Apple accusé d’enfreindre les règles de la concurrence avec Apple Pay
Une proposition de recours collectif a été déposée contre Apple lundi par des entreprises émettrices de cartes de paiement. Cellesci accusent le fabricant de l'iPhone d'abuser de sa po‐ sition dominante dans le domaine des appareils mo‐ biles pour contrecarrer la concurrence avec son por‐ tefeuille mobile Apple Pay.
Selon une plainte déposée auprès du tribunal fédéral de San Francisco, Apple contraint les consommateurs et consommatrices qui utilisent ses téléphones intelligents, ses montres intelligentes et ses tablettes à utiliser son propre portefeuille pour les paiements sans contact. À l’in‐ verse, les fabricants d'appa‐ reils Android laissent la clien‐ tèle choisir des portefeuilles tels que Google Pay et Sam‐ sung Pay.
La plaignante, l'institution financière Affinity Credit Union de l'Iowa, aux ÉtatsUnis, a déclaré que le compor‐ tement anticoncurrentiel d'Apple obligeait les plus de 4000 banques et coopératives de crédit qui utilisent Apple Pay à payer au moins 1 mil‐ liard de dollars américains (1,3 milliard de dollars canadiens) de frais supplémentaires par an pour ce privilège.
L'association a également déclaré que le comportement d'Apple n'incite pas l'entre‐ prise de Cupertino, en Califor‐ nie, à améliorer le fonctionne‐ ment d'Apple Pay et à le rendre plus résistant aux failles de sécurité.
La conduite d'Apple nuit non seulement aux entre‐ prises émettrices de cartes de paiement, mais aussi aux consommateurs et consom‐ matrices, ainsi qu’à la concur‐ rence dans son ensemble, in‐ dique la plainte.
L'action en justice vise à obtenir un triple dédomma‐ gement non spécifié et à faire cesser le comportement anti‐ concurrentiel présumé d'Apple.
Apple n'a pas répondu im‐ médiatement aux demandes de commentaires.
Apple dans le collima‐ teur
La société risque déjà une lourde amende après que les organismes de régulation de l'Union européenne ont dé‐ claré le 2 mai qu'elle avait abu‐ sé de son monopole sur les appareils iOS et de sa position dominante sur les porte‐ feuilles mobiles en refusant de donner à ses rivaux l'accès à sa technologie.
Selon la plainte, Apple fac‐ ture aux entreprises émet‐ trices de cartes de paiement une commission de 0,15 % sur les transactions de crédit et une commission fixe de 0,50 dollar américain (0,65 dollar canadien) sur les transactions par carte de débit utilisant Apple Pay, alors que ses ri‐ vaux sous Android ne fac‐ turent rien.
L’entreprise plaignante est représentée par les cabinets de juristes Hagens Berman Sobol Shapiro et Sperling & Slater.
En août dernier, ces cabi‐ nets ont contribué à obtenir un règlement de 100 millions de dollars américains (129,3 millions de dollars canadiens) pour de petits développeurs iOS qui affirmaient qu'Apple leur avait facturé des commis‐ sions excessives.
Cette plainte survient au moment où Apple a conclu un accord de 50 millions de dol‐ lars américains (64,6 millions de dollars canadiens) pour un recours collectif aux ÉtatsUnis concernant les claviers papillons de ses ordinateurs MacBook, jugés défectueux.