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Une maison de chambres d’Halifax tente d’augmenter ses loyers de 30%

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Barry Smith est chambreur depuis 14 ans. En juin, les propriétai­re de sa batisse de 29 chambres au 6273 de la rue North ont décidé d’augmenter les prix.

Sa chambre de 540 $ par mois doit passer à 700 $ par mois dès le 1er août, une aug‐ mentation de près de 30 %. Et pourtant, la Nouvelle-Écosse interdit toute augmentati­on de loyer de plus de 2 % jus‐ qu'en décembre 2023.

La réglementa­tion stipule aussi que le loyer peut être augmenté seulement une fois par an et qu'un préavis de quatre mois doit être donné.

Barry Smith travaille comme ouvrier et il n’a pas l’intention de payer l'augmen‐ tation illégale, mais il ne veut pas non plus déménager à un moment où il y a si peu d'op‐ tions abordables.

La lettre indiquait que le bail de ceux qui ne paient pas l'augmentati­on serait résilié.

Où est-ce que je peux al‐ ler? Vivre dans une tente dans un parc de la ville? Je suis ici depuis 14 ans et je n'ai jamais raté un paiement, affirme le chambreur. Je me battrai contre ça.

Peu de temps après avoir reçu la lettre, Barry Smith s'est rendu au service d'aide juri‐ dique de Dalhousie pour ob‐ tenir de l'aide.

Commentair­es des pro‐ priétaires

La maison de chambres

appartient à CB MacDonald Properties Ltd. depuis 1983. Trois hommes ont acheté l'en‐ treprise et ont pris possession de la propriété de la rue North en décembre 2021. Un représenta­nt de l'entreprise a répondu à une demande d’en‐ trevue par courriel.

On nous avait dit que nous étions en mesure d'ajus‐ ter les loyers d’après les orga‐ nismes de logement que nous avons consultés, mais nous pensons que nous n'avons peut-être pas eu toutes les in‐ formations, indique le cour‐ riel.

Dans un autre courriel, le représenta­nt affirme que les propriétai­res avaient décidé d’augmenter le loyer que pour les locataires de l'im‐ meuble qui reçoivent une aide au revenu.

Selon les propriétai­res, plus des deux tiers des occu‐ pants de l'immeuble re‐ çoivent une aide au revenu et leurs travailleu­rs sociaux au‐ raient approuvé l'augmenta‐ tion.

Les locataires qui ne béné‐ ficient pas de l'aide au revenu, y compris Barry Smith, de‐ vraient recevoir un avis dans les 24 à 48 heures pour annu‐ ler leur augmentati­on de loyer.

Au moment de publier, Barry Smith n'avait rien reçu.

C'est 100 % illégal, lance Mark Culligan, du service d'aide juridique de Dalhousie. Les propriétai­res ne peuvent pas augmenter le loyer audessus de 2 %. C'est aussi simple que cela.

Le propriétai­re viole ou‐ vertement le plafond des loyers et le fait d'une manière qui discrimine les locataires sur la base de leur source de revenus, ajoute Mark Culligan.

Il ne peut pas expulser des personnes pour avoir refusé une augmentati­on de loyer illégale, et ils ne peuvent pas résilier le bail de tout le monde pour le 1er août. Même règles pour tous Les règles énoncées dans la Loi sur la location à usage d'habitation et le plafond des loyers s'appliquent aux mai‐ sons de chambres et aux baux à la semaine, car ils im‐ pliquent une relation loca‐ taire-propriétai­re, dit Blaise Theriault, un représenta­nt du ministère de Service NouvelleÉc­osse.

Les seuls locataires aux‐ quels le plafond des loyers ne s'applique pas sont ceux qui ont un bail commercial, ou ceux qui louent un emplace‐ ment dans un parc de mai‐ sons mobiles.

Blaise Theriault ajoute que les locataires ou les proprié‐ taires peuvent demander une audience s'ils croient que l'autre partie ne respecte pas les règles énoncées dans la Loi sur la location à usage d'habitation ou le plafond provisoire des loyers.

Barry Smith dit que s'il ne reçoit pas d'avis d'annulation de son augmentati­on de loyer, il demandera une au‐ dience.

Chaque locataire dans cette province a le droit d'être traité équitablem­ent et chaque propriétai­re doit res‐ pecter ces droits, qu'ils le veuillent ou non, croit-il.

Avec les informatio­ns de Nicola Seguin de CBC

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