Le nouveau restaurant de la crêperie Ker Breizh conquiert le coeur des Winnipégois
Les Winnipégois connaissent bien les ga‐ lettes bretonnes de la crê‐ perie Ker Breizh, qu’ils achètent dans les marchés ou bien au kiosque de l’Es‐ planade Riel. Ils peuvent maintenant les déguster dans un décor authentique aux couleurs de la région française, en plein coeur du centre-ville.
On a nos habitués et aussi beaucoup de nouvelles per‐ sonnes intéressées par cet hé‐ ritage breton, la nourriture, l’ambiance. On est les seuls à Winnipeg à offrir ça, explique le copropriétaire, Yvonnick Le Lorec.
Le restaurant du 267 rue Sherbrook a ouvert ses portes il y a deux se‐ maines.
On est les petits nouveaux alors au début c’était calme. Puis avec les réseaux sociaux, le bouche-à-oreille et un ar‐ ticle dans la presse, on fait maintenant salle comble tous les midis, affirme M. Le Lorec.
Le menu est plus élaboré que ce qui est proposé au kiosque de Saint-Boniface. On a les crêpes sucrées et les ga‐ lettes salées à la farine de sar‐ rasin bio du Manitoba, à dé‐ guster avec un bolet de cidre! Et puis, quelques pâtisseries comme le far et les palets bre‐ tons.
Une histoire de famille
Le propriétaire voulait ou‐ vrir ce restaurant depuis long‐ temps.
Ma grand-mère était crê‐ pière donc j’en mangeais tous les week-ends. L’idée derrière cet établissement c’était de partager notre culture culi‐ naire.
Yvonnick Le Lorec, copro‐ priétaire de la crêperie Ker Breizh
Quand je suis arrivé à Win‐ nipeg, j’avais déjà l’idée d’ou‐ vrir une crêperie, raconte-t-il. Mais il s’agissait d’une grosse prise de risque pour lui et sa compagne Ketty Pichaud. Ils ont quitté la France et le res‐ taurant qu’ils y avaient ouvert sept ans auparavant.
On n’a pas voulu investir dans un lieu tout de suite, on voulait déjà voir si notre pro‐ duit plaisait, raconte Yvonnick Le Lorec.
Moins d’un an plus tard, en 2019, l’estomac des Winni‐ pégois semble conquis.
L’entreprise a remporté le concours entrepreneurial de la Fosse aux lions organisé par le Conseil de développe‐ ment économique des muni‐ cipalités bilingues du Manito‐ ba (CDEM).
Ça nous a donné un grand coup de pouce pour nous faire connaître des FrancoManitobains, dit M. Le Lorec. Le grand saut
Malgré la pandémie, le pe‐ tit kiosque de crêpes de l’Es‐ planade Riel attirait de plus en plus de clients, engendrant de plus en plus de revenus. L’en‐ trepreneur a décidé de passer à l’étape suivante.
On voulait une place per‐ manente pour travailler à lon‐ gueur d’année et offrir nos produits en tout temps.
Yvonnick Le Lorec, copro‐ priétaire de la crêperie Ker Breizh
Quand on repart de zéro évidemment on se crée des problèmes, partage-t-il. Les banques ne nous ont pas sui‐ vis dans notre idée de restau‐ rant. La plupart ne croient pas dans les entreprises de res‐ tauration, sauf s’il s’agit d’une grande entreprise.
C’est là que la relation du couple avec le CDEM prend tout son sens. Il nous a aidés, tout comme le Centre d'entre‐ prise des femmes.
Le financement trouvé, il restait à trouver un lieu et à lui donner vie. On a trouvé ce local bétonné très froid, mais placé entre deux axes routiers importants en centre-ville, re‐ late Yvonnick Le Lorec.
On s’est approprié l’espace, on a dessiné les plans. On a mis la main à la pâte pendant les travaux et on a apporté les décorations qui permettent aux gens de voyager. Si on ne regarde pas dehors, on peut se croire en Bretagne.
Un début prometteur
M. Le Lorec tire un bilan positif de ces deux premières semaines d’activité. Les gens se déplacent pour notre plat phare, pour la qualité des pro‐ duits et pour l’atmosphère.
Même son de cloche du côté des clients. C’était un re‐ pas magnifique! Mon amie et moi avons partagé deux ga‐ lettes et une crêpe et chacune d’entre elles était parfaite, dit Zahra Larche.
On va absolument revenir et dire à tout le monde de ve‐ nir manger ici, assure Mme Larche.
Elle ajoute qu’il est appré‐ ciable de pouvoir manger des spécialités françaises sans de‐ voir se déplacer à Saint-Boni‐ face.
La recette convainc même les plus connaisseurs, comme l'ancienne étudiante du chef français Alain Ducasse à l’École Nationale Supérieure de Pâ‐ tisserie, Jenna Obed.
J’ai étudié la pâtisserie en France donc les crêpes, je connais très bien. Et ici elles sont exactement pareilles que là-bas !
Ils devraient ouvrir plus d’emplacements, espère Mme Obed.