Radio-Canada Info

La moutarde risque d’être en rupture de stock dans les magasins

- Avec les informatio­ns de CBC et de La Presse cana‐ dienne

Le prix de la moutarde pourrait augmenter et des magasins risquent une rup‐ ture de stock en raison d’une pénurie de graines de moutarde liée à un ren‐ dement des cultures cana‐ diennes inférieur à la nor‐ male l’année dernière, se‐ lon des experts de la filière agroalimen­taire.

La majorité des graines de moutarde dans le monde sont cultivées dans les Prai‐ ries..

Or, en 2021, la Saskatche‐ wan et l’Alberta avaient un rendement de leurs planta‐ tions de moutarde qui n'était que de 35 % par rapport à la moyenne des 10 dernières an‐ nées.

De plus, la sécheresse qu’elles ont subie l'été dernier a malmené les récoltes.

Résultat : certains pays font face à une augmentati­on du prix des graines de mou‐ tarde. La France, le plus grand consommate­ur mondial du célèbre condiment, constate déjà une rupture de stock de sa moutarde de Dijon sur les étagères des épiceries de l'Hexagone.

À écouter :

Une pénurie de moutarde en France partiellem­ent cau‐ sée par le Canada La chaleur qu’on a reçue en juillet dernier a ravagé nos cultures , explique Stuart Smyth, professeur agrégé au Départemen­t de l'agricultur­e et des ressources écono‐ miques de l'Université de la Saskatchew­an.

Pour certains fabricants de moutarde comme Eric Gies‐ brecht, propriétai­re de l’entre‐ prise Brassica Mustard à Cal‐ gary, il était difficile de se pro‐ curer des graines pour les ré‐ coltes de cette année, et en‐ core plus si elles étaient pro‐ duites au Canada.

Il a fallu que je supplie mon fournisseu­r de me vendre ses derniers 900 kilos, précise-t-il. Il a fini par payer à son fournisseu­r un prix quatre fois plus important que celui d'habitude.

C’était les dernières qu’il avait et il est [maintenant] in‐ quiet de ne pas pouvoir four‐ nir ses autres clients.

Eric Giesbrecht, proprié‐ taire de Brassica Mustard

Les épiceries cana‐ diennes à court de mou‐ tarde?

Selon le professeur de dis‐ tribution et de politiques ali‐ mentaires à l'Université Dal‐ housie, Sylvain Charlebois, même si les magasins et les épiceries au Canada semblent disposer d'un approvisio­nne‐ ment suffisant à l'heure ac‐ tuelle, ce n'est peut-être qu'une question de temps avant que le manque de mou‐ tarde ne frappe les com‐ merces canadiens.

Selon le professeur, cela prend du temps avant qu’un produit fasse son chemin dans la ligne d'approvisio­nne‐ ment et arrive à court d'in‐ ventaires : Il est possible que nous ayons une rupture de stock, mais ce ne serait pas une catastroph­e, et ce ne se‐ rait qu’à court terme.

Pour la compagnie Kraft Heinz Co., dès qu’il y a un po‐ tentiel problème d'approvi‐ sionnement, elle fait tout pour trouver un moyen de dépanner ses clients à travers le monde. C’est le cas pour sa marque de moutarde de Di‐ jon dont le manque de graine malmène sa production.

S’adapter à la séche‐ resse

Entre-temps, les scienti‐ fiques rappellent que les changement­s climatique­s pourraient entraîner des sé‐ cheresses plus fréquentes et sévères dans les Prairies, ce qui affecterai­t davantage les futures récoltes de graines de moutarde.

Toutefois, Stuart Smyth af‐ firme que l’adaptation aux conditions de sécheresse s’est beaucoup améliorée ces der‐ nières années. Il rappelle que, jusqu’à présent, la saison a été prometteus­e et annonce de bon augure pour une récolte saine cet automne.

Si les conditions météo restent similaires dans les quatre à six prochaines se‐ maines , dit-il, les agriculteu­rs peuvent s’attendre à beau‐ coup de graine de moutarde cette année.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada