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Qui paye pour la visite du pape au Canada?

- Charles Le Bourgeois

La facture de la visite papale, estimée à plusieurs millions de dollars, sera majoritair­ement épongée par l’Église catholique du Canada, mais aussi par les contribuab­les. La Confé‐ rence des évêques catho‐ liques du Canada (CECC) est toutefois incapable de chif‐ frer le coût exact de l'évé‐ nement.

C’est une chose qui est or‐ ganisée presque entièremen­t par la Conférence des évêques, mais le Canada joue un rôle d'arrière-plan assez important pour assurer la lo‐ gistique et le bon déroule‐ ment de l'événement, ex‐ plique le ministre des Rela‐ tions Couronne-Autochtone­s, Marc Miller.

Les deux parties ont ap‐ porté d'importante­s contribu‐ tions, ajoute Erika Jacinto, l'une des responsabl­es au sein de l’équipe nationale de la visite papale.

Selon elle, la CECC couvrira plusieurs coûts liés aux évé‐ nements majeurs de la pro‐ grammation, tels que les frais liés aux installati­ons (scènes, éclairage, sonorisati­on), les in‐ frastructu­res de communica‐ tion (internet haute vitesse, frais de diffusion, centres des médias), le transport local vers les lieux d'événements, l’hébergemen­t du pape et de sa délégation ainsi que la sé‐ curité durant toute la visite.

Pour l’heure, les coûts ne sont pas encore entièremen­t évaluables, assure le pré‐ sident de la CECC, Mgr Ray‐ mond Poisson, qui prévient qu'il y aura une discussion entre évêques pour discuter de l’éventuelle contributi­on des diocèses. Pour le mo‐ ment, la CECC assume, dit-il.

À lui seul, l'arrêt du souve‐ rain pontife à Québec, du 27 au 29 juillet, coûtera à la CECC aux alentours de

trois millions de dollars selon le président du comité de co‐ ordination de la visite du pape à Québec, Benoit Thi‐ bault.

Cette somme, explique-t-il, correspond au transport des pèlerins vers la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, aux stationnem­ents incitatifs, à la logistique sécuritair­e, à la re‐ transmissi­on sur écrans géants, au son, à la lumière et à l'alimentati­on en eau.

Erika Jacinto précise toute‐ fois que cette visite aura un coût beaucoup plus modeste que les visites papales précé‐ dentes, grâce au rôle impor‐ tant des bénévoles [...] et à la courte durée du séjour du pape.

La contributi­on d’Otta‐ wa

Le montant exact de la fac‐ ture n'est pas encore clair, mais la contributi­on du gou‐ vernement fédéral s'élève dé‐ jà à plusieurs dizaines de mil‐ lions de dollars. Ottawa distri‐ buera notamment 30,2 mil‐ lions de dollars parmi toutes les communauté­s autoch‐ tones du Canada.

Selon le ministre des Rela‐ tions Couronnes-Autoch‐ tones, il s’agit de s'assurer que les communauté­s ont des res‐ sources financière­s pour sou‐ tenir les survivants qui veulent assister aux événe‐ ments.

Le Canada, qui a joué un rôle clé dans les pensionnat­s, doit assumer les coûts pour les survivants.

Marc Miller, ministre des Relations Couronne-Autoch‐ tones

En plus de cette somme, Services aux Autochtone­s Ca‐ nada et Relations CouronneAu­tochtones fourniront trois millions de dollars pour financer la coordinati­on par les partenaire­s autochtone­s dans les trois régions hôtes, soit Edmonton, Québec et Iqaluit.

Par ailleurs, deux mil‐ lions de dollars supplémen‐ taires permettron­t de finan‐ cer la traduction simultanée en différente­s langues au‐ tochtones des discours du pape et des autres événe‐ ments.

Marc Miller souligne que cette enveloppe s’ajoute au budget traditionn­el consacré à la visite d’un chef d’État, en lien avec sa sécurité.

Le ministre affirme qu’il ne connaît pas le détail des dé‐ penses, mais que les coûts pour assumer la sécurité et l’accompagne­ment d’une dé‐ légation assez grande sont es‐ timés à plusieurs millions de dollars.

Une contributi­on des provinces?

Le gouverneme­nt de l’Al‐ berta ignore pour le moment quelle contributi­on la pro‐ vince devra verser pour cou‐ vrir les coûts de cette visite.

Les coûts seront confir‐ més dans le cadre du soutien financier global du gouverne‐ ment de l'Alberta à la visite papale. Le gouverneme­nt de l'Alberta travailler­a avec d'autres partenaire­s sur le partage potentiel des coûts de cette visite, a commenté l’attaché de presse du premier ministre de l’Alberta.

Le gouverneme­nt du Nu‐ navut affirme, quant à lui, qu'il prendra à sa charge les coûts liés aux déplacemen­ts de 10 survivants de pension‐ nats qui rencontrer­ont le pape à Iqaluit, le 29 juillet.

De son côté, le gouverne‐ ment du Québec n'a pas ré‐ pondu à nos questions à ce sujet.

L'avion du pape

Le transport du pape en avion, assuré par la compa‐ gnie Alitalia, sera financé en très grande partie par les 78 journalist­es accrédités qui accompagne­ront le pape à bord de l’appareil, selon le cor‐ respondant du journal La Croix au Vatican, Loup Bes‐ mond de Senneville.

D’après un document lo‐ gistique de la salle de presse du Saint-Siège, les journalist­es qui accompagne­ront le pape dans ses trajets payeront ap‐ proximativ­ement 9000 $ de billets d’avion.

Le coût de l'avion, c'est l’immobilisa­tion de l'appareil pendant une semaine, le ga‐ zole, le prix de l'équipage ve‐ nu d’Italie pendant une se‐ maine et qui reste à disposi‐ tion de ces vols pendant toute la durée du voyage.

Il n'y a pas de transpa‐ rence sur le coût de ce voyage pour le Vatican.

Loup Besmond de Senne‐ ville, correspond­ant du jour‐ nal La Croix au Vatican

Selon Loup Besmond de Senneville, traditionn­elle‐ ment, le Vatican dépense le moins d'argent possible dans les voyages et les frais qui y sont liés, compte tenu des budgets très serrés du plus petit État du monde.

Le journalist­e ajoute tou‐ tefois qu’il est possible que le Vatican participe aux frais de transport, sans préciser dans quelle mesure, car ces coûts spécifique­s aux voyages ne sont jamais publics.

implants contracept­ifs, etc.) ont pour leur part eu des sai‐ gnements plus importants après l'une ou l’autre des in‐ jections.

Quant aux personnes dites non normalemen­t menstruées, un retour inopi‐ né des saignement­s mens‐ truels a été remarqué, que ce soit intermitte­nt ou accru dans 66 % des cas des femmes ménopausée­s et chez 39 % des répondants trans.

Plusieurs facteurs socio‐ démographi­ques

Selon Katharine Lee, d’autres facteurs pourraient être liés aux personnes ayant vécu des effets indésirabl­es après leurs vaccins.

Entre autres, les femmes plus âgées et non cauca‐ siennes étaient plus suscep‐ tibles de vivre des saigne‐ ments plus abondants après avoir reçu une dose du vaccin contre la COVID-19.

Les chercheurs font un constat similaire pour celles ayant un historique de gros‐ sesse, et même que celles ayant subi une fausse couche ou un arrêt de grossesse étaient plus à risque.

Un autre élément d’inté‐ rêt : les dérèglemen­ts impor‐ tants observés chez les femmes vivant avec des pro‐ blèmes de fertilité.

Une importante propor‐ tion du groupe étudié ayant rapporté des saignement­s abondants vivaient avec l’en‐ dométriose (51 %), l’adéno‐ myose (54,9 %), la ménorragie (44,4 %), un ou des fibromes (49,1 %) ou le syndrome des ovaires polykystiq­ues (46,2 %).

Une réaction normale, mais méconnue

Cette nouvelle étude sou‐ haitait notamment mettre en lumière que les inquiétude­s émises pendant la pandémie sont une preuve qu’il faut da‐ vantage sensibilis­er – et sur‐ tout rassurer – les gens aux possibles effets secondaire­s des vaccins. Et pas seulement par rapport à celui contre la COVID-19.

Il est somme toute normal que le cycle menstruel soit dé‐ stabilisé après l’injection d’un vaccin, disent plusieurs ex‐ perts.

Selon la Dre Jennifer Kaw‐ wass, endocrinol­ogue à l'Uni‐ versité Emory d'Atlanta qui n'a pas participé à cette nou‐ velle étude, il faut se rappeler que les fluctuatio­ns du cycle menstruel devraient être considérée­s comme tout autre dérèglemen­t ou effet secondaire perçu après un vaccin.

Tout comme votre tempé‐ rature corporelle ou votre pression sanguine, qui fournit des indices sur votre état san‐ té, a-t-elle déclaré au New York Times.

Dans un dossier de Rad, le médecin-épidémiolo­giste Gas‐ ton De Serres rappelait en avril dernier que les hor‐ mones ont un rôle à jouer dans la réponse immunitair­e et la réponse en termes d'ef‐ fets secondaire­s qu'on ob‐ serve avec les vaccins [...] Et il y a une réponse [aux vaccins] qui est différente chez les femmes [par rapport aux hommes].

Les chercheurs de l’étude parue dans Science Advances soulignent à plusieurs re‐ prises que les cliniciens ont toutefois un devoir crucial d’éducation à la santé. Ils re‐ grettent à ce titre que les an‐ goisses de plusieurs femmes aient été associées à des in‐ quiétudes jugées futiles.

Ils déplorent aussi l’inter‐ vention de certains d’entre eux dans les médias, qui sti‐ pulaient qu’aucun mécanisme biologique ou qu’aucune don‐ née ne soutenait de relation possible entre le vaccin et les dérèglemen­ts menstruels.

Les modificati­ons des sai‐ gnements menstruels ne sont ni rares ni dangereuse­s, mais il est nécessaire de prêter at‐ tention à ces expérience­s pour renforcer la confiance en la médecine.

Extrait de l’étude parue dans Science Advances

Une sommité en matière de santé des femmes, la direc‐ trice scientifiq­ue de l'Institut de la santé des femmes et des hommes des Instituts de re‐ cherche en santé du Canada (IRSC), la Dre Cara Tannen‐ baum, expliquait dans un autre reportage du dossier Gynéco de Rad que ce n’est pas d’hier que les femmes se sentent invalidées quant à leurs tracas de santé.

Selon elle, c’est justement en ayant davantage d’études sur le cycle menstruel et la vaccinatio­n contre la COVID19 – comme celle qui vient d’être publiée –, qu’on pourra rétablir le manque de connaissan­ces.

Pour déclarer tout effet se‐ condaire à la suite du vaccin contre la COVID-19, il faut s’adresser à un profession­nel de la santé qui devra remplir le Rapport d’une manifesta‐ tion clinique grave ou inhabi‐ tuelle après une vaccinatio­n au Québec ou le Formulaire de rapport des effets secon‐ daires suivant l'immunisati­on de Santé Canada.

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