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Steve Bannon, ancien conseiller de Trump, coupable d’outrage au Congrès

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Steve Bannon, un allié de longue date de l'ex-pré‐ sident américain Donald Trump, a été reconnu cou‐ pable d'outrage au Congrès des États-Unis, vendredi, après avoir refusé de ré‐ pondre à une convocatio­n dans le cadre de l'enquête sur l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Le verdict est tombé après un procès qui aura duré envi‐ ron cinq jours, en Cour fédé‐ rale, et qui s'articulait autour de deux accusation­s : refus de se présenter pour faire une déposition et refus de présen‐ ter des documents en vertu d'une demande du comité d'enquête.

M. Bannon, âgé de 68 ans, risque jusqu'à deux ans de détention. Chaque accusation est accompagné­e d'une peine minimale de 30 jours derrière les barreaux. Il devra aussi payer une amende allant de 100 à 100 000 $.

Sa sentence sera pronon‐ cée le 21 octobre.

Le comité d'enquête vou‐ lait entendre l'ancien conseiller à propos de son im‐ plication dans la tentative de Donald Trump d'infirmer le résultat électoral du scrutin présidenti­el de 2020. M. Ban‐ non avait d'abord argué que son témoignage était protégé par le privilège exécutif du président.

Mais le comité de la Chambre des représenta­nts et le départemen­t de la Justice soutiennen­t que cette affir‐ mation ne tenait pas la route, puisque M. Trump avait congédié M. Bannon en 2017, et que celui-ci était donc un simple citoyen lorsqu'il conseillai­t l'ex-président dans les jours précédant l'insurrec‐ tion du 6 janvier.

Les deux hommes ont ce‐ pendant échangé le jour même de l'assaut du Capitole.

Implicatio­n dans l'as‐ saut du 6 janvier?

La commission souhaitait l'entendre parce qu'elle avait des informatio­ns selon les‐ quelles M. Bannon était acti‐ vement impliqué dans la pla‐ nification, la logistique et la collecte de fonds pour les ef‐ forts du président défait vi‐ sant à faire annuler les élec‐ tions de 2020 et à empêcher le Congrès de certifier la vic‐ toire du démocrate Joe Biden.

L'assignatio­n à compa‐ raître de la commission de la Chambre exigeait tous les do‐ cuments ou communicat­ions relatifs à M. Trump et à d'autres membres de son en‐ tourage, y compris l'avocat Rudy Giuliani et des groupes extrémiste­s tels que les Proud Boys et les Oath Keepers.

Le comité d'enquête a en‐ voyé une convocatio­n à Steve Bannon en date du 23 sep‐ tembre, l'an dernier, le som‐ mant de fournir les docu‐ ments réclamés avant le 7 oc‐ tobre et de comparaîtr­e avant le 14 du même mois. M. Ban‐ non a été mis en accusation pour outrage en novembre, un mois après que le comité de la Chambre eut transféré le dossier au départemen­t de la

Justice.

Mais ces dates n'étaient que temporaire­s, pendant que les avocats des deux camps négociaien­t, a soutenu Evan Corcoran, l'avocat de M. Bannon. Le comité a porté un jugement de façon hâtive parce qu'il voulait faire un exemple de Steve Bannon, toujours selon Me Corcoran, qui a dénoncé des poursuites politiques.

À l'ouverture des débats, mardi, la procureure Amanda Vaughn avait accusé M. Ban‐ non de se croire au-dessus de la loi.

La défense n'a pas produit de témoins au procès, débuté lundi par la sélection des ju‐ rés, et Steve Bannon n'a pas pris la parole lui-même pour se défendre.

Détracteur virulent de l'es‐ tablishmen­t politique, M. Ban‐ non est étroitemen­t associé aux idées de la droite ex‐ trême, dont il a assuré la pro‐ motion directemen­t auprès de Donald Trump, quand le magnat des affaires est entré à la Maison-Blanche en 2017.

Il dirigeait auparavant le site d'informatio­n controver‐ sé Breitbart, plaque tour‐ nante de la droite alternativ­e, mouvement associé à cer‐ taines thèses conspirati­on‐ nistes et comptant nombre de militants convaincus de la supériorit­é de la race blanche.

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