Les provinces exigent plus de contrôle sur l’immigration
Invoquant une pénurie de main-d'oeuvre à l’échelle nationale, plusieurs mi‐ nistres provinciaux de l’im‐ migration veulent avoir plus de contrôle sur le pro‐ cessus d’immigration dans leur province respective. Ils ont d’ailleurs envoyé une lettre à leur homologue fé‐ déral pour réclamer des changements.
Dans une lettre envoyée mardi soir, des ministres de l’Ontario, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manito‐ ba demandent à Sean Fraser, le ministre canadien de l’Im‐ migration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, de permettre à leurs provinces de sélection‐ ner davantage d’immigrants avec les compétences dont leurs provinces ont le plus be‐ soin.
Nous devons avoir la capa‐ cité de répondre rapidement aux besoins des régions et des communautés spéci‐ fiques. Nous avons besoin de la flexibilité pour nous adap‐ ter à l’évolution des besoins économiques et humani‐ taires, peut-on lire dans la lettre.
Nous sommes confrontés à une course mondiale pour recruter les travailleurs, car les gens du monde entier se cherchent un meilleur endroit pour construire une vie pour eux et leurs familles.
Lettre des ministres de l’Immigration de l’Ontario, l’Al‐ berta, la Saskatchewan et le Manitoba au ministre fédéral Sean Fraser
À la veille d’une réunion avec le ministre Fraser et d’autres ministres provinciaux de l’immigration à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, les si‐ gnataires de la lettre af‐ firment que le Canada doit en faire davantage pour attirer et retenir les travailleurs, surtout dans des métiers spécialisés.
Sur les 198 085 personnes qui ont immigré en Ontario l’an dernier, la province était autorisée à en sélectionner 9000, ce qui représente envi‐ ron 4,5 % d’entre eux, grâce au Programme des candidats à l’immigration de l’Ontario.
Monte McNaughton, le mi‐ nistre du Travail, de l’Immigra‐ tion, de la Formation et du
Développement des compé‐ tences de l’Ontario a indiqué à CBC que la province voulait que le gouvernement fédéral double son allocation pour que l’Ontario puisse choisir 18 000 immigrants qualifiés sur les 211 000 qui arrivent en Ontario cette année.
L’Ontario a obtenu une augmentation de 700.
Selon les données fournies par le ministère du Travail de l’Ontario, la plupart des quatre provinces ayant les chiffres d’immigration les plus élevés en 2021 avaient des pourcentages aussi faibles des immigrants avaient sélectionnés.
L’Alberta a pu choisir 15 %
qu’elles de ses 39 950 immigrants et la Colombie-Britannique a sélec‐ tionné 9,3 % de ses 69 270 nouveaux arrivants.
La seule exception était le Québec, qui a sélectionné 55,8 % de ses 50 170 immi‐ grants.
M. McNaughton a déclaré que les autres ministres pro‐ vinciaux vivent la même situa‐ tion en ce qui concerne la pé‐ nurie de main-d'oeuvre, mais que le défi le plus sérieux se pose en Ontario, où 378 000 emplois ne sont pas pourvus. Il a ajouté que la province se concentre sur les soins de santé et les métiers spécialisés.
Il est donc plus logique que les provinces - en particu‐ lier l’Ontario - aient leur mot à dire sur les immigrants quali‐ fiés dont nous avons besoin pour occuper ces emplois, ex‐ plique le ministre.
Plusieurs façons d’obte‐ nir la résidence perma‐ nente
En juin, le ministre Fraser a annoncé que le gouverne‐ ment fédéral travaillait à la création d’une voie plus ra‐ pide pour permettre aux tra‐ vailleurs temporaires d’obte‐ nir le statut de résident per‐ manent.
L’an dernier, pendant huit mois, le gouvernement fédé‐ ral a offert à 90 000 tra‐ vailleurs essentiels, tra‐ vailleurs de la santé et étu‐ diants internationaux une voie accélérée vers la rési‐ dence permanente. Ce type de programme est conçu pour attirer et retenir la maind'oeuvre qualifiée.
Selon le ministre Mc‐ Naughton, l’Ontario traite les demandes dans le cadre du Programme des candidats de l’Ontario dans un délai de 90 jours, alors que le gouver‐ nement fédéral prend jusqu’à 42 mois dans certains cas.
Or, il dit que sa province a été la première à reconnaître les titres de compétences in‐ ternationaux pour certaines professions.
Nous voulons nous assu‐ rer que les nouveaux Cana‐ diens qui sont en Ontario tra‐ vaillent dans les domaines dans lesquels ils ont étudié.
Monte McNaughton, mi‐ nistre du Travail, de l’Immigra‐ tion, de la Formation et du Développement des compé‐ tences
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