Changements en santé : les travailleurs réclament plus de ressources
Les changements majeurs dans le domaine de la san‐ té annoncés vendredi par le premier ministre du Nouveau-Brunswick,
Blaine Higgs, suscitent de l'incompréhension et des questions chez des syndi‐ cats.
La ministre de la Santé, Dorothy Shephard, a été rem‐ placée par Bruce Fitch, qui était ministre du Développe‐ ment social. Les conseils d'ad‐ ministration des deux ré‐ seaux de santé ont été révo‐ qués et remplacés temporai‐ rement par des personnes nommées par le gouverne‐ ment, soit Gérald Richard et Suzanne Johnston.
Le premier ministre Higgs a expliqué que le système de santé est en crise et qu’il faut avoir les bonnes personnes en place pour surmonter la si‐ tuation actuelle et pour bâtir un système de soins de santé qui est meilleur et plus stable pour notre province.
Le Syndicat canadien de la fonction publique au Nou‐ veau-Brunswick (SCFP) recon‐ naît que des changements dans le système de santé sont nécessaires, mais il juge que ceux annoncés vendredi n'aident pas les travailleurs.
Franchement, le brassage, ça me semble comme un grand écran de fumée alors qu’on a besoin de ressources financières et humaines sur le terrain.
Simon Ouellette, respon‐ sable des communications du Syndicat canadien de la fonc‐ tion publique au NouveauBrunswick
Le système de santé a be‐ soin avant tout de renforts et d’un meilleur financement, se‐ lon le SCFP.
En ce moment, on peut changer qui on veut à la tête. S’ils n’ont pas les ressources pour accomplir leur travail et qu’on leur dit tout le temps "faites plus avec moins", nos membres vont continuer d’être frustrés envers leurs gestionnaires et les gestion‐ naires seront frustrés envers le gouvernement qui ne leur donne pas les outils pour faire leur travail, explique Simon Ouellette, responsable des communications du SCFP au Nouveau-Brunswick.
Le Nouveau-Brunswick, se‐ lon le SCFP, devrait mettre les bouchées triples pour recru‐ ter des travailleurs de la san‐ té, par exemple en offrant la gratuité des études en ce do‐ maine.
À la place de faire ça, on vient faire un brassage admi‐ nistratif et on vient de retirer une couche de transparence qu’on avait avec nos régies de santé qui sont maintenant sous tutelle, déplore M. Ouel‐ lette.
Espoir d'un meilleur sou‐ tien
La révocation des conseils d’administration étonne la présidente du Syndicat des in‐ firmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick, Paula Doucet. Il est décevant pour elle de constater que le Dr John Dornan ait été relevé de ses fonctions de PDG du Réseau de santé Horizon. Elle dit qu’il comprenait très bien les défis des travailleurs de première ligne.
Mais Mme Doucet dit qu’il faut faire des changements systémiques pour que le per‐ sonnel de première ligne se sente écouté et soutenu.
Le système de santé man‐ quait déjà de personnel avant la pandémie, rappelle Mme Doucet. Après plus de deux ans de pandémie, tous les employés et fournisseurs de soins de santé sont épui‐ sés, souligne-t-elle.
L’infirmière immatriculée Sarah Ecker explique que des travailleurs de la santé sont malades et que leur absence exerce une pression sur leurs collègues. C’est un problème aux multiples facettes, dit-elle, en ajoutant qu’elle a l’impres‐ sion que le gouvernement ne fait que brasser les cartes en espérant obtenir un résultat différent sans réellement s’at‐ taquer aux causes fondamen‐ tales du problème.
Paula Doucet estime tou‐ tefois que les changements annoncés vendredi consti‐ tuent un point de départ. Elle compte communiquer avec le ministre Fitch, le premier mi‐ nistre Higgs et d'autres inter‐ venants pour la suite des choses.
Avec les renseignements de Sarah Déry et de Hannah Rudderham