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Augmentati­on des plaintes contre les vétérinair­es en 2021

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Le nombre de plaintes contre des vétérinair­es a augmenté en 2021, selon le premier rapport publié sur le sujet en mai dernier par l’Associatio­n profession‐ nelle des vétérinair­es du Manitoba.

Il y a eu 39 plaintes for‐ melles l’an dernier, alors qu’il y en avait eu 27 en 2020 et 5 en 2016.

Le registrair­e de l’associa‐ tion des vétérinair­es, Corey Wilson, dit que l’organisme qui réglemente la profession a été amené à publier ces don‐ nées sur son site Internet après un reportage de CBC/Radio-Canada diffusé en octobre dernier, qui portait sur une vétérinair­e suspen‐ due pour abus présumé de stupéfiant­s.

La décision de publier ces données – une pratique déjà en place en Ontario et en Sas‐ katchewan – est une bonne nouvelle pour certains.

Kim Gibson est la prési‐ dente de l’organisme sans but lucratif Profession­al Pet Groo‐ mers Associatio­n of Manito‐ ba, qui regroupe les profes‐ sionnels du toilettage des ani‐ maux.

Selon elle, l’associatio­n des vétérinair­es était un peu en retard. Ils viennent de se rat‐ traper, estime-t-elle.

Je pense que la transpa‐ rence est la bonne avenue dans tous les secteurs, ajoute

Kim Gibson. Les propriétai­res d'animaux sont plus éduqués, ils sont plus exigeants, ils veulent savoir ce qui se passe.

Selon Corey Wilson, l’aug‐ mentation du nombre de plaintes pourrait s'expliquer par le fait que la population est plus sensibilis­ée à l’exis‐ tence de l’organisme de régle‐ mentation des vétérinair­es, et qu’elle connaît mieux le pro‐ cessus pour déposer une plainte.

Il y a aussi eu des augmen‐ tations des plaintes dans d’autres associatio­ns de vété‐ rinaires au pays, un phéno‐

mène que Corey Wilson attri‐ bue à la pandémie.

Kim Gibson rappelle que les propriétai­res ne pouvaient être en présence du vétéri‐ naire qui soignait leur animal pendant le plus fort de la pan‐ démie. Elle n’est donc pas sur‐ prise que les plaintes aient été plus nombreuses au cours de cette période.

Les propriétai­res ne sa‐ vaient pas ce qui se passait pendant ces consultati­ons, dit-elle, et quand on confie son animal de compagnie à quelqu’un, même si c’est un profession­nel, on se demande toujours ce qui se passe.

Corey Wilson dit ne pas être en mesure de fournir une ventilatio­n des plaintes par sujets, comme la qualité des soins, la facturatio­n ou des enjeux financiers.

Kim Gibson aimerait que l’associatio­n des vétérinair­es s'attaque à cette question. La plainte que j’entends le plus souvent de la part des pro‐ priétaires d’animaux, c’est que c’est vraiment cher et que les vétérinair­es essaient simple‐ ment d'empocher plus d’ar‐ gent.

En ce moment, 458 vétéri‐ naires licenciés et 435 techni‐ ciens sont membres de l’Asso‐ ciation profession­nelle des vé‐ térinaires.

Sur les 39 plaintes listées dans le rapport, 32 ont été ré‐ solues en 2021. Cinq plaintes se sont conclues par un règle‐ ment entre les parties sur les enjeux soulevés par le client.

Deux plaintes ont mené à des avis et deux autres à des avertissem­ents formels. Enfin, 23 plaintes ont été rejetées et une plainte a mené à l’ouver‐ ture d'une enquête.

Corey Wilson indique qu’une plainte peut être reje‐ tée si elle porte sur une conduite qui est hors du champ de compétence de l'associatio­n ou si les preuves ne suffisent pas à démontrer une faute profession­nelle.

La profession souffre en ce moment d’une pénurie de personnel. Selon Corey Wil‐ son, il faudrait pourvoir l'équi‐ valent de 68 postes à temps plein dans les cliniques pri‐ vées pour répondre à la de‐ mande, d'après un sondage réalisé en mai auprès de ces cliniques.

Avec les informatio­ns de Vera-Lynn Kubinec

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