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Le taux d’inflation sur le prix des aliments diminue depuis quelques semaines

- Michel Corriveau

Les récentes données in‐ diquent que le taux d’infla‐ tion sur le prix des denrées alimentair­es est à la baisse au Canada.

Après avoir atteint près de 10 % en un an, l’inflation sur les denrées alimentair­es de‐ vrait être moins importante au cours des prochains mois. Le prix de certains aliments continuent à augmenter, pen‐ dant que d’autres se stabi‐ lisent ou même diminuent.

Du répit à prévoir pour les consommate­urs

La poussée inflationn­iste dans l’alimentati­on com‐ mence à s’essouffler. L’écono‐ miste Sylvain Charlebois, di‐ recteur du Laboratoir­e en science analytique agroali‐ mentaire, à l’Université Dal‐ housie à Halifax, explique que plusieurs éléments entraînent une réduction de l’inflation.

Les effets de la pandémie devraient continuer à s'atté‐ nuer, selon lui. L’essentiel des mesures liées à la COVID sont probableme­nt derrière nous, les mesures en ce qui a trait à la logistique, ce qui pourrait influencer l’efficacité des chaînes, alors c’est plus facile pour les entreprise­s de plani‐ fier à l’avance.

Aussi, le prix des produits de base a diminué. Pour ce qui est de l’ensemble des den‐ rées, le blé, l’orge, le tournesol, le soja, c’est tout à la baisse, donc ça donne moins de pres‐ sion sur la transforma­tion, le coût des intrants est sous contrôle, le coût énergétiqu­e aussi est en baisse, remarque Sylvain Charlebois.

On s’attend à ce que le taux d’inflation alimentair­e continue à diminuer.

Sylvain Charlebois, direc‐ teur du Laboratoir­e en science analytique agroali‐ mentaire, Université Dalhou‐ sie, Halifax

Selon l’économiste, le pire serait derrière nous. On croit que peut-être le taux d’infla‐ tion de 9,7 % qu’on a vu au mois de mai était le sommet.

On peut s’attendre à re‐ voir davantage de rabais

Au cours des derniers mois, les rabais à l’épicerie se sont faits de plus en plus rares. Cela pourrait changer.

On permet à l’industrie de planifier à l’avance et d’offrir potentiell­ement des rabais, des produits en promotion, des produits de rappel, des choses qu’on a pas vu beau‐ coup depuis deux, trois ans, dit Sylvain Charlebois.

Le directeur du Labora‐ toire en science analytique agroalimen­taire souligne aus‐ si que certains produits sont maintenant moins chers qu’il y a six mois. Le poulet et le porc sont moins chers qu’en décembre [...] il y a quand même de quoi, là, à se réjouir, on voit que les choses sont plus stables, il y a certains produits qui sont moins chers qu’en décembre, note-t-il.

Mais le prix de certaines denrées, comme les produits laitiers en particulie­r, conti‐ nueront d’augmenter. Et pour bien des aliments, les prix res‐ tent tout de même 10 % plus élevés que l’an dernier.

Dans ce contexte, les consommate­urs changent leurs habitudes. On va visiter d’autres magasins, des maga‐ sins à rabais, on va même visi‐ ter des magasins du dollar, d’ailleurs les ventes alimen‐ taires dans les magasins du dollar ont augmenté de 18 % depuis avril, selon Nelson IQ, alors on le voit, le consomma‐ teur se déplace, change de stratégie pour épargner le plus possible.

Pour plusieurs il est tou‐ jours très difficile de joindre les deux bouts

Même s’il y a diminution de l’inflation dans l’alimenta‐ tion, pour plusieurs ménages, qui n’ont jamais réussi à récu‐ pérer le pouvoir d’achat per‐ du depuis un an, la situation reste précaire. C’est ce que constate Gabrielle Ross-Mar‐ quette, co-présidente syndi‐ cale du Front commun pour la justice sociale du NouveauBru­nswick.

L’inflation, comme on la voit, même si ça se stabilise, a quand même un très grand impact sur les personnes qui sont les plus démunies dans notre société, déplore Ga‐ brielle Ross-Marquette.

C’est que pour plusieurs, les revenus n’ont pas suivi l’in‐ flation. Le problème qui vient avec ça, c’est que la plupart des revenus des familles et des individus n'ont pas cette hausse des prix-là, donc les gens ont vraiment de la diffi‐ culté à joindre les deux bouts, constate-t-elle.

Plusieurs prévoient d’ailleurs une inflation géné‐ rale autour de 5 % pour l’an prochain, et de 4 % pour 2024. Même si c’est loin du 10 % qui a été atteint en un an, cela re‐ présente tout de même un sérieux défi pour plusieurs.

Ça, c’est encore, probable‐ ment, une perte de salaire ou de revenu réel pour les fa‐ milles et les individus qui sont

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