Des Sri-Lankais en Saskatchewan demandent à Ottawa de venir en aide à leur pays d’origine
Des Sri-Lankais établis en Saskatchewan demandent à Ottawa d'intervenir pour éviter une grave crise hu‐ manitaire dans leur pays. Le Sri Lanka connaît ac‐ tuellement une crise poli‐ tique et économique sans précédent.
Ushan Alahakoon, un scientifique spécialisé dans l'amélioration des plantes, a participé à une manifestation à Saskatoon le 3 avril dernier, appelant à sauver le Sri Lanka. Depuis, la situation ne cesse de s'empirer dans son pays d'origine.
Si le gouvernement cana‐ dien peut fournir une assis‐ tance médicale comme l'envoi de médicaments essentiels et de denrées alimentaires au lieu d'argent, ce serait vrai‐ ment une bonne chose, plaide Ushan Alahakoon.
Les prix des produits de base sont montés en flèche, explique-t-il, ajoutant que la crise a commencé des mois avant que le monde n'y prête attention.
Avec l'inflation et les troubles économiques, c'est plus de trois fois plus cher. Les gens ne peuvent vraiment pas se le permettre, déclare Ushan Alahakoon.
Étudiant en doctorat de microbiologie vétérinaire à l'Université de Saskatchewan, Dinesh Wellawa impute la si‐ tuation catastrophique au pays à la mauvaise gestion économique. Il s'est rendu au Sri Lanka le mois dernier.
Alors que les vols sont ha‐ bituellement remplis de tou‐ ristes, celui-ci n'en comptait aucun. Par conséquent, les hôtels qui étaient habituelle‐ ment bondés étaient à 50 % vides, fait-il remarquer.
Selon Dinesh Wellawa , la situation est désormais bien pire. Dans certaines commu‐ nautés, chaque famille ne re‐ çoit qu'un seul un litre de lait est alloué, ce qui a un impact négatif sur les besoins nutri‐ tionnels des enfants.
Nous devions faire des files d'attente d'au moins 2 ki‐ lomètres pour obtenir de l'es‐ sence et du gaz pour la cuis‐ son. Même dans les super‐ marchés, il n'y avait pas grand-chose à prendre, pour‐ suit Dinesh Wellawa.
La communauté sri-lan‐ kaise en Saskatchewan a lan‐ cé une campagne de collecte de fonds afin de réunir 25 000 $ pour l'achat de four‐
nitures médicales, après avoir reçu des demandes de dons de la part d'hôpitaux sri-lan‐ kais.
Selon Thaveen Uyango‐ dage, ouvrier de production, le gouvernement sri-lankais n'a considéré que l'armée et la police comme services essen‐ tiels, reléguant au second plan les besoins médicaux de la population.
L'homme de 27 ans a en‐ voyé par courrier des vita‐ mines et d'autres médica‐ ments aux membres de sa fa‐ mille.
Malgré la démission, la se‐ maine dernière, du président du Sri Lanka, Gotabaya Raja‐ paksa, après plus de trois mois de crise politique et éco‐ nomique, le pays connaît en‐ core des mouvements de pro‐ testation. Le Parlement du Sri Lanka s'apprête à élire un nouveau président mercredi pour tenter d'apaiser la situa‐ tion.
Avec les informations de Pratyush Dayal