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Vacances de la constructi­on : une année record malgré la pénurie de main-d’oeuvre

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Les deux semaines des va‐ cances de la constructi­on s'amènent alors que l'in‐ dustrie atteint des som‐ mets. Les chantiers se mul‐ tiplient et les heures tra‐ vaillées s'accumulent, mais la pénurie de maind'oeuvre se fait toujours sentir.

Des milliers de travailleu­rs de la constructi­on sont tom‐ bés en vacances il y a quelques heures. Il s'agit d'une pause très appréciée alors que l'industrie connaît un essor important dans la ré‐ gion, malgré les défis toujours présents.

Plusieurs dizaines de chan‐ tiers seront donc en pause, à l'exception des chantiers rou‐ tiers comme celui de l'Auto‐ route 50.

Pour les travailleu­rs de la région, dont 9300 syndiqués affiliés à la CSN, c'est le mo‐ ment le plus attendu de l'an‐ née, surtout après la vague de chaleur des derniers jours.

On s'y habitue, fait valoir Natalia Martineau, l'une des employés de Manoeuvre cof‐ frage synergie. On prend le rythme, si je peux dire, mais sinon c'est correct, moi j'aime ça.

On va en profiter, on va prendre un deux semaines, ça va faire du bien et on va reve‐ nir en forme.

Natalia Martineau, Ma‐ noeuvre coffrage synergie

Si les ralentisse­ments cau‐ sés par la pandémie se sont estompés il y a longtemps sur les chantiers, les défis de‐ meurent entiers pour l'indus‐ trie de la constructi­on. Le ges‐ tionnaire de projet pour BBL Constructi­on, Benoît Chrétien souligne le manque de per‐ sonnel.

« On manque beaucoup de main-d'oeuvre, explique-til. Tantôt, il y a des travailleu­rs qui vont quitter notre chan‐ tier pour aller aider un autre chantier. Ce sont des choses qu'on ne voyait pas avant », ajoute M. Chrétien.

Selon ce dernier, il s'agit d'un problème qui est généra‐ lisé. Les fournisseu­rs ont aussi les mêmes problèmes, argu‐ mente-t-il. Pour avoir les fe‐ nêtres à temps, il faut com‐ mander un an à l'avance, avant c'était quatre à six mois.

M. Chrétien explique que cela a des répercussi­ons sur les coûts qui ne cessent d'augmenter.

Avec plusieurs projets d'envergure déjà en chantier et d'autres à venir comme ce‐ lui du futur hôpital, les entre‐ preneurs doivent rivaliser pour garder les travailleu­rs sur leur chantier.

L'Associatio­n de la constructi­on du Québec (ACQ) tente elle aussi de trou‐ ver des solutions.

On fait beaucoup de pres‐ sions pour pouvoir aller cher‐ cher de la main-d'oeuvre quali‐ fiée étrangère, soutient Shawn Côté, le président de la division Outaouais Abitibi-Té‐ miscamingu­e. La disponibil­ité est là, mais c'est évidemment la bureaucrat­ie [qui retarde le processus].

On travailler à faciliter l'ac‐ cès.

Shawn Côté, président ACQ Outaouais Abitibi-Témis‐ camingue

Malgré la pénurie, l'indus‐ trie roule à fond de train, sou‐ ligne M. Côté. On s'attend à dépasser les 200 millions d'heures travaillée­s dans l'in‐ dustrie pour une troisième année consécutiv­e, c'est énorme.

Le Québec a connu une année record en matière d'heures travaillée­s dans le domaine et enregistre une augmentati­on de 21 % par rapport à 2020.

Si la majorité des chantiers seront déserts pour deux se‐ maines, le retour s'annonce déjà effréné alors que d'autres projets se profilent à l'hori‐ zon. Les vacances se ter‐ minent le 7 août.

Avec les informatio­ns de Nathalie Tremblay

chés composent eux aussi avec la hausse du coût de la vie. Les dons en denrées aux banques alimentair­es s'en res‐ sentent. Ils gèrent mieux leurs stocks, ont moins de pertes et donnent donc moins aux banques alimentair­es, ex‐ plique M. Munger.

Dans ce contexte difficile, les dons en argent sont plus que jamais les bienvenus, ditil.

Ils prennent tout ce qu'on leur donne

Maggie Borowiec, direc‐ trice du développem­ent phi‐ lanthropiq­ue de Moisson Montréal, appelle aussi la po‐ pulation à faire preuve de soli‐ darité.

Car les temps sont durs pour cet organisme de bien‐ faisance qui approvisio­nne plus de 300 organismes com‐ munautaire­s en denrées. Là aussi, la demande est en hausse : [Les organismes] prennent tout ce qu'on leur donne, il ne reste rien, dit-elle.

La mission première de ces organismes de quartier n'est pas forcément de combler les besoins alimentair­es, explique Mme Borowiec. Ils s'occupent d'éducation, d'emploi ou d'in‐ tégration des immigrants. Leurs clientèles sont diverses : personnes âgées, personnes en situation d'itinérance, jeunes familles, etc.

Durant le premier tri‐ mestre de 2021 (avril-maijuin), Moisson Montréal avait distribué un peu plus de 3,4 millions de kilogramme­s de nourriture. Durant la même période cette année, l'organisme a distribué sensi‐ blement la même quantité de denrées. Mais c'est insuffisan­t tant la demande est forte. On n'a pas réussi à augmenter ce qu'on donne aux organismes, déplore Mme Borowiec.

Pour satisfaire les besoins, Moisson Montréal pige dans ses réserves, qui sont consi‐ dérables : ses entrepôts comptent 484 palettes qui re‐ gorgent de produits. Mais ce garde-manger n'est pas in‐ épuisable.

Moisson Montréal de‐ mande aux gros fournisseu­rs agroalimen­taires de donner ce qu'ils peuvent. L'été est un bon moment pour faire des dons, dit Maggie Borowiec, et non seulement dans le temps des Fêtes! Nos chauffeurs sont prêts à aller chercher les denrées.

L'appel est aussi lancé aux épiciers. L'apport de ces der‐ niers ne représente que 17 % des dons en nourriture faits à Moisson Montréal. Mais les supermarch­és donnent de la viande, de précieuses pro‐ téines pour les ménages souf‐ frant d'insécurité alimentair­e. On demande aux supermar‐ chés de faire congeler la viande qu'ils ont en surplus, dit Mme Borowiec. Les quan‐ tités ne sont peut-être pas énormes, mais elles sont im‐ portantes.

La faim, bien présente au pays

Selon le Bilan faim 2021, une étude menée par Banques alimentair­es du Ca‐ nada et publiée en juin der‐ nier, les utilisateu­rs des banques alimentair­es sont :

des enfants dans une pro‐ portion de 33 %; des adultes vivant seuls dans une propor‐ tion de 46 %; des bénéficiai­res de l'aide sociale ou de me‐ sures de soutien pour per‐ sonnes handicapée­s dans une proportion de 50 %.

De plus, 23 % des Cana‐ diens affirment manger moins qu'ils le devraient et 61 % estiment que le coût du logement est le principal fac‐ teur menant à l'insécurité ali‐ mentaire au pays.

Cet été sera le plus difficile jamais connu par les banques alimentair­es au Canada, pré‐ dit Kirstin Beardsley, chef de la direction de Banques alimen‐ taires du Canada.

En mars 2021, les banques alimentair­es canadienne­s avaient enregistré plus 1,3 million de visites, une hausse de 20 % par rapport à mars 2019.

Avec les informatio­ns de Camille Ferensen

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