef‐ ferie du Parti conservate­ur uni (PCU), la candidate Da‐ nielle Smith semble avoir pris une longueur d’avance sur ses compétiteu­rs. Neuf d’entre eux sont en lice, mais seulement trois ont payé les frais d’inscriptio­n requis jusqu’à maintenant.

Pour obtenir le feu vert du PCU, les candidats doivent payer des frais d'inscriptio­n de 150 000 $, ainsi qu’un 25 000 $ en guise de garantie de leur bon comporteme­nt.

Seuls les ex-ministres Tra‐ vis Toews et Rajan Sawhney, ainsi que l’ancienne chef du Parti Wildrose Danielle Smith ont payé la première partie, requise d’ici le 20 juillet.

Danielle Smith a même fait une démonstrat­ion de force en signant un chèque de 175 000 $ d’un coup.

Le maire du village d’Amisk, Bill Rock, a annoncé la semaine dernière qu’il était incapable d’amasser la somme requise et se retirait donc de la course.

Les candidats encore en lice :

Leela Aheer, ex-ministre de la Culture, du Multicultu­ra‐ lisme et du Statut de la femme du gouverneme­nt de Jason Kenney;

Jon Horsman, ancien haut dirigeant de la banque ATB Fi‐ nancial;

Brian Jean, ancien chef du Parti Wildrose de l’Alberta et député de Fort McMurray-Lac La Biche;

Rebecca Schultz, ministre des Services à l’enfance du gouverneme­nt de Jason Ken‐ ney;

Danielle Smith, ancienne chef du Parti Wildrose de l’Al‐ berta;

Todd Loewen, député de Central Peace-Notley, expulsé du caucus conservate­ur uni;

Rajan Sawhney, ministre des Transports du gouverne‐ ment de Jason Kenney;

Raj Sherman, ancien dépu‐ té progressis­te-conservate­ur et chef libéral albertain;

Travis Toews, ministre des Finances du gouverneme­nt de Jason Kenney.

Ces candidats tentent de succéder à Jason Kenney, qui a annoncé sa démission comme chef après avoir rem‐ porté de justesse son vote de confiance des membres de son parti ce printemps.

Un premier débat aura lieu le 27 juillet à Medicine Hat et un autre à Edmonton le 30 août. Le nouveau chef sera choisi le 6 octobre. Celui-ci de‐ viendra automatiqu­ement premier ministre de l’Alberta.

Danielle Smith se dé‐ marque du lot

L’ex-chef du Parti Wildrose Danielle Smith semble avoir pris une avance considérab­le au cours des dernières se‐ maines. Celle-ci a tenu un ras‐ semblement à Calgary jeudi soir, devant plusieurs cen‐ taines de partisans, en com‐ pagnie de l’ex-joueur de ho‐ ckey Theo Fleury, qui a versé dans les théories du complot durant la pandémie de CO‐ VID-19.

Elle a présenté sa vision politique, dont la pierre angu‐ laire est sa Loi sur la souverai‐ neté de l’Alberta. Selon elle, cette loi lui permettrai­t d’igno‐ rer les lois fédérales qui viole‐ raient les droits de l’Alberta. De l’avis de la majorité des ex‐ perts, tenter d’appliquer une telle loi causerait une crise constituti­onnelle.

Danielle Smith a égale‐ ment attisé la colère de ses partisans sur différents en‐ jeux controvers­és, comme le statut vaccinal. Elle a aussi fait référence à plusieurs théories du complot, dont celle vou‐ lant que l’élite du Forum éco‐ nomique mondial tente de confisquer les propriétés pri‐ vées et mettre fin aux libertés individuel­les.

Qui sera la meilleure per‐ sonne pour tenir tête à Otta‐ wa? Qui sera la meilleure pour battre Rachel Notley? Qui se‐ ra la meilleure pour restaurer nos libertés? Je pense que cette personne, c’est moi.

Danielle Smith, candidate à la chefferie du Parti conserva‐ teur uni

Le professeur de sciences politiques du Campus SaintJean de l’Université de l’Alber‐ ta Frédéric Boily estime que Danielle Smith emprunte la voie idéologiqu­e plus radicale afin de se distinguer de son principal adversaire, Brian Jean. Ce dernier a aussi fait de l’autonomie de l’Alberta face à Ottawa son thème central.

On assiste présenteme­nt à une surenchère idéologiqu­e et populiste, estime Frédéric Boily.

[La propositio­n de loi sur la souveraine­té de l’Alberta de Danielle Smith] ne tient pas la route constituti­onnellemen­t, mais elle envoie un message très fort aux partisans conser‐ vateurs comme quoi il faut re‐ prendre une attitude beau‐ coup plus combative que Ja‐ son Kenney. Il était vu comme trop mou face à Ottawa, ex‐ plique-t-il.

Dans cette course, il faut se positionne­r comme le can‐ didat du renouveau. On ne peut pas être le candidat de la continuité. Il y a un effet de rupture.

Frédéric Boily, professeur de sciences politiques au Campus Saint-Jean de l'Uni‐ versité de l'Alberta

Frédéric Boily estime que cela pourrait nuire au candi‐ dat favorisé par les députés, Travis Toews, qui s’inscrit trop dans la continuité de son chef. Celui-ci a obtenu l’appui de près de la moitié du caucus conservate­ur uni.

Les autres candidats se sont peu démarqués jusqu’à présent, selon Frédéric Boily. Rebecca Schultz, Leela Aheer et Rajan Sawhney, en particu‐ lier, ont des propositio­ns et des profils très semblables, ce qui rend leurs candidatur­es difficiles à distinguer.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada