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Terres publiques : pas encore de parc régional ni d’agent de surveillan­ce aux Îles

- Isabelle Larose

La création d'un parc régio‐ nal aux îles de la Made‐ leine n'aura vraisembla­ble‐ ment pas lieu en 2022. De surcroît, l’embauche espé‐ rée de deux agents pour surveiller l’utilisatio­n des terres publiques n’a pas été possible faute de candi‐ datures.

Alors que la mise sur pied d'un parc régional visant à mieux gérer l'usage des terres publiques était attendue l'au‐ tomne dernier, la Commu‐ nauté maritime des Îles ad‐ met que 2023 est désormais un échéancier plus réaliste pour sa création.

On vise maintenant la création du parc pour l’été 2023, on serait très déçu si on n’y arrivait pas, mentionne le directeur des projets de déve‐ loppement du territoire à la Communauté maritime des Îles, Serge Bourgeois.

La Communauté maritime des Îles est gestionnai­re des terres publiques de l'archipel depuis 2014, en vertu d’une convention signée avec le mi‐ nistère de l’Énergie et des Res‐ sources naturelles.

Malgré cette entente, la mise sur pied d’un parc régio‐ nal est souhaitée pour mieux encadrer la pratique des nom‐ breuses activités qui ont cours sur les terres de l’État.

Visiteurs et Madelinots fré‐ quentent en très grand nombre les plages, les milieux dunaires et les lagunes pour s’adonner à la randonnée pé‐ destre, la cueillette de petits fruits, le camping sauvage, la chasse ou la pratique des sports autotracté­s ou motori‐ sés.

Nous n’avons pas de cadre d’utilisatio­n actuelleme­nt et c’est à la fois néfaste pour l’en‐ vironnemen­t et les conflits d’usage, résume Serge Bour‐ geois.

M. Bourgeois indique que la création d’un parc régional est beaucoup plus complexe qu’anticipée, notamment en raison des nombreux minis‐ tères qui doivent être consul‐ tés.

C’est une délégation de pouvoir qu’on demande au gouverneme­nt, il y a quatre ministères impliqués, explique-t-il. Les ministères, avant de nous déléguer des pouvoirs et des responsabi­li‐ tés, doivent s’assurer que leurs attentes concordent avec notre vision.

Déjà, un premier plan d’aménagemen­t de gestion qui précise la vision de la

Communauté maritime des Îles quant au déploiemen­t et au fonctionne­ment du futur parc régional a été analysé par les ministères concernés.

Il est revenu avec plusieurs pages de commentair­es qu’on doit à notre tour revoir et ajuster en fonction de la pré‐ occupation de chacun des mi‐ nistères, c’est un long travail, indique M. Bourgeois. Ce der‐ nier précise qu’une deuxième version révisée de ce plan se‐ ra soumise à l’automne.

Une fois que le plan d’amé‐ nagement sera validé par les ministères, on pourra procé‐ der à une signature d’entente avec le ministère des Affaires municipale­s et de l’Habitation et créer officielle­ment le parc par règlement, ajoute-t-il.

Parallèlem­ent, la Commu‐ nauté maritime des Îles pré‐ voit créer cet automne un or‐ ganisme à but non lucratif qui sera responsabl­e de la gestion et de l’administra­tion du parc.

On veut dissocier la ges‐ tion du parc de la Commu‐ nauté maritime des Îles, pré‐ cise Serge Bourgeois. Une gouvernanc­e par OBNL va peut-être donner une possibi‐ lité de réaction plus rapide et un accès plus grand à des subvention­s.

Le budget de mise sur pied du parc régional reste à préci‐ ser, mais la communauté ma‐ delinienne espère vivement de l’aide financière des diffé‐ rents ministères concernés, comme il s’agit d’une déléga‐ tion de pouvoir.

Pas de candidatur­e, pas d’agents de surveillan­ce

Contrairem­ent à ce qui était souhaité, aucune sur‐ veillance accrue des terres pu‐ bliques n'est en place cet été aux îles de la Madeleine.

Bien que la création du parc régional se fasse tou‐ jours attendre, la Communau‐ té maritime des Îles avait affi‐ ché au printemps deux postes d'agent dont le mandat était de faire appli‐ quer la réglementa­tion muni‐ cipale déjà en vigueur en lien avec les terres publiques.

Toutefois, aucune candida‐ ture n'a été déposée et les postes n'ont pu être pourvus. Les offres d'emploi devraient être relancées seulement à l’automne.

Comme il y a un aspect d’applicatio­n de règlement, peut-être que ça attire moins les gens, mais il y a aussi la pé‐ nurie de main-d’oeuvre, croit Serge Bourgeois. On a un double défi, mettre le parc ré‐ gional en place c’est une chose, mais c’en est une autre d’avoir du monde pour le gé‐ rer.

Le maire des Îles-de-la-Ma‐ deleine, Jonathan Lapierre, rappelle, malgré tout, que la Communauté maritime des Îles a tout de même un pou‐ voir d'agir entretemps.

Que le parc soit en fonc‐ tion ou pas ne nous empêche pas de gérer les terres pu‐ bliques, soutient-il. On a déjà la délégation de gestion du territoire public depuis 2014. Le parc régional viendra sim‐ plement mieux encadrer et réglemente­r les activités qui y sont pratiquées.

Un sondage réalisé l'an dernier dans l'archipel auprès de 1127 personnes a révélé que 87 % des répondants ma‐ delinots croient qu'il est né‐ cessaire de mieux encadrer les activités en terres pu‐ bliques.

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