De plus en plus de véhicules électriques sur les routes canadiennes
Selon les plus récents chiffres de Statistique Ca‐ nada, plus de 26 000 voi‐ tures à émission zéro ont été immatriculées à tra‐ vers le pays au premier tri‐ mestre de 2022, une aug‐ mentation de 50,5 % par rapport à la même période l’an dernier.
Ce sont les voitures élec‐ triques à batterie dont le nombre de nouvelles imma‐ triculations a connu la plus forte croissance avec 55,2 %, alors que les ventes de voi‐ tures neuves toutes catégo‐ ries confondues sont en baisse. Les immatriculations de véhicules hybrides élec‐ triques rechargeables ont quant à elles augmenté de 37,7 %.
Le plus grand nombre de nouvelles immatriculations de voitures zéro émission au pays a été effectué au Qué‐ bec. Les acheteurs québécois d’un véhicule électrique neuf ont accès à des rabais allant jusqu’à 7000 $, un montant qui s’ajoute aux 5000 $ offerts par le gouvernement fédéral. L’Ontario a mis fin à son pro‐ gramme de subvention à l’achat d’une voiture zéro émission en 2018.
Patrick Lapalme, un ré‐ sident de Notre-Dame-desPrairies, compte ajouter une immatriculation à cette liste lorsqu’il recevra sa voiture commandée à la fin avril. Il a acheté son premier véhicule électrique en 2020 et dit ne ja‐ mais vouloir revenir à une voi‐ ture à essence. C’est impec‐ cable. C’est le meilleur véhi‐ cule que j’ai eu jusqu’à pré‐ sent, dit-il.
Les concessionnaires auto‐ mobiles constatent égale‐ ment cet engouement pour les véhicules électriques. Rick Blacker, vice-président de Marsim Auto Group qui admi‐ nistre trois concessionnaires sous les bannières Hyundai, Genesis et Kia dans la région de Toronto, soutient que les voitures électriques représen‐ taient 2 % de ses ventes il y a deux ans. C’est plus de 20 % aujourd’hui. La plupart des gens n’avaient pas d’intérêt et avaient même peur des véhi‐ cules électriques, et mainte‐ nant le vent a tourné, ex‐ plique-t-il.
Il dit recevoir de nouvelles commandes pour des véhi‐ cules électriques chaque se‐ maine, malgré les délais d’at‐ tente qui s’étendent jusqu’à deux ans dans certains cas en raison de la pénurie de micro‐ puces.
Encore loin des cibles du fédéral et des construc‐ teurs automobiles
Malgré la popularité crois‐ sante des véhicules zéro émis‐ sion, ceux-ci représentent uni‐ quement 7,7 % des nouvelles immatriculations au premier trimestre de 2022, toujours selon les chiffres de Statis‐ tique Canada. Comme quoi la marche demeure haute pour atteindre les cibles fixées par le gouvernement fédéral.
Les Libéraux se sont enga‐ gés l’année dernière à ce qu’aucune voiture neuve à es‐ sence ne soit vendue au pays à partir de 2035.
Certains constructeurs au‐ tomobiles, dont General Mo‐ tors, Honda et Volvo, ont éga‐ lement promis de convertir l'entièreté de leur offre de vé‐ hicules en modèles élec‐ triques au courant des deux prochaines décennies.
Selon Cara Clairman, prési‐ dente de l’organisme Plug ‘N Drive qui fait la promotion des véhicules électriques, le prix de ces voitures demeure un obstacle pour plusieurs consommateurs. Elle soutient que la distance pouvant être parcourue entre deux re‐ charges devient quant à elle de moins en moins une in‐ quiétude.
L’accès aux bornes de re‐ charge représente le principal frein à l'achat d'un véhicule électrique, selon elle. Si vous vivez dans un immeuble à lo‐ gement, c’est beaucoup plus difficile d’avoir accès à une borne dans votre espace de stationnement, explique Mme Clairman.
Je l’entends presque tous les jours : "Il n’y a pas suffi‐ samment de bornes de re‐ charge."
Max Maurice, directeur des ventes associé chez Shift Electric Vehicles
La situation des bornes de recharge rappelle au directeur des ventes associé chez Shift Electric Vehicles, Max Maurice, le paradoxe de la poule et de l'oeuf. Le gouvernement et les constructeurs automobiles disent qu’il n’y a pas suffisam‐ ment de voitures électriques pour mettre plus de bornes, alors que les consommateurs ne veulent pas acheter de voi‐ tures électriques parce qu’il n’y a pas suffisamment de bornes, soutient-il.