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Rimouski clarifiera sa réglementa­tion sur les camions-restaurant­s avant l’été prochain

- Marie-Christine Rioux

La Cantine côtière de la cheffe Colombe St-Pierre, située dans le stationne‐ ment de l'église du district du Bic à Rimouski, pourrait devoir changer d'adresse l'an prochain. Son empla‐ cement contrevien­t au rè‐ glement de zonage de la Ville de Rimouski, mais le maire, Guy Caron, entend toutefois réviser la régle‐ mentation.

Le maire de Rimouski, Guy Caron, indique que l'opé‐ ration d'un restaurant dans un conteneur ou un camion pourrait être permise l'été prochain, lorsque le règle‐ ment de zonage aura été mis à jour.

De son côté, Colombe StPierre a confié à Radio-Cana‐ da que son kiosque lui coûte cher et que les deux dernières années ont été difficiles. Elle souhaite donc conserver cet emplacemen­t stratégiqu­e.

La Ville rappelle qu'elle a accordé une exemption à la cantine de Colombe St-Pierre au cours des étés 2020-2021 et 2022 pour aider l'entreprise à se relever des impacts de la pandémie.

Le zonage du terrain pu‐ blic où les conteneurs sont installés ne permet pas d'ex‐ ploiter un restaurant et une telle exemption était donc né‐ cessaire. De plus, l'article 341 du règlement de zonage inter‐ dit d'utiliser des conteneurs, des camions ou des roulottes comme bâtiments.

Pour l'instant, ce qui ar‐ rive, c'est que la Ville est en train de revoir son règlement. Évidemment, c'est une révi‐ sion qui ne sera pas effective pour l'été, mais à partir de l'an prochain.

Guy Caron, maire de Ri‐ mouski

Le maire indique aussi que les conteneurs de la Cantine côtière sont installés sur un terrain public.

Selon lui, la mise à jour du règlement doit avant tout permettre de préserver l'équi‐ té entre les entreprene­urs qui souhaitent utiliser de telles installati­ons pour leur com‐ merce.

C'est un terrain public et là, on tombe dans les questions d'équité. Évidemment, le rè‐ glement doit s'appliquer à tout le monde. Il faut penser à l'ensemble des restaurate­urs, poursuit-il.

Guy Caron estime que les conteneurs et camions res‐ taurants représente­nt un mo‐ dèle d'affaires intéressan­t et attractif, mais que des ques‐ tions juridiques et d'équité doivent trouver des réponses avant que ces derniers ne soient permis à Rimouski.

La question n'est pas juste sur ce cas isolé, mais c'est aus‐ si les conséquenc­es que ça peut avoir sur des demandes futures. […] La Ville a donc dé‐ cidé de permettre à la cantine d'opérer cet été pendant que la révision [du règlement] va se faire, ajoute le maire.

Des conteneurs-restau‐ rants à la Distilleri­e du St. Laurent

De son côté, le coproprié‐ taire de la Distilleri­e du St. Laurent, Joël Pelletier, af‐ firme que l'entreprise offrira dès samedi des services ali‐ mentaires en saison estivale dans des conteneurs-restau‐ rants installés sur son terrain.

Il indique que la Ville a aidé la Distilleri­e à trouver un moyen d'offrir ce service tout en respectant la réglementa‐ tion.

Joël Pelletier soutient tou‐ tefois qu'il a fallu plusieurs an‐ nées de pourparler­s avec la Ville pour en venir à un accord puisque le projet se situe en dehors du cadre réglemen‐ taire.

L'utilisatio­n du conteneur, c'est là où ça a été compliqué. Ce n'était pas de pouvoir avoir une offre alimentair­e, mais c'est de l'avoir dans un conteneur qui n'est pas un bâtiment permanent. C'est là, le flou réglementa­ire, ex‐ plique-t-il.

On le voit ailleurs au Qué‐ bec, les gens apprécient ce genre de conteneurs-restau‐ rants. Il y a un côté festif, tem‐ poraire. C'est bon pour les en‐ treprises parce que ça permet de réduire les coûts d'exploi‐ tation.

Joël Pelletier, coproprié‐ taire de la Distilleri­e du St. Laurent

L'entreprise souhaitait of‐ frir des produits de restaura‐ tion à ses clients, mais seule‐ ment pendant le plus fort de la saison touristiqu­e estivale. Elle ne souhaitait donc pas faire l'installati­on d'une cui‐ sine permanente à même les murs de l'établissem­ent.

L'idée de proposer des plats dans des conteneurs­restaurant­s a donc germé dans l'esprit des entrepre‐ neurs qui ont conclu une en‐ tente avec le chef Tommy Roy du restaurant Arlequin, situé à Rimouski.

Comme pour celui où les conteneurs de Colombe StPierre

sont installés, le zonage du terrain de la distilleri­e ne permet pas d'offrir des ser‐ vices de restaurati­on. Par contre, la Distilleri­e du St. Laurent fait l'objet d'un projet particulie­r de construc‐ tion, de modificati­on ou d'oc‐ cupation d'un im‐ meuble (PPCMOI) qui lui per‐ met de déroger à la réglemen‐ tation d'urbanisme, avec l'ac‐ cord de la Ville.

Dans notre cas, la Ville a eu une souplesse et on l'appré‐ cie, souligne Joël Pelletier.

Cependant, les conte‐ neurs-restaurant­s de la distil‐ lerie se situent sur son propre terrain et non un terrain pu‐ blic.

Je pense que c'est une question de gros bon sens. Si la Ville veut se dynamiser, être attractive au niveau du tou‐ risme, il faut qu'elle laisse les entreprene­urs offrir quelque chose d'innovant. Et, l'innova‐ tion passe souvent par des choses qui sont en dehors du cadre réglementa­ire, estime toutefois le copropriét­aire.

Le maire de Rimouski af‐ firme qu'une décision concer‐ nant la révision du règlement sera prise à l'automne ou au début de l'hiver. D'ici là, l'ave‐ nir de la Cantine côtière de la cheffe St-Pierre demeure in‐ certain.

Avec les informatio­ns de Gabriel Paré-Asatoory

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