La police d’Edmonton appelle à des actions préventives contre le vol d’alcool
Le Service de police d'Ed‐ monton (EPS) a annoncé jeudi dans un communiqué avoir constaté une légère recrudescence des vols d’alcool dans les magasins depuis la levée des restric‐ tions sanitaires. L'EPS ré‐ itère en conséquence son appel à la mise en place de mesures préventives, comme le balayage de pièces d'identité des clients aux entrées des ma‐ gasins.
Selon la police, cette me‐ sure consistant à mettre en place des lecteurs de carte d’identité a donné des résul‐ tats probants dans les maga‐ sins qui l’ont adoptée, puis‐ qu’elle aurait permis à ceux-ci d'atténuer considérablement la prévalence du vol à l'éta‐ lage.
Nous savons que les contrôles [d’identité] fonc‐ tionnent. Il est [donc] temps qu’ils soient adoptés à grande échelle par les magasins d'al‐ cool, affirme le chef de l’EPS, Dale McFee. Il ajoute qu'en plus de peser sur les res‐ sources policières, les vols ont également un impact négatif sur la sécurité du personnel des magasins et des commu‐ nautés environnantes.
Sergent par intérim de la Division de soutien aux en‐ quêtes de l'EPS, Ben Davis soutient qu'il existe une rela‐ tion entre l'usage de l'alcool et le crime organisé, soulignant à ce propos que l'alcool est de‐ venu l'un des nombreux pro‐ duits que ces groupes uti‐ lisent pour faire des affaires.
La police indique par ailleurs avoir noté une nette diminution des actes de bri‐ gandage contre des com‐ merces de boissons alcooli‐ sées au plus fort de la pandé‐ mie et des restrictions sani‐ taires qui l'accompagnaient. Les vols ont toutefois repris depuis la fin des mesures.
L'EPS appelle par consé‐ quent le gouvernement pro‐ vincial et les commerçants d'alcool à prendre des me‐ sures proactives, dont le contrôle d'identité.
Une mesure qui ne convainc pas l'industrie
Ce procédé, qui est égale‐ ment utilisé dans les bars ou les boîtes de nuit, selon le ser‐ gent Ben Davis, est une solu‐ tion à laquelle n'adhère pas l'industrie, dit Ivonne Marti‐ nez, la présidente du syndicat des magasins de vins et spiri‐ tueux de l'Alberta.
Même si ce procédé de col‐ lecte de données person‐ nelles est légal dans la pro‐ vince, il n'en est pas moins une intrusion dans la vie pri‐ vée, souligne-t-elle. De plus, il constituerait un facteur contribuant à baisser les ventes des magasins d'alcool.
Personne ne veut aller dans un magasin où il sait qu'il fera l'objet d'un contrôle d'identité, soutient Mme Mar‐ tinez, qui considère par ailleurs les statistiques de la police au sujet de l'efficacité du contrôle d'identité comme de simples extrapolations qui ne refléterait pas la réalité d'ensemble.
Selon elle, l'enjeu est ailleurs. Elle préconise, par exemple, de doter la police de moyens financiers suffisants pour lui permettre de s'atta‐ quer à la racine du mal, à sa‐ voir combattre les bandes cri‐ minelles qui, dit-elle, ne s'at‐ taquent pas spécifiquement à des magasins d'alcool, mais elles frappent aussi des sta‐ tions-service, des pharmacies et des dépanneurs, entre autres.