Gens de Québec, évitez (si possible) les urgences jusqu’à nouvel ordre
Alors que la septième vague de la COVID-19 dé‐ ferle sur la capitale, le CHU de Québec demande à la population d'éviter de se rendre dans les salles d'ur‐ gence de ses cinq hôpitaux jusqu'à nouvel ordre.
Plusieurs maux affligent actuellement les Québécois. Outre la COVID-19, plusieurs virus respiratoires et intesti‐ naux circulent. L'été est aussi propice à davantage d'acci‐ dents causant des trauma‐ tismes, explique le Dr Sté‐ phane Bergeron, directeur des services professionnels au CHU de Québec.
C'est l'ensemble de ces maladies-là qui arrivent en même temps. Dieu sait pour‐ quoi, mais elles arrivent en même temps, souligne-t-il.
L'urgence, c'est le filet de sécurité. L'urgence reste là. Ce que je demande à la popula‐ tion, c'est d'essayer d'autres moyens avant de se présen‐ ter à l'urgence. [...] Si on n'est pas sûr, on appelle Info San‐ té,on consulte notre médecin de famille, notre pharmacien, donc on évite l'urgence quand on n’en a pas besoin.
le Dr Stéphane Bergeron, directeur des services profes‐ sionnels au CHU de Québec Cinq urgences à éviter CHUL L'Enfant-Jésus SaintSacrement
Saint-François d'Assise Hôtel-Dieu de Qué‐ bec
Lundi, le taux de fréquen‐ tation a grimpé jusqu'à 150 % dans certains établissements. La situation n'était pas en voie de s'améliorer 24 heures plus tard. Déjà 4 urgences dé‐ bordaient dès les premières lueurs du jour mardi.
[Les matins], ce sont des périodes qui sont générale‐ ment plus calmes dans une journée. Ça augure une jour‐ née encore difficile. Et ça, c'est dans un contexte qu'on connaît : la septième vague qui frappe de plein fouet, mentionne le médecin.
Record d'employés fectés
Il n'y a pas que la popula‐ tion qui doit se serrer les coudes, raconte le Dr Berge‐ ron. Après plus de deux ans à lutter contre la pandémie, les travailleurs de la santé sont de nouveau appelés à fournir un effort supplémentaire. À effectifs réduits de surcroît en raison d'un nombre record d'employés infectés par le vi‐ rus.
Actuellement, plus de 500 employés du CHU sont ab‐ sents en raison de la COVID. On en a jamais eu autant. On a aussi la pénurie de maind'oeuvre et les vacances esti‐ vales.
le Dr Stéphane Bergeron, directeur des services profes‐ sionnels au CHU de Québec
Chez les travailleurs de la santé, il y a une fatigue. Parmi les mesures qu'on a décidé de ne pas prendre, c'est de cou‐ per les vacances estivales et c'est apprécié, ajoute le méde‐ cin.
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Le pari de travailler mal‐ gré la COVID-19
Le Dr Bergeron estime aus‐ si que le risque calculé de faire travailler du personnel atteint de la COVID-19 - qui n'ont pas de symptômes - fonctionne bien jusqu'ici.
Oui, ça a donné des résul‐ tats concrets. Il y a plusieurs travailleurs qui sont revenus avec des mesures de protec‐ tion : le masque N95, des salles de repos, ils n'utilisent pas le transport en commun et ils sont affectés de façon préférentielle avec des pa‐ tients qui sont également at‐ teints de la COVID-19, énu‐ mère le Dr Bergeron.
D'autres mesures ont éga‐ lement été prises au cours des derniers jours, explique le spécialiste. Sans faire de dé‐ lestage, la programmation dans les blocs opératoires a été modulée.
Les partenaires du CHU comme l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumo‐ logie de Québec (IUCPQ) et le CIUSSS de la Capitale-Natio‐ nale viennent aussi en aide, notamment en favorisant la prise en charge de patients du CHU pour libérer des lits dans les hôpitaux.
Le syndicat du CHU ne conteste aucunement les nouvelles mesures prises par la direction. Il souligne toute‐ fois que ce message d'éviter les urgences autant que pos‐ sible devrait être véhiculé 365 jours par année.
Avec la collaboration de Colin Côté-Paulette