Medway redemande deux permis de démolition pour son projet à Rivièredu-Loup
L’entreprise Medway, qui souhaite construire un bâ‐ timent de neuf étages au centre-ville de Rivière-duLoup, a déposé deux nou‐ velles demandes de permis de démolition pour les édi‐ fices situés au 27-29 et 3133, rue Saint-Louis.
L’entreprise avait fait dé‐ but juin une première de‐ mande de permis de démoli‐ tion pour ces deux adresses. Elle avait ensuite abandonné sa requête quelques jours plus tard pour des raisons de conformité de procédure.
Bien que le règlement de démolition de la Ville de Ri‐ vière-du-Loup l’oblige à de‐ mander un permis de démoli‐ tion, Medway n’entend pas détruire l’édifice situé au 3133, rue Saint-Louis. Il s’agit d’une maison patrimoniale centenaire que l'entreprise veut déplacer sur le terrain du 4, rue Sainte-Anne.
La Ville de Rivière-du-Loup confirme que deux avis d’in‐ tention de démolition ont été affichés le 20 juillet. Les per‐ sonnes qui s'opposent à l’oc‐ troi des permis de démolition ont 10 jours pour le faire sa‐ voir par écrit à la Ville.
La porte-parole de la Ville de Rivière-du-Loup, Ka‐ rine Plourde, précise que des oppositions ont déjà été ma‐ nifestées.
Il y a déjà eu des opposi‐ tions qui sont entrées, donc on peut s’attendre à une audi‐ tion publique du comité de démolition. La date demeure à être fixée, indique-t-elle.
Karine Plourde explique que le comité de démolition rendra sa décision à la suite de l’audience publique et fera une recommandation aux élus du conseil municipal, qui entérineront par la suite la dé‐ cision.
Parmi les citoyens qui en‐ tendent manifester leur op‐ position à l’octroi de permis de démolition se trouve Pierre Landry. Ce citoyen de Rivière-du-Loup était l’organi‐ sateur d’une rencontre ci‐ toyenne d’opposants au pro‐ jet immobilier de Medway qui s’est tenue le 9 juin.
Personnellement, c’est évident que je vais m’opposer. Je sais qu’il y a plusieurs conci‐ toyens et concitoyennes qui vont le faire aussi.
Pierre Landry, citoyen de Rivière-du-Loup
C’est exactement le même projet de construire un im‐ meuble à la taille, selon nous, disproportionnée dans un quartier résidentiel. Ces deux démolitions-là font partie de ce plan global et ce qui est af‐ fligeant, c’est de penser que des résidences qui sont en‐ core des résidences de quali‐ té [...] vont disparaître de la rue ici et qu’à la place, il va y avoir une surface asphaltée sous laquelle il va y avoir des stationnements souterrains, regrette-t-il.
Pierre Landry déplore éga‐ lement que la Ville de Rivièredu-Loup n’ait mené aucune étude d’impact sur le projet immobilier de Medway avant d’accorder les permis de dé‐ molition.
Si un promoteur ou un spéculateur convoite la mai‐ son dont je suis le proprié‐ taire ou le locataire pour un projet privé, et que la Ville de Rivière-du-Loup juge ce projet important, cette dernière va tout faire, y compris un chan‐ gement de zonage, pour facili‐ ter la tâche du promoteur sans qu’aucune étude d’im‐ pact ne soit menée sur aucun des aspects du projet. C’est exactement ce qu’il se passe actuellement, dénonce le ci‐ toyen.
La porte-parole de la Ville, Karine Plourde, indique toute‐ fois que des études d’impact sont prévues.
Sur les études d’impact et de circulation, il a déjà été mentionné que ça viendrait assurément. Ce sont des choses qui sont faites de facto quand on retravaille un sec‐ teur de la ville pour une rai‐ son ou l’autre, indique-t-elle.
Le conseil municipal a déjà octroyé, le 4 juillet, un permis pour la démolition du 35, rue Saint-Louis. Les citoyens qui souhaitent s'opposer à l'oc‐ troi de ce permis ont 30 jours après cette date pour le faire.
Invitée à commenter, l’en‐ treprise Medway n’avait pas répondu à nos questions jeu‐ di en milieu d'après-midi.