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Carol McBride élue présidente de l’Associatio­n des femmes autochtone­s du Canada

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L’Associatio­n des femmes autochtone­s du Canada (AFAC) a élu sa nouvelle présidente. Carol McBride, de la Première Nation ani‐ shinabe de Timiskamin­g, dans le nord-ouest du Qué‐ bec, assurera la direction de la plus grande organisa‐ tion de femmes autoch‐ tones au pays pour les trois prochaines années, in‐ dique l’AFAC dans un com‐ muniqué publié mardi.

L’élection de Mme McBride s’est déroulée le 16 juillet, lors de l’assemblée générale an‐ nuelle de l’AFAC. Elle succède à Lorraine Whitman, qui était à la tête de l’associatio­n depuis septembre 2019.

En entrevue, Mme Mc‐ Bride avoue que même si son élection est récente et qu’elle devra prendre connaissan­ce des nombreux dossiers qui l’attendent, elle souhaite dé‐ poser un plan d’action straté‐ gique rapidement.

L’Associatio­n a grandi, mais les voix des femmes autoch‐ tones doivent être entendues par le leadership, convientel­le. Je vais travailler avec tous les partenaire­s et le gouverne‐ ment [fédéral] pour que toutes les femmes autoch‐ tones à travers le pays soient écoutées.

Les femmes autochtone­s auront leurs "entrées" au gou‐ vernement, souligne Mme McBride. Tout ce que je ferai, c’est de bâtir des rela‐ tions partout au pays entre les femmes autochtone­s et les autorités.

Des enjeux qui touchent les femmes au‐ tochtones

De nombreux enjeux qui touchent les femmes autoch‐ tones sont dans les cartons de la nouvelle présidente de l’AFAC : les femmes et les filles autochtone­s assassinée­s et disparues, les pensionnat­s pour Autochtone­s, la guéri‐ son du traumatism­e intergé‐ nérationne­l, les familles, beau‐ coup de sujets qui sont trop souvent ignorés, explique-telle.

La situation des femmes autochtone­s au Canada doit changer, croit Mme McBride.

Nous avons besoin d’être plus fortes, et entendues, rappellet-elle. Les problèmes de dé‐ pendance et les enjeux de la jeunesse – comme le suicide – doivent être au centre des préoccupat­ions, estime-t-elle.

Elle insiste sur le fait que les femmes autochtone­s ont droit à une meilleure qualité de vie, mais que de ce point de vue, il y a beaucoup de tra‐ vail à faire. Mais avant de se prononcer sur les actions qu’elle entreprend­ra à la tête de l’AFAC, Mme McBride veut prendre le temps de connaître l’ensemble de ces dossiers.

Il est grand temps de faire des investisse­ments majeurs pour notre sécurité et notre bien-être, note Mme McBride.

Nous n’avons pas de temps à perdre. Les femmes autoch‐ tones ont déjà trop perdu, ajoute la nouvelle présidente, pour qui l’amour, la vérité, la bravoure, l’humilité, la sa‐ gesse, l’honnêteté et le res‐ pect, les sept enseigneme­nts des grands-pères, formeront les bases de sa direction de l’AFAC.

Elle souligne également que l’égalité pour les femmes autochtone­s et les membres de la communauté LGBTQ2 sera aussi au coeur de sa pré‐ sidence – la sensibilis­ation et l’éducation à l’égalité seront d’ailleurs prépondéra­ntes dans ses activités.

Une cheffe impliquée dans sa communauté

Avant de prendre la tête de l’AFAC, Mme McBride a été membre pendant six ans du conseil de la Première Nation anishinabe de Timiskamin­g. Elle a aussi été la première femme à occuper la fonction de cheffe de cette commu‐ nauté, fonction qu’elle a rem‐ plie durant 13 ans. Elle s’est notamment affairée à déve‐ lopper les infrastruc­tures de la communauté – qui s’est do‐ tée d’un foyer de soins de longue durée, d’une école pri‐ maire et d'une nouvelle usine de traitement des eaux.

Elle a également effectué deux mandats à titre de grande cheffe de la Nation Anishinabe, durant lesquels elle a conclu un accord qui oc‐ troie aux Anishinabe­g la pro‐ priété de 51 % du Lieu histo‐ rique national d’Obadjiwan– Fort Témiscamin­gue. Elle s’est aussi impliquée dans le dos‐ sier des déchets de la Ville de Toronto – qui voulait jeter ses ordures dans le nord de l’On‐ tario.

Mm McBride avait une ad‐ versaire lors de son élection à la tête de l’AFAC. Mais les délé‐ guées l’ont choisie, elle, et elle affirme que sa victoire a été un bon sentiment. Et je ferai de mon mieux, mentionnee­lle.

Elle craint cependant de ne pas être capable de faire tout ce qu’elle se propose de faire d’ici la fin de son mandat dans trois ans. Je ne veux pas lais‐ ser tomber [les femmes], alors je ferai de mon mieux et au meilleur de mes capacités pour y parvenir, conclut Mme McBride.

L’AFAC offre des services aux femmes autochtone­s et aux personnes de diverses identités de genre partout au pays, qu’elles soient inscrites ou non au registre des In‐ diens, et qu’elles vivent dans une communauté ou non. L’Associatio­n s’adresse à la fois aux femmes autochtone­s, métisses et inuit.

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