Radio-Canada Info

La Colombie-Britanniqu­e met en place un droit d’annulation pour les acheteurs de maison

- Timothé Matte-Bergeron

La Colombie-Britanniqu­e met en place un droit d'an‐ nulation pour les ache‐ teurs de maison dans les trois jours suivant l'accep‐ tation d'une offre d'achat, afin de les protéger contre les « ventes à haut risque ».

La ministre des Finances, Selina Robinson, en a fait l’an‐ nonce, jeudi, lors d’un point de presse à Vancouver. Il faut s’assurer que les personnes ont le temps de prendre une bonne décision, a-t-elle affir‐ mé.

Trop de personnes ont dû renoncer à une inspection pour pouvoir acheter une maison, a-t-elle ajouté par voie de communiqué.

Cette mesure, qui entrera en vigueur en janvier 2023, vise les offres sans condition, fréquentes dans les marchés les plus concurrent­iels comme celui de Vancouver.

C’est une recommanda­tion de l’Autorité des services fi‐ nanciers de la Colombie-Bri‐ tannique que la ministre avait déjà promis de mettre en oeuvre.

Pénalité de 0,25 % du prix de vente

Dans les trois jours suivant l’acceptatio­n de l'offre d'achat d’une propriété, tout ache‐ teur aura le droit d’annuler la transactio­n, moyennant le paiement d’une pénalité équi‐ valente à 0,25 % du prix de vente.

Par exemple, pour une maison vendue à 1 million de dollars, la pénalité s’élèvera à 2500 $.

Ces trois jours de sursis donneront le temps aux ac‐ quéreurs de faire faire une inspection de la propriété et d’obtenir le financemen­t né‐ cessaire à l’achat, selon le gou‐ vernement.

Les acheteurs peuvent continuer à tout moment à faire des offres condition‐ nelles à une inspection ou à l’obtention du financemen­t, a ajouté le communiqué du mi‐ nistère des Finances. La pé‐ riode de protection donne aux acquéreurs l’occasion de faire les vérificati­ons préa‐ lables lorsque ces conditions ne sont pas en place.

Il y a encore du travail à faire, a affirmé Selina Robin‐ son. Nous envisageon­s d'autres mesures pour renfor‐ cer la confiance du public dans le marché immobilier.

Un peu trop tard, dit une agente immobilièr­e

Selon l’agente immobilièr­e chez Remax Crest Louise Bou‐ tin, cette décision vient un peu trop tard, notamment parce que la hausse des taux d’intérêt a causé un ralentis‐ sement important du marché.

Ça a déjà fait dégringole­r les ventes, et les gens prennent plus de temps pour voir, pour mettre des condi‐ tions sur le contrat, dit-elle. C’était vraiment fou au prin‐ temps, mais maintenant, c’est tranquille.

Louise Boutin affirme que les offres d’achat sans condi‐ tion sont en ce moment plu‐ tôt rares.

Elle croit cependant que la mesure a de bons côtés, et bénéficier­a aux acheteurs. Réfléchir à tête reposée Pour le professeur de l’École des hautes études commercial­es (HEC) de Mont‐ réal et directeur de l’Institut de la vente, Jean-Luc Geha, la mise en place de ce droit à l’annulation est une très bonne chose.

Dans le marché efferves‐ cent qu’on vit actuelleme­nt, les acheteurs sont sous pres‐ sion, il faut décider rapide‐ ment, arriver déjà avec du fi‐ nancement, surenchéri­r, in‐ dique-t-il. Dans l’excitation du moment, l’acheteur a une cer‐ taine forme de pression.

Selon lui, la hausse des taux d’intérêt peut prendre des personnes par surprise et la possibilit­é de réfléchir à tête reposée pendant quelques jours après avoir dé‐ posé une offre d'achat ne peut être que positive.

Jean-Luc Geha aimerait voir une telle initiative éten‐ due au reste du Canada. Ce serait une excellente idée, ditil.

Avec des informatio­ns de Catherine Dib

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada