Sommet entre la Russie, la Turquie et l’Iran à Téhéran
Annoncée depuis plusieurs semaines, la rencontre au sommet entre le président russe Vladimir Poutine, le président iranien Ibrahim Raïssi et le président turc Recep Tayyip Erdogan aura
La rencontre des trois chefs d’État se concentrera notamment sur la Syrie, où le président turc a l'intention de mener une opération militaire pour créer une zone de sécu‐ rité de 30 kilomètres à la fron‐ tière.
Les trois pays ont lancé en 2017 le processus dit d'Asta‐ na, visant officiellement à ra‐ mener la paix en Syrie.
L'armée turque, présente dans des zones limitrophes au nord du territoire syrien, a mené, entre 2016 et 2019 et avec l'aide de supplétifs sy‐ riens, trois opérations d'en‐ vergure dans ce pays.
La nouvelle offensive vise deux localités sous contrôle des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde que la Turquie accuse d'être affiliée au Parti des tra‐ vailleurs du Kurdistan (PKK) et classe comme terroriste.
Téhéran et Moscou ont d'ores et déjà manifesté leur opposition aux intentions d'Ankara.
Le ministre iranien des Af‐ faires étrangères Amir Abdol‐ lahian a indiqué que la réunion de mardi a pour objet de renforcer la coopération économique entre les trois pays, la sécurité dans la ré‐ gion et la sécurité alimentaire.
Une réunion des chefs d'État garants du processus de paix en Syrie, telle est la description qu'en a faite pour sa part le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le 12 juillet dernier.
Les présidents russe et turc auront par ailleurs une réunion en aparté consacrée à l’Ukraine. MM. Poutine et Er‐ dogan poursuivront les pour‐ parlers entamés depuis plu‐ sieurs jours pour permettre aux céréales ukrainiennes blo‐ quées en raison du conflit d'être exportées par des cou‐ loirs maritimes sûrs.
Le président Poutine ren‐ contrera également le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, alors que la
Russie cherche à établir des partenariats économiques après que l'Occident lui a im‐ posé de sévères sanctions.
Ce déplacement sera le deuxième du dirigeant russe à l'étranger depuis qu'il a dé‐ clenché ce qu'il qualifie d'opé‐ ration militaire spéciale en Ukraine le 24 février.
Vladimir Poutine a affirmé que Moscou se détournait dé‐ sormais de l'Occident au pro‐ fit de pays comme la Chine, l'Inde ou l'Iran.
Les contacts avec Ali Kha‐ menei sont très importants, a déclaré aux journalistes le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov. Un dialogue confiant s'est développé entre [Vladimir Poutine et Ali Khamenei] sur les questions les plus cruciales.
Ces rencontres sur‐ viennent quelques jours après la tournée du président américain Joe Biden en Israël et en Arabie saoudite.