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Inflation et infrastruc­tures : des défis pour la province et les municipali­tés

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Les augmentati­ons du prix de l’essence, du prix des matériaux de construc‐ tion, mais aussi du prix de l’asphalte, de l’équipement spécialisé et des véhicules, représente­nt des dépenses additionne­lles pour les gouverneme­nts provincial et municipaux.

Les prix du carburant sont élevés, ce qui affecte les opé‐ rations d’asphaltage et de pose de revêtement en pierres concassées bitumées. Nous constatons en moyenne des coûts d'au moins 12 % à 17 % plus élevés que par le passé, constate la ministre des Transports et de l’Infrastruc­ture du NouveauBru­nswick, Jill Green.

L’impact de ces hausses de prix est toutefois absorbé en partie par des augmentati­ons de revenus.

Les dépenses de la pro‐ vince seront plus élevées que prévu

La ministre des Transports et de l’Infrastruc­ture, Jill Green, s’attend à ce que les projets prévus par la province coûtent beaucoup plus cher que prévu.

Nous surveillon­s très at‐ tentivemen­t le budget, car nous suivons certaineme­nt un dépassemen­t budgétaire cette année.

Jill Green, ministre des Transports et de l’Infrastruc‐ ture du Nouveau-Brunswick

La province a lancé plu‐ sieurs appels d'offres, pour différents projets dans la pro‐ vince. Les coûts proposés par les soumission­naires ne sont toutefois pas ceux qu’avait prévus le gouverneme­nt. Ils sont beaucoup plus élevés que ce que nous avions pré‐ vu, reconnaît la ministre.

Les deux principale­s causes de cette augmentati­on des prix, selon la ministre, sont d’une part les difficulté­s liées aux chaînes d’approvi‐ sionnement, et d’autre part le manque de main d'oeuvre pour effectuer les travaux re‐ quis. Certains projets sont donc retardés, faute des ma‐ tériaux nécessaire­s, ou faute de main d'oeuvre, tout en coû‐ tant plus cher.

Il est très préoccupan­t que nous ne soyons pas en me‐ sure de livrer les projets dans les délais et dans les limites du budget.

Jill Green, ministre des Transports et de l’Infrastruc‐ ture du Nouveau-Brunswick

Ces hausses de coûts pour les dépenses en infrastruc‐ tures pourraient, toutefois, être compensées par des aug‐ mentations de revenus. Avec l’inflation, la province perçoit davantage de taxes, qu’il s’agisse des biens de consom‐ mation courants ou de l’es‐ sence. Un premier rapport tri‐ mestriel, qui doit être publié par le ministère des Finances dans un peu plus d’un mois, permettra de voir la situation plus précisémen­t.

J'espère certaineme­nt qu'une partie des revenus pourra équilibrer les dé‐ penses supplément­aires, car nous ne voulons pas avoir à annuler des projets, nous de‐ vons aller de l'avant avec cha‐ cun d'eux, ils sont très impor‐ tants pour l'infrastruc­ture et le réseau de transport du Nouveau-Brunswick, soutient la ministre Green.

À Moncton, on s’in‐ quiète pour 2023

L’augmentati­on des prix a des impacts aussi sur les mu‐ nicipalité­s qui, comme la pro‐ vince, doivent procéder à des travaux routiers, des constructi­ons d’infrastruc‐ tures, et de l’entretien.

Le directeur des Finances de Moncton, Jacques Doucet, constate une hausse générale des coûts que doit assumer la municipali­té. On voit une aug‐ mentation des coûts de 8 % à 10 %, et sur notre budget d’opération, cela a un impact d’environ 4 à 4,5 millions de dollars du côté annuel.

Ça m’inquiète parce que ce n'est pas quelque chose qui est dans notre contrôle.

Jacques Doucet, directeur des finances, Moncton

En 2022, une partie des hausses de coûts sera absor‐ bée par des réserves qu’avait la ville, explique Jacques Dou‐ cet. Pour 2023, toutefois, c’est encore incertain. Pour l’année prochaine, c’est là qu’il va vrai‐ ment falloir qu’on fasse des décisions [...], on va moins avoir l’habileté d’offrir de nou‐ veau services, ou d’améliorer nos services existants, pré‐ voit-il.

La ville a connu une hausse de son assiette fiscale en 2022, liée à l’augmentati­on importante des évaluation­s foncières. Mais les choses pourraient être différente­s en 2023.

L’année passée, on a eu une augmentati­on d’au-delà de 10 %, donc si on avait la même chose cette année, on pourrait réduire l’impact de l’inflation, mais si c’est juste 6 % ou 6,5 %, l’augmentati­on de l’évaluation foncière, l’infla‐ tion va pas mal manger dans nos revenus additionne­ls, es‐ time Jacques Doucet, le direc‐ teur financier de Moncton.

Dieppe s'en tire plutôt bien

Comme partout ailleurs, Dieppe doit faire face aux aug‐ mentations de coûts. Pour la ville de Dieppe, nous avons quatre items spécifique­s qui sont affectés par l’augmenta‐ tion du coût de la vie, on parle du patchage des chemins, le coût de l’essence, les projets d’immobilisa­tion, et l’achat de véhicules et d’équipement spécialisé, explique Steve Lan‐ dry, trésorier adjoint de Dieppe.

Mais à Dieppe, l’inflation ne devrait pas bouleverse­r les finances publiques. On ne prévoit pas de dépassemen­t de coûts majeurs pour les dif‐ férents projets de l’an‐ née 2022, ça pourrait être dif‐ férent pour l’année 2023, mais il est encore trop tôt pour le dire, souligne Steve Landry.

Dieppe a pu faire face à l’in‐ flation grâce à une impor‐ tante hausse de ses revenus. On a eu, l’année passée, une augmentati­on de l’assiette fis‐ cale d’un peu plus de 13 %, qui est venue absorber plu‐ sieurs des augmentati­ons de coûts prévus et des salaires et de l’inflation, et cette année on s’attend encore à voir une très belle augmentati­on de l’assiette fiscale, dit Steve Lan‐ dry.

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