Rimouski clarifiera sa réglementation sur les camions-restaurants avant l’été prochain
La Cantine côtière de la cheffe Colombe St-Pierre, située dans le stationne‐ ment de l'église du district du Bic à Rimouski, pourrait devoir changer d'adresse l'an prochain. Son empla‐ cement contrevient au rè‐ glement de zonage de la Ville de Rimouski, mais le maire, Guy Caron, entend toutefois réviser la régle‐ mentation.
Le maire de Rimouski, Guy Caron, indique que l'opé‐ ration d'un restaurant dans un conteneur ou un camion pourrait être permise l'été prochain, lorsque le règle‐ ment de zonage aura été mis à jour.
De son côté, Colombe StPierre a confié à Radio-Cana‐ da que son kiosque lui coûte cher et que les deux dernières années ont été difficiles. Elle souhaite donc conserver cet emplacement stratégique.
La Ville rappelle qu'elle a accordé une exemption à la cantine de Colombe St-Pierre au cours des étés 2020-2021 et 2022 pour aider l'entreprise à se relever des impacts de la pandémie.
Le zonage du terrain pu‐ blic où les conteneurs sont installés ne permet pas d'ex‐ ploiter un restaurant et une telle exemption était donc né‐ cessaire. De plus, l'article 341 du règlement de zonage inter‐ dit d'utiliser des conteneurs, des camions ou des roulottes comme bâtiments.
Pour l'instant, ce qui ar‐ rive, c'est que la Ville est en train de revoir son règlement. Évidemment, c'est une révi‐ sion qui ne sera pas effective pour l'été, mais à partir de l'an prochain.
Guy Caron, maire de Ri‐ mouski
Le maire indique aussi que les conteneurs de la Cantine côtière sont installés sur un terrain public.
Selon lui, la mise à jour du règlement doit avant tout permettre de préserver l'équi‐ té entre les entrepreneurs qui souhaitent utiliser de telles installations pour leur com‐ merce.
C'est un terrain public et là, on tombe dans les questions d'équité. Évidemment, le rè‐ glement doit s'appliquer à tout le monde. Il faut penser à l'ensemble des restaurateurs, poursuit-il.
Guy Caron estime que les conteneurs et camions res‐ taurants représentent un mo‐ dèle d'affaires intéressant et attractif, mais que des ques‐ tions juridiques et d'équité doivent trouver des réponses avant que ces derniers ne soient permis à Rimouski.
La question n'est pas juste sur ce cas isolé, mais c'est aus‐ si les conséquences que ça peut avoir sur des demandes futures. […] La Ville a donc dé‐ cidé de permettre à la cantine d'opérer cet été pendant que la révision [du règlement] va se faire, ajoute le maire.
Des conteneurs-restau‐ rants à la Distillerie du St. Laurent
De son côté, le coproprié‐ taire de la Distillerie du St. Laurent, Joël Pelletier, af‐ firme que l'entreprise offrira dès samedi des services ali‐ mentaires en saison estivale dans des conteneurs-restau‐ rants installés sur son terrain.
Il indique que la Ville a aidé la Distillerie à trouver un moyen d'offrir ce service tout en respectant la réglementa‐ tion.
Joël Pelletier soutient tou‐ tefois qu'il a fallu plusieurs an‐ nées de pourparlers avec la Ville pour en venir à un accord puisque le projet se situe en dehors du cadre réglemen‐ taire.
L'utilisation du conteneur, c'est là où ça a été compliqué. Ce n'était pas de pouvoir avoir une offre alimentaire, mais c'est de l'avoir dans un conteneur qui n'est pas un bâtiment permanent. C'est là, le flou réglementaire, ex‐ plique-t-il.
On le voit ailleurs au Qué‐ bec, les gens apprécient ce genre de conteneurs-restau‐ rants. Il y a un côté festif, tem‐ poraire. C'est bon pour les en‐ treprises parce que ça permet de réduire les coûts d'exploi‐ tation.
Joël Pelletier, coproprié‐ taire de la Distillerie du St. Laurent
L'entreprise souhaitait of‐ frir des produits de restaura‐ tion à ses clients, mais seule‐ ment pendant le plus fort de la saison touristique estivale. Elle ne souhaitait donc pas faire l'installation d'une cui‐ sine permanente à même les murs de l'établissement.
L'idée de proposer des plats dans des conteneursrestaurants a donc germé dans l'esprit des entrepre‐ neurs qui ont conclu une en‐ tente avec le chef Tommy Roy du restaurant Arlequin, situé à Rimouski.
Comme pour celui où les conteneurs de Colombe StPierre
sont installés, le zonage du terrain de la distillerie ne permet pas d'offrir des ser‐ vices de restauration. Par contre, la Distillerie du St. Laurent fait l'objet d'un projet particulier de construc‐ tion, de modification ou d'oc‐ cupation d'un im‐ meuble (PPCMOI) qui lui per‐ met de déroger à la réglemen‐ tation d'urbanisme, avec l'ac‐ cord de la Ville.
Dans notre cas, la Ville a eu une souplesse et on l'appré‐ cie, souligne Joël Pelletier.
Cependant, les conte‐ neurs-restaurants de la distil‐ lerie se situent sur son propre terrain et non un terrain pu‐ blic.
Je pense que c'est une question de gros bon sens. Si la Ville veut se dynamiser, être attractive au niveau du tou‐ risme, il faut qu'elle laisse les entrepreneurs offrir quelque chose d'innovant. Et, l'innova‐ tion passe souvent par des choses qui sont en dehors du cadre réglementaire, estime toutefois le copropriétaire.
Le maire de Rimouski af‐ firme qu'une décision concer‐ nant la révision du règlement sera prise à l'automne ou au début de l'hiver. D'ici là, l'ave‐ nir de la Cantine côtière de la cheffe St-Pierre demeure in‐ certain.
Avec les informations de Gabriel Paré-Asatoory