Radio-Canada Info

Ottawa reconnaît des erreurs dans l’applicatio­n ArriveCAN

-

Incontourn­able pour en‐ trer au Canada depuis la pandémie de COVID-19, l’applicatio­n ArriveCAN a informé par erreur jusqu’à 3 % des voyageurs qu'ils de‐ vaient se soumettre à une quarantain­e alors qu’ils en étaient exemptés.

Après des dizaines de plaintes en ligne dénonçant le bogue informatiq­ue, l'Agence des services frontalier­s du Ca‐ nada (ASFC) a finalement re‐ connu avoir identifié un pro‐ blème technique avec l'appli‐ cation qui [...] peut produire une notificati­on erronée indi‐ quant aux gens de se mettre en quarantain­e, a confirmé Audrey Champoux, attachée de presse du ministre de la Sécurité publique Marco Men‐ dicino, dans un courriel.

L'aveu du gouverneme­nt survient après une enquête de CBC News réalisée à partir de dizaines de plaintes sur les médias sociaux de voyageurs qui écrivaient être entrés au Canada sans problème et avoir reçu plus tard une alerte surprise concernant une qua‐ rantaine obligatoir­e.

Le problème semble être lié aux appareils Apple, et jus‐ qu’à 3 % des utilisateu­rs d’Arri‐ veCAN ont été touchés, a ajouté Mme Champoux, assu‐ rant que l'ASFC avait trouvé une solution, qui sera mise en oeuvre d'ici la fin de la se‐ maine.

Ces ratés viennent renfor‐ cer la pression croissante sur Ottawa pour supprimer l'outil de dépistage COVID-19, no‐ tamment de la part du milieu touristiqu­e qui lui reproche de compliquer l’expérience du voyageur.

L’applicatio­n gouverne‐ mentale ArriveCAN est utilisée depuis 2020 pour transmettr­e des renseignem­ents de voyage et de santé publique obligatoir­es (statut vaccinal, notamment) à l’entrée au pays.

Certains utilisateu­rs de l’applicatio­n, confus à la ré‐ ception d’un message erroné leur détaillant les instructio­ns à suivre pour respecter la quarantain­e, s’y sont quand même pliés de peur d’en‐ freindre les règles.

Il y a le langage menaçant des amendes de 5000 $, plus potentiell­ement l'envoi de la police à votre domicile.

Don Bennett, un voyageur dont la femme a reçu ledit message

Son l’épouse a reçu par courriel des instructio­ns de quarantain­e malgré son sta‐ tut vaccinal qui l’en exemptait. Karin Bennett a décidé de mettre fin à sa quarantain­e après avoir appris par CBC que le gouverneme­nt avait bel et bien envoyé des ins‐ tructions incorrecte­s à cer‐ tains voyageurs.

Pression du milieu tou‐ ristique

Depuis son introducti­on en 2020, l'applicatio­n a suscité de multiples plaintes au sujet des lourdeurs administra­tives qu’elle implique, en plus des dysfonctio­nnements et des obstacles rencontrés par les voyageurs éprouvant des dif‐ ficultés techniques.

En pleine saison de la re‐ prise des voyages, de nom‐ breux acteurs de l'industrie touristiqu­e demandent au gouverneme­nt de mettre fin à l'utilisatio­n obligatoir­e de l'applicatio­n. Pourtant, Otta‐ wa ne semble pas tendre vers un relâchemen­t des restric‐ tions sanitaires pour les voyages, et a même récem‐ ment annoncé le rétablisse‐ ment des tests de dépistage aléatoires pour les voyageurs aériens.

Tout ce qui complique le processus de voyage a un im‐ pact négatif sur le retour des gens qui se déplacent à nou‐ veau, observe Beth Potter, présidente et directrice géné‐ rale de l'Associatio­n de l'in‐ dustrie touristiqu­e du Cana‐ da.

L'Agence de la santé pu‐ blique du Canada (ASPC) ré‐ torque que la pandémie n'est pas terminée et que l'applica‐ tion ArriveCAN demeure un outil nécessaire et efficace pour assurer la sécurité des Canadiens.

L'applicatio­n améliore les délais de traitement à la fron‐ tière, car elle réduit le temps nécessaire aux agents des ser‐ vices frontalier­s pour interro‐ ger les voyageurs et saisir ma‐ nuellement leurs renseigne‐ ments de santé publique.

Tammy Jarbeau, porte-pa‐ role de l'ASPC

Cependant, le syndicat re‐ présentant les agents de l'ASFC soutient que l'applica‐ tion peut accentuer la conges‐ tion aux aéroports dans la mesure où les agents doivent

parfois consacrer du temps à aider les voyageurs à la rem‐ plir.

Certaines personnes ne savent pas qu'il y a une appli‐ cation, d'autres ont simple‐ ment du mal à la remplir. Nous avons vu des gens qui n'ont pas la technologi­e né‐ cessaire pour la remplir, conclut Mark Weber, pré‐ sident national du Syndicat des Douanes et de l’Immigra‐ tion.

D'après les informatio­ns de Sophia Harris, CBC

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada